jeudi 20 novembre 2008

Musique : L'enregistrement à portée de mains


Une technologie de plus en plus légère et la prolifération des studios seraient à l'origine de la baisse des prix.
Les fêtes de fin d'année approchent mais, pour Franky Toza des studios Malaboka situés au lieu dit Somatel Biyem-Assi à Yaoundé, l'heure n'est pas encore venue de faire de bonnes affaires dans l'enregistrement des musiques. "Je peux passer trois mois sans rien avoir à enregistrer. Les choses ne se passent plus comme c'était le cas avant. Depuis quelques années, les studios pullulent. Ce qui a considérablement réduit le travail " et les investissements pour l'enregistrement d'un album de qualité. Un tantinet désabusé, il confie: "les gens qui font du mauvais travail, eux par contre, ont du blé à moudre car, ils prennent tout et n'importe quoi et font les plus bas prix du marché".

Le mot est lancé et c'est toujours avec une pointe d'exaspération que l'on parle de ces "racoleurs" qui infestent le milieu et tirent les affaires vers le bas. "Contrairement à ce qui se passait avant, maintenant, dans un quartier, on peut retrouver deux à trois studios", poursuit-il. Ainsi donc, alors qu'il y a une dizaine d'années, l'enregistrement d'un album demandait environ un million de francs Cfa et plus, les prix sont nettement revus à la baisse. Alors qu'aux studios Malaboka on affirme que l'enregistrement d'un album (programmation, arrangements, prise de son…) tourne autour de 300. 000Fcfa, dans les studios Genesis par contre, on affirme que la fourchette du prix d'enregistrement d'un album se situe entre 300 et 600.000Fcfa.

Opportunité
Malik qui est le fondateur de ce studio Genesis explique: "Contrairement à ce que l'on pourrait pensé, il n'y a pas beaucoup de studio. C'est juste qu'il y en a certains qui ont des exigences de qualité et refusent de faire n'importe quel travail. A ce moment, c'est la technique qui joue. De ce fait, lorsque l'on va dans un studio où la technique n'est pas à point, le coût sera nettement moins élevé.". Par ailleurs, affirme-t-il, "ce qui nous pousse également à faire des prix de plus bas, c'est le fait qu'il y a de moins en moins de producteurs. Du coup, les musiciens s'auto produisent et à chaque fois, on est appelé à donner des coups de main ici et là. Ce n'est malheureusement pas aussi simple que l'on pense".

A côté de cela, il existe également le fait que désormais, les artistes travaillent de plus en plus leurs mélodies à leurs domiciles sur des ordinateurs avant de les ramener dans des studios pour leur enregistrement. Du coût, dit Franky Toza, "ça réduit considérablement les coûts d'enregistrement. Par ailleurs, les mélodies peuvent se faire sur ordinateur et à ce moment là, on n'aura plus à appeler les instrumentistes pour les faire. C'est tout cela qui contribue à la baisse du coût de l'enregistrement". A côté de ces studios "standards" que sont Malaboka et Genesis One, il en existe d'autres plus ou moins institutionnels qui proposent également un travail de qualité aux artistes. Parmi ceux-ci, le studio d'enregistrement ultra moderne de la Fondation Muna. Ici malheureusement, il est impossible d'avoir des détails en l'absence du responsable des lieux. Le studio d'enregistrement du Cirtef reste également parmi les référencés de la place. Seulement, il est davantage destiné aux artistes bénéficiant d'une bourse comme c'est actuellement le cas pour Donny Elwood qui y réenregistre son album "Offertorium".

Dorine Ekwè

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