mercredi 31 décembre 2008

Ya-fe 2008 : Déjà 150.000 visiteurs


C'est le chiffre annoncé par l'organisation après une semaine de fréquentation.
C'est dimanche prochain que Yaoundé en fête (Ya-fe) fermera ses portes. Après près de deux semaines intenses qui ont connu une participation importante du public de Yaoundé et de ses environs. Ce qui a fait dire à Jean-Louis Palla, son commissaire général, que cela rentre en droite ligne de la raison d'être de cet événement qui vise "à permettre aux populations de Yaoundé, toutes couches sociales confondues, de pouvoir se récréer, de célébrer ensemble dans la joie et la concorde les fêtes de fin d'année". Ce qui suppose une grande adhésion du public et exige des organisateurs, à qui la Cuy a confié la matérialisation de ce projet, le maximum de sécurité possible, histoire de garantir une sérénité à tous les visiteurs.

Hier donc, et devant les hommes de médias accourus sur le site de l'événement suite à une invitation, Jean-Louis Palla a révélé que le nombre de visiteurs enregistré jusqu'à dimanche dernier, soit une semaine après le début de Ya-fe était de 150.000. Le tout dans une sérénité due à la maîtrise et la discipline des organisateurs et dudit public. Un chiffre qui pourrait avoisiner les 250.000 d'ici la fermeture comme le souhaite l'équipe de M. Palla. Il a aussi à l'occasion levé un pan de voile sur quelques zones d'ombre. Il a notamment insisté pour dire que "tout le matériel de sonorisation disponible dans l'espace appartient à la Fondation. Nous avons juste un partenariat avec Mtn qui utilise son réseau de relations pour fournir des artistes de premier plan à même d'animer l'espace réservé au festival de musique." Avant d'ajouter que "l'option d'un seul brasseur (les brasseries du Cameroun) est un choix qui s'appuie sur les expériences précédentes et qui nous semblait important en vue de rester dans notre volonté d'être toujours plus populaire tout en offrant le maximum de sécurité aux visiteurs."

Ici, on est préoccupé par une "Communauté des Yaféens" pour l'avenir car ce " quotidien de Ya-fe " a vécu supplanté par un site Internet qui servira à agréer les esprits vers un concept qui doit innover pour ne pas déplaire ou disparaître. Sur les coûts d'accès, il pense d'ailleurs qu'il n'est pas exorbitant dans la mesure où une dimension "indolore" y est incorporée. "Nos visiteurs doivent comprendre que accueillir les familles a un prix, notamment pour ce qui est de la sécurité et des équipement, sans compter la grande tombola de dimanche qui fera 100 gagnants." Ce sera juste avant le final que l'on espère grandiose et qui alimente déjà les conversations dans les rues et salons de Yaoundé.

Parfait Tabapsi

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Lady Ponce : Redonner au bikutsi ses lettres de noblesse


Ce qu’on craignait pour cette artiste du Bikutsi n’est pas arrivé. Elle a fait de son premier album un coup de maître qui fait encore danser de nombreux mélomanes. Son deuxième album aujourd’hui cartonne sur le marché discographique national. Cela n’arrive pas souvent à des artistes d’aligner des succès consécutifs. Mais Lady Ponce l’a fait. Rufine Ngono alias Lady Ponce a, à travers la qualité de sa musique, élevé le niveau de la compétition au sein des artistes faisant dans ce rythme de la forêt. S’étant déjà révélée en fin d’année dernière par son titre ‘Le ventre et le bas ventre’, elle a hypnotisé le public par son deuxième album ‘Confession’, dont tous les titres sont entièrement consommés. Elle a donc su maintenir la barre haute et contraint ses collègues tels que Majoie Ayi, Tonton Ebogo et autres Messi Ambroise à un sans faute.

Tout au long de l’année, on a eu droit, à la grande satisfaction des ‘bikutsiman’, à des prestations de haut niveau. Ce fut le cas notamment lors du Festi bikutsi 2008, où les artistes du bikutsi ont fait preuve d’une grande créativité, en offrant au public un plateau riche et diversifié. Durant cette année, le bikutsi, notamment Lady Ponce s’est invité dans tous les grands concerts, évènements et cérémonies, mais également lors des fêtes familiales. Certains ont avoué être ‘entré dans le bikutsi’ par Lady Ponce. Cette dernière qui se transforme en véritable bête de scène pendant ses concerts et ses passages dans les cabarets. Plusieurs de ses fans n’arrêtent pas de soutenir qu’elle est sur les traces de son aîné K-tino, la ”femme du peuple”.

La ”Ponceuse” dont tout en elle séduit, le look, la voix, la manière de danser, a raflé non seulement la majorité des titres, mais aussi les unes des journaux et magazines ayant pignon sur rue dans la capitale. Elle meuble les débats aussi bien dans les bars que dans les salons. Où certains fustigent ses tenues, ses danses et ses textes taxés de grivois. Néanmoins, presque tous les titres prestigieux décernés par les différentes composantes du monde musical camerounais sont revenus à Lady Ponce. ”Le Mvet” prix de meilleur artiste de l’année décerné par la Crtv station provinciale du Centre, le prix de ”Meilleur artiste du bikutsi” décerné par le Festi bikutsi. Et c’est sans aucun doute que Lady Ponce recevra, probablement, le disque d’or de l’année 2008.

Écrit par P. N.

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Ama Tutu Muna : La renaissance de la culture camerounaise


Elle fait bouger la culture camerounaise depuis son arrivée au ministère de la Culture en septembre 2007. Ses méthodes : l’écoute, le travail sans arrêt et la rigueur de ses actes. Tout un ensemble qu’elle mène avec tact et doigté. Ama Tutu Muna a rapidement imposé sa méthode et son rythme dans ce secteur très complexe, souvent mené par les hommes. Contre vents et marrées, celle que les artistes ont surnommée la maman de la culture, s’est avérée être une machine à travail que rien ni personne n’arrête. Son souci premier étant de relever ce département ministériel chancelant dont elle a hérité. C’est à cette dame que le pays tout entier doit le come back de Manu Dibango au Cameroun. Depuis la célébration des ses 50 ans de musique en décembre 2007, le roi de la Soul makossa est régulièrement présent lors des grands événements culturels du pays. Ensuite, Ama Tutu Muna a déroulé un vaste chantier dont on compte une dizaine de projets à réaliser. Et elle s’y atèle à tenir parole, en matérialisant une à une ces idées. Même s’il lui a fallu faire face au scepticisme et au masochisme de certains de ses collaborateurs. Il a fallu une Ama Tutu Muna pour démanteler en juin dernier, l’ancienne Cameroon Music Corporation (Cmc) où trônait le très redouté Sam Mbendè soutenu par son mentor Magloire Ondoua. De la création de la nouvelle société camerounaise de l’art musical (Socam) à la restauration de la Centrale de lecture publique et de la bibliothèque nationale, Ama Tutu Muna ne s’est aucunement tournée les pouces durant l’année qui s’achève. L’un des évènements majeurs sera sans doute la célébration des 60 ans de carrière de Anne-Marie Nzié. Une icône de notre musique qui rentrait déjà dans les oubliettes, mais que la ministre de la Culture a réussi à ramener dignement dans la haute sphère de la culture camerounaise. Du 24 au 29 novembre 2008. Une semaine pendant laquelle Ama Tutu Muna a accompagné la ”voix d’or” de la musique aussi bien lors de ses différentes audiences que pour la soirée gala/hommage qui a clôturé, en beauté, cet évènement en réunissant une panoplie d’artistes issus des quatre coins du pays. Des artistes, la région de l’Extrême-Nord en a également eu plein les yeux. Avec cinq jours d’échanges et d’expressions culturelles nationales, à l’occasion de la 7ème édition du Festival national des arts et de la culture (Fenac). Quoi de mieux pour boucler l’année en beauté pour Ama Tutu Muna. Elle a réussi le pari de gratifier le septentrion de ce festival attendu depuis six longues années.

Pélagie Ng’onana

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jeudi 27 novembre 2008

Hilaire Tassa : Plusieurs peuples camerounais ont gardé la culture du tabouret

Deuxième prix de la créativité au récent salon international de l'artisanat de Ouagadougou, cet ébéniste camerounais présente son prix.
Quelle est l'œuvre qui vous a permis de remporter votre prix au salon de Ouaga qui s’est tenu du 31 octobre au 9 novembre?
Je suis parti du Cameroun avec deux œuvres qui ont concouru. Il s'agit notamment d'un tabouret innovant que j'ai baptisé le tabouret de l'unité. Ce tabouret a remporté le 3ème prix ethnik.org sur le commerce équitable. J'y ai également présenté un tabouret traditionnel avec une caractéristique de chef bantu que j'ai présenté. Il a remporté le deuxième prix de la créativité. Il y avait environ 150 ouvrages qui étaient en compétition. Juste trois ont été primé. Il s'agissait de moi et de deux dames du Burkina Faso. Avec ce prix, j'ai reçu un catalogue qui me permettra de visiter les autres foires et aller de salons en salon.

Pouvez-vous décrire ce tabouret ?
Je me suis inspiré des tabourets de chef car, mon père étant un notable, il en avait plusieurs à la maison. C'est comme cela que l'idée de fabriquer un tabouret qui respecterait les normes et l'éthique du tabouret d'un chef bantu. Le tabouret, comme vous le voyez est fait, sur l'assise de plusieurs triangles et d'une étoile que j'ai placé au milieu et qui, pour moi, est le reflet de l'homme parfait africain. Autour, il y a cinq pyramides avec différentes essences de bois qui représentent la diversité africaine. Cette diversité se voit dans la couleur et dans la joie. En périphérie, on voit un pentagone qui exprime le pouvoir du chef. Tout au tour, il y a un cercle qui représente le territoire sur lequel le chef exerce son pouvoir. Sur les piètements, il y a un trépied. Sur ces trois pieds, on voit une cloche qui annonce la sortie du chef lors d'un évènement. Cela m'a d'autant motivé à présenter cette œuvre d'art que dans mes recherches, je me suis rendu compte qu'il y avait, au Cameroun, trois peuples qui ont gardé la culture du tabouret. Il s'agit notamment du peuple Sawa, ceux de l'Ouest du Cameroun et ceux du Nord et Sud-ouest du Cameroun.

Aviez-vous déjà participé au Siao ?
En 2004, j'ai reçu une note du Ministère du développement industriel et commercial (Mindic) qui s'occupait encore de l'artisanat. Ils m'informaient de la tenue d'un concours lancé par l'Unesco. J'ai réalisé une pièce inspirée du design des tissus traditionnels de l'Ouest du Cameroun et un mois plus tard, j'ai appris qu'elle avait été retenue et que je représenterai le Cameroun au Siao lors de cet évènement. Malheureusement, je n'ai pas été primé cette année là. En 2006 j'ai renvoyé une pièce sans succès et cette année, j'ai essayé et cette fois à été la bonne.

Il a quand même dû y avoir une sélection préalable…
Oui, bien sûr. Il fallait au préalable avoir participé au Salon international de l'artisanat du Cameroun (Siac). Cette année, j'étais 4ème dans la province du centre alors que le Siao demandait d'être parmi les deux la province. Il y a heureusement eu un autre test à la chambre de commerce et j'ai eu été premier avec 80 points sur 100. C'est comme cela que sur les 20 artisans camerounais sélectionnés à l'origine, nous n'étions que sept à nous rendre à Ouagadougou.

Vous êtes ébéniste à l'origine…
Je suis d'une famille de menuisier et je me suis donné pour objectif de faire la menuiserie de façon différente que mes parents. Je veux une menuiserie parlante

Propos recueillis par Dorine Ekwè

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Merci : La résurrection du trépignement

Le dernier album de Tsimi Toro tire son charme au retour qu'il fait vers le Bikutsi originel.
La dernière livraison discographique de Tsimi Toro ne passe pas inaperçue. La preuve, le créateur de "Merci" a été élu, grâce à cet album, "meilleure inspiration et Prix du public" lors de la récente édition du Festi Bikutsi qui s'est tenu au Camp Sonel de Yaoundé du 10 au 15 novembre 2008. Si sa pochette n'est pas particulièrement réussie genre coffret solide en métal, son côté artistique est incontestable. De part et d'autre, Tsimi Toro qui affirme avoir acquis de la maturité, a les mains jointes en signe de recueillement. L'image contraste cependant avec sa casquette retournée et vissée sur le crâne.

Constitué de huit titres, "Merci", véritable hymne à l'amour, donne à danser ainsi qu'on le voit depuis la sortie du produit à la fin du mois de septembre 2008. Loin du jeu des guitares si courant dans la version commerciale et apparemment dansante de ce rythme dont les tenants de l'heure sont Aï-jo Mamadou, Lady Ponce, Ayi Majoie et Tsimi Toro qui puise son inspiration dans les aires populaires des femmes dont les équipes communautaires dans les champs partageaient en chanson, les sévices, souffrances infligées mais aussi les nuits chaudes partagées, insiste comme dans ses livraisons antérieures, sur le trépignement. Ce jeu de pas qui a, depuis les origines fait la spécificité du Bikutsi.

Dans le premier titre qui a donné son nom à l'album, "Merci", l'artiste chante et prône la gratitude. Pour lui, tout bien fait doit être remercié. Un mot de cinq lettres qui fait le plus défaut dans cette société gangrenée par la médisance, la calomnie et l'absence de reconnaissance. Aussi passe-t-il en revue ses nombreux bienfaiteurs, pour la plupart ceux qui l'ont aidé à un moment ou à un autre de son parcours musical. Mais aussi à tous ceux, nombreux, qui l'ont assisté lors des événements malheureux comme le décès de son jeune frère. Dans ce morceau, le refrain véritable produit de sa cosmogonie, régal d'images et de symboles, fait de Tsimi Toro, un véritable parolier. Mais aussi le reflet d'une connaissance éprouvée de l'épopée. Dans un salut qu'il a adresse aux femmes pour leur œuvre de procréation, il salue le train qui abrite le siège à l'origine de la perpétuation de l'espèce humaine.

Raison pour laquelle, il le désigne (comme dans la version populaire composée et fredonnée par les femmes elles-mêmes), par des images comme "ikalit i zout yiiiii!" Ou encore, "ikatere à zout nyo". Traduction, "cette brouette de fesses!" Ou "ce bulldozer de fesses!" Ces dénominations de l'arrière train de la femme ne se font pas sans chicane pour celui qui demande à la femme ce qu'elle a apporté à son arrivée dans le ménage. Pour dire que le principal et plus important, reste et demeure le sexe de la femme qui servira pour la procréation. Sur la même lancée, Tsimi Toro soutient à la suite des femmes de son aire culturelle que passé l'étape de mise au monde des enfants dont elle participe à l'éducation, la femme peut se livrer à des plaisirs. Lorsque cette femme des environs du troisième âge, se rend au bar, difficile de lui rappeler les pleurs d'un enfant ni les jérémiades d'un mari jaloux.

Dans les autres titres, l'artiste rend hommage à son jeune frère Thaddée Messi, décédé dans un accident de circulation. Il rend témoignage et lui souhaite un heureux séjour éternel dans l'Aude-Là. Dans le même ordre d'idées, sa spiritualité lui impose de demander des prières pour l'apaisement de la famille du disparu. Par la suite "mayi boya" pose l'éternel problème de la condition humaine faite d'angoisse existentielle dans une société camerounaise où la misère traumatise l'homme. Tsimi Toro ne manque pas d'adresser un salut fraternel aux ressortissants de la Lékié dont il dit qu'ils sont brillants dans un reggae qui lui réussit plutôt bien. Il chante par ailleurs dans "Mama Chantal", les œuvres de l'épouse du chef de l'Etat, Chantal Biya.

Léger Ntiga

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Patrimoine : Minkeng Mi Mbon, réservé aux guerriers


Chez les Etons et les Manguissas, les jeunes ayant passé avec succès l'étape préparatoire au rite So'o s'adonnaient à cette danse pour célébrer leur bravoure.

En langue Eton ou Manguissa, les Mbon sont les nouveaux guerriers. Ils ont suivi une longue préparation dans la forêt.
Une fois de retour au village, après une longue absence, ces nouveaux combattants, pour montrer leur vaillance et leur bravoure, dansent le Minkeng Mi Mbon. Les Minkeng désignent les instruments de musique, sorte de balafons à plusieurs sons, qui accompagnent les pas des danseurs.

Aloys Nke, 76 ans, appartient à une famille de danseurs du village Mendouga Mokala, dans l'arrondissement de Sa'a, département de la Lékié, province du Centre. Il explique que jouer du Minkeng Mi Mbon était très couru dans son village. Tout le monde venait acclamer les nouveaux défenseurs de la communauté. La danse permettait aux guerriers de retracer quelques-uns des moments forts de leur formation en forêt. Ils dansaient munis chacun d'un chasse-mouche ou de tout autre objet, en guise d'arme. Les danseurs, tantôt simulent la chasse de l'éléphant, tantôt miment la traversée d'un fleuve en pirogue. Parfois, ces nouveaux guerriers traduisent aussi les moments d'incertitude de leur pénible formation militaire. Lorsqu'un danseur s'écroule, par exemple, c'est pour signifier qu'un jour, lors d'une épreuve, il était à bout de souffle et ne pouvait plus suivre le reste du groupe. Alors, les autres danseurs le transportent sur leurs épaules, pour montrer à tout le village comment ils avaient été solidaires à l'égard de leur camarade. Ce qui lui avait permis d'aller jusqu'au bout de sa formation.

Aloys Nke explique également que les costumes des danseurs du Minkeng Mi Mbon montrent bien que " ces jeunes gens n'ont plus rien d'ordinaire, ce sont désormais des guerriers prêts à partir au champ de bataille ". Chacun d'eux a le corps enduit d'argile blanchâtre et arbore, pour seul vêtement, l'" Obom ", sorte de gros caleçon fabriqué à partir d'une écorce d'arbre.
Le Minkeng Mi Mbon, comme plusieurs autres danses rituelles, tend à disparaître. " Dans l'arrondissement de Sa'a, il n'y a plus qu'une poignée de villages où l'on s'adonne encore à la danse des guerriers ", déplore Nke. Le vieil homme s'attelle à maintenir en activité l'un des rares groupes existant, et consacre désormais la majeure partie de son temps à transmettre l'art du Minkeng Mi Mbon aux jeunes.

Écrit par Assongmo Necdem

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Votre avis : Que vous inspire l'œuvre d'Anne-Marie Nzié ?

Depuis le 24 novembre dernier, le Cameroun rend hommage à la chanteuse Anne-Marie Nzié pour ses 60 ans de carrière musicale. Certains de ses collègues se prononcent sur l'ensemble de ses productions artistiques.

francis kingué, musicien : " Elle est incomparable "

Je l'ai connue dès mon bas âge et elle m'a ébloui depuis lors ; je suis resté à son écoute jusqu'aujourd'hui. C'est une chanteuse incomparable, dont l'œuvre restera sûrement immortelle à cause de sa poigne et de sa droiture. Elle chante juste et n'a rien à envier à des artistes qui, parfois, ont eu de meilleurs moyens pour faire carrière.
henri ngbwa, pianiste : " C'est une guerrière "

Cette artiste s'est toujours battue tout au long de sa carrière. Elle s'est battue non seulement pour en arriver là, mais aussi contre des maladies qui auraient pu lui faire changer d'avis sur la musique : elle aurait pu arrêter. Elle a été soutenue par son frère aîné, Cromwell, Manu Dibango, René Ayina et d'autres artistes. Cet anniversaire que lui offre le chef de l'Etat n'est qu'une juste consécration de l'œuvre d'une déesse de la musique camerounaise. Pour moi, c'est la victoire d'une guerrière qui est célébrée.
rachel tsoungui, chanteuse : " Je suis marquée par sa longévité "

A 78 ans, si on continue à chanter avec une voix qui continue de faire rêver, c'est la preuve que c'est un don qu'on tient depuis la naissance. Je suis impressionnée par la longévité d'Anne-Marie Nzié sur la scène musicale au Cameroun. En outre, c'est ma tante, ce qui fait que je la suis depuis l'enfance. Ses textes sont d'une qualité inimitable. De toutes ses chansons, celle qui m'a le plus plue est " Me Yimbo ", une sorte de blues qui accroche tout ceux qui aiment ce style. Je suis contente qu'on puisse lui rendre un tel hommage de son vivant, et qu'elle puisse vivre ces moments.
ignace ngassa, saxophoniste : " C'est un génie "

Pour une autodidacte, je pense qu'atteindre ce niveau est une preuve de beaucoup d'efforts et d'un travail de longue haleine. Je ne suis pas pour autant étonné qu'elle soit arrivée là, car depuis l'enfance, je la connais et elle m'a toujours marqué par son génie. Sa voix est tellement forte et saine que quand on l'écoute, on comprend facilement que c'est une femme qui est venue sur terre pour la musique.

Écrit par Ateba Biwolé

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Musique : Le pays fête les 60 ans de carrière d’Anne-Marie Nzié

Pour lancer l’événement, la célèbre chanteuse a donné un point de presse hier à la Centrale de lecture de Yaoundé, en compagnie du ministre de la Culture, Ama Tutu Muna.

Sa voix toujours intacte, Anne-Marie Nzié, 78 ans, a eu un échange cordial avec la presse et des artistes de l’Ensemble national hier après-midi à la Centrale de lecture publique de Yaoundé.
Ce point de presse, prélude à la célébration des 60 ans de carrière musicale de la « Maman », comme l’appellent communément ses fans et ses collègues, a rassemblé la crème de la communauté artistique camerounaise. Celle-ci, très concernée par cet événement, l’a témoigné par une présence massive. Ange Ebogo, Calvino, Déesse Binta, Sam Fan Thomas, Francis Kingué, Daniel Ndo (Oncle Otsama) et plusieurs autres artistes ont tenu à prendre part à cet échange. « Je ne savais pas qu’un jour, le président de la République pouvait s’occuper de moi, en ce moment, je suis si heureuse que je peux même me rouler par terre pour ce grand cadeau que le chef de l’Etat m’accorde ; mon cœur tremble de joie », a-t-elle lancé à l’endroit de la salle, en essuyant quelques gouttes de larmes. Les manifestations relatives à cet anniversaire « sont placées sous le patronage du président de la République, Paul Biya », a rappelé la ministre de la Culture, Ama Tutu Muna.

Appelée à répondre sur ses rapports avec les autres artistes, ses conseils aux jeunes, le secret de sa longévité, ses regrets, etc., Anne-Marie Nzié a su, avec humour, répondre à toutes les sollicitations des hommes des médias. Une inoubliable et émouvante scène : un journaliste demande à la « mémé » de parler de ses relations avec Miriam Makeba et Cesaria Evora. Pleurs de la septuagénaire, puis : « Ce sont mes sœurs et je les aime ; Cesaria, Miriam et moi avons partagé beaucoup de choses ensemble, ce qui fait que nous sommes toutes unies, non seulement par la musique mais par des liens que nous avons noués lors des tournées », a-t-elle répondu, se faisant soutenir par Ama Tutu Muna, qui était assise près d’elle. « Lorsqu’on a invité Miriam Makeba ici pour jouer avec moi, elle a dit : pourquoi vous m’appelez alors que Anne-Marie est là ? Elle m’a offert une robe à Alger en souvenir de notre amitié… », s’est douloureusement souvenue l’artiste.

Une autre séquence riche en émotions, c’est l’hommage des artistes présents dans la salle. Onana Scholastique, Ted Mekoulou, Ange Ebogo, Ndomè Ewandè, Déesse Binta, etc. ont pris la parole pour révéler des faits marquants de leur collaboration avec Anne-Marie Ndzié. Générosité, simplicité, amour du métier, ardeur au travail sont les mots qui sont souvent revenus à l’endroit de celle qu’ils « mère », et qui a contribué à baliser leurs carrières, d’une manière ou d’une autre.

Il est quand même à noter, comme le pensait Ange Ebogo Eméran, « que la consécration est juste un peu tardive, vu l’immense talent de l’artiste, qui hisse haut les couleurs du Cameroun à l’extérieur depuis soixante ans ». 60 ans de musique en 78 ans d’existence, cela peut expliquer les quelques pertes de mémoire de cette artiste qui sera reçue cet après-midi par le premier ministre. Aux artistes méritants, la patrie reconnaissante !

Écrit par Ateba Biwolé

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Bisso Solo : Fidèle à l'amour

Au cours d'une visite de courtoisie effectuée au quotidien Le Jour jeudi dernier, Bisso Solo a annoncé la sortie, en avril 2009, de son prochain album. Pour cet opus, son 11ème, intitulé "Les mystères de l'amour", le chanteur de Bikutsi est resté fidèle au registre de l'amour.
Cet album arrive sur le marché deux ans après "Tremblement de cœur", qui s'est bien comporté sur le marché du disque. La Cameroon Music Corporation (Cmc) l'a déclaré "deuxième vente du pays l'année dernière".

Heureux parcours pour quelqu'un qui est entré dans la musique presque par hasard, il y a 16 ans. Un soir, au cabaret K7 à Ekounou, Yaoundé, il est déçu par la mauvaise prestation du chanteur maison et décide d'interpréter, lui-même, un titre de Beti Joseph. C'est ainsi qu'il embrasse la carrière musicale.

Véritable show man, Bisso Solo se caractérise par sa communion avec le public pendant ses spectacles. En duo avec un certain Opick Zorro, très tôt disparu, il est de ceux qui animent la scène du Bikutsi dès le début des années 1990.

Écrit par Cathy Yogo

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1714&Itemid=62

Yaoundé : Une nouvelle bibliothèque ouverte au grand public

Elle est l'œuvre d'une association oeuvrant pour la coopération économique et commerciale entre le Canada et le Cameroun. Jean-Pierre Lavoie, le haut-commissaire du Canada au Cameroun, a inauguré la bibliothèque du Centre d'appui aux initiatives canadiennes au Cameroun hier, mardi 25 novembre 2008.
D'une capacité estimée à 30.000 livres selon les promoteurs, cette bibliothèque est l'initiative de l'association Table-Montréal-Afrique (Tma) qui œuvre depuis 3003 pour la coopération économique et commerciale entre le Canada et l'Afrique. La fondatrice de cette association, Juliette Biakeu, annonce des bibliothèques similaires dans les autres villes du Cameroun. Le but visé par cette opération étant de " rapprocher le livre des Camerounais ". En juin 2008, Tma a organisé une mission économique des maires d'Afrique à Sheraton, au Québec. 50 maires camerounais avaient participé à cette rencontre.

Écrit par Maurice Simo Djom

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1711&Itemid=75

Ange Ebogo Emeran : " Tonton Ebogo est l'un des meilleurs chanteurs de sa génération "

L'artiste parle de son avenir, de celui du Bikutsi et de son fils, Tonton Ebogo.

Au moment où le Cameroun célèbre les 60 ans de carrière d'Anne-Marie Nzié, que vous inspire cette chanteuse ?

La sensation que procure l'écoute d'une œuvre d'Anne-Marie est indescriptible.
Je ne me sens pas capable de juger son œuvre ou de dire quoi que ce soit, mais tout ce que je peux dire, c'est que cette chanteuse a apporté vitalité et inspiration à plusieurs artistes qui, parfois, se croyaient perdus.

Sur quels chantiers se trouve Ange Ebogo en ce moment ?

Actuellement, je suis en train de préparer un double album, dont un contiendra du pur Bikutsi comme j'aime le faire ; les chansons traiteront de la vie de tous les jours, des choses auxquelles nous faisons face au quotidien. L'autre album sera un spécial slow dans lequel je parlerai beaucoup plus d'amour. Je suis aussi en train de préparer un livre, qui racontera ma vie, le Bikutsi et plusieurs autres choses que j'ai vécues dans ma carrière.

Quel est votre avis sur le dernier Festi Bikutsi ?

De plus en plus, le Festi Bikutsi s'affirme au Cameroun comme un des plus grands festivals. Chaque édition a son innovation, le festival avance au fil des années. Je salue René Ayina pour l'universalité qu'il donne à ce mouvement. On s'y retrouve tous, jeunes, vieux, femmes, hommes, avec le même plaisir.

Le dernier tube, " Zéro la vie ", de votre fils commence à faire un carton…

Oui, c'est normal ! Tonton Ebogo est l'un des meilleurs chanteurs de sa génération. Il fait ma fierté ; il suit bien mon chemin, bien qu'au départ, je n'aie pas souhaité qu'il fasse la musique, car c'est un monde de galère. Les gens essayent de me rapprocher du succès de Tonton, mais ils doivent comprendre qu'à la base, il est doué et il a tout fait par lui-même. D'ailleurs, ce n'est pas mon seul enfant, il y a bien d'autres artistes que j'ai encadrés et qui sont aussi bons que Tonton.

D'où est venue la voix d'ange qui se transmet de père en fils ?

La voix d'ange est innée, elle nous est venue de loin. Je chante avec une voix qui n'a subi aucun artifice, tout comme mon fils. Cette voix est l'identité de notre famille et nous faisons tout pour la garder tel que nous la recevons.

Écrit par Ateba Biwolé

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lundi 24 novembre 2008

Cinéma : Le Marai en images

Ce film sur la fête du taureau en pays Mafa est projeté depuis vendredi dernier dans l'Extrême-Nord.
Les populations du département du Mayo-Tsanaga découvrent depuis vendredi 21 novembre dernier, le film dont le titre est un rite assez prisé en territoire Mafa, du nom de la communauté ethnique majoritaire de cette circonscription administrative. Il s'agit d'un film sur la fête du taureau encore appelée Marai. C'est le plus important rituel célébré avec faste et solennité et à coups de dépenses tous les trois ans chez les Mafa du Nord-Cameroun. Marai, c'est aussi le taureau qui, après avoir été nourri pendant trois ans dans une casette est, le jour de la fête, libéré, arrêté, tué et enfin partagé. Très peu usité de nos jours, il est le symbole de convivialité, de solidarité, d'amitié et de partage entre les habitants de différents villages. Des vertus en nette régression du fait de l'égoïsme et de l'individualisme qui prennent le dessus.

Ce film de cinquante trois minutes déroule ainsi les différentes facettes de ce rite, principale identité des Mafa. Après avoir séjourné dans les villages Gouzda et Houva dans le Mayo-Tsanaga pour la conduite de ses travaux en anthropologie et ethnologie, l'auteur du film, Godula Kosack, dit avoir été "fascinée par la solennité et la particularité de la fête du taureau". Trente sept mois passés en pays Mafa ont largement suffi pour faire de cette Allemande, une véritable fille Mafa comme le confirment de nombreux notables du coin. Godula n'a jamais cessé de clamer son appartenance à la montagne Houva. Elle a acquis cette nouvelle patrie non seulement parce qu'elle a été adoptée par une femme de Houva, mais aussi et surtout parce qu'elle a été initiée au rite de Marai et y a joué un grand rôle.

En venant projeter son film, l'auteur veut confirmer son attachement à la région et exprimer sa reconnaissance aux peuples qui l'ont aidée dans ses travaux de recherche. La jeunesse doit, pense t-elle, pouvoir profiter de cette occasion pour cerner la signification que revêt le Marai et sa place dans le quotidien des Mafa. Ceci en raison de la disparition progressive de ce rite dans les habitudes. A l'occasion, la compatibilité de ce rite avec les religions importées est évoquée.
Pour Tevodaï Alain Mambaï, un des promoteurs de cette projection, "nous pensons que la vision de ce film nous fera réfléchir car le Marai regorge de hautes valeurs chères à notre tradition. Par ailleurs par le Marai, on purifie physiquement et moralement les villages et la jeune génération s'imprègne des vertus de la vie. Godula dit qu'elle sera toujours prête à aller faire voir le film à tout groupe constitué qui en fera la demande". A la question de savoir ce qui la motive à venir une fois de plus en pays Mafa, Godula répond naturellement qu'on n'oublie jamais son peuple. "Je suis très contente que les peuples de Houva et Gouzda m'aient soutenue dans mes travaux de recherche. Je viens montrer ce film en guise de reconnaissance", conclut-elle.

Dieudonné Gaïbaï

http://www.quotidienmutations.info/mutations/nov08/1227538308.php

Queen Etémé : Lafi est le symbole d'un état d'esprit


La chanteuse camerounaise parle de son deuxième opus sorti récemment en France.
Pourquoi avoir attendu cinq ans avant de sortir votre deuxième album ?
C'est le temps qu'il m'a fallu pour me nourrir d'expériences et de rencontres. Il me fallait du temps pour synthétiser tout cela, pour digérer tout ce que j'ai accumulé comme émotion, pour pouvoir le partager dans un nouvel opus. Parallèlement à cela, j'ai fait beaucoup d'autres choses, en France et en Afrique, que travailler sur mon nouvel album. J'ai monté de nombreux master classe de chant (ateliers de formation) et je me suis beaucoup investie dans des causes qui me tiennent à cœur, comme l'autisme (son fils est autiste, Ndlr), la drépanocytose ou les enfants malades.

Que signifie Lafi ?
Lafi signifie "Tout va bien" en moré (langue du Burkina Faso, Ndlr). Pour moi, c'est le symbole d'un état d'esprit. Les artistes, qui sont un peu des leaders d'opinion, constituent un espoir. Avec Lafi, je veux dire à tout le monde de croire en ses rêves. J'ai choisi "Réveille-toi" comme single pour préparer la sortie de l'album pour cette raison. Comme un prolongement de la symbolique du titre de l'album.

Avez-vous abordé le travail de la même façon que pour Soki ?
J'ai travaillé différemment pour Lafi. Il y a eu un changement d'équipe managériale et de stratégie. Je me suis plus impliquée dans les arrangements, la réalisation, le choix de musiciens, les aménagements vocaux, les sonorités, les instruments. Même si Soki reste un disque tout autant personnel. Par ailleurs, au carrefour d'une volonté et d'opportunités, j'ai enregistré une partie de l'album en Afrique.

C'était important pour vous d'aller enregistrer une partie de votre album en Afrique ?
L'Afrique est la base de mon inspiration car c'est la base de ma culture. J'avais envie de rencontrer des gens. Je cherchais cette étincelle qui me nourrit et me grandit. Il y a une véritable authenticité là-bas. Les artistes jouent avec le cœur et toute l'énergie de leur musicalité. C'est une autre méthode de travail qui n'a rien à voir avec ce qui se passe en France par exemple. En Afrique, il n'y a pas ce côté "syndical" qu'on retrouve ici. Là-bas, si on estime que ce n'est pas bon, on recommence jusqu'à avoir la bonne tonalité. Il n'y a pas la contrainte du temps et tout se fait en partage. J'aime cette générosité artistique. Et puis il y a des artistes extraordinaires. Je suis toujours impressionnée par les talents que je croise en Afrique. Là-bas, je vous assure que vous prenez des claques. En plus de leur amour pour la musique, ils ont tous une soif d'apprendre.

Quels sont vos rêves ?
Très prosaïquement, j'espère que cet album sera une victoire. Pour tout ceux qui se sont impliqués dans cette autoproduction. Mes rêves sont artistiques. Je rêve de continuer à construire et donner la chance à des artistes de faire de la scène. Mes rêves sont personnels. Des rêves de femmes, des rêves de mère. Je rêve de voir les mères ayant des enfants autistes se réveiller, comme moi, avec le sourire chaque matin. Mon fils, qui eu la chance de bénéficier très tôt d'un bon suivi, et évolue bien dans sa maladie. Ce qui est une grande victoire pour moi.

www.afrik.com

Florian Molo : Parfait bilingue et grand sportif

Ces deux critères ont été déterminants pour choisir l'heureux élu de vendredi dernier.

"Une fois de plus, le verdict a déjoué les pronostics au cours de l'élection Mister Cameroun, et c'est bien, car c'est la preuve qu'ici, tout est objectif ", nous faisait remarquer Frédéric Mérieux, un Français, spectateur, vendredi dernier au Hilton hotel de Yaoundé.
Florian Molo a été élu alors que le public a manifesté son choix pour des candidats comme François Aguédia de l'Extrême-Nord, David Ngooh du Littoral ou encore Lionel Onana de l'Adamaoua. Le passage de chacun d'eux était accompagné de fortes salves d'applaudissements, ce qui a fait dire à Mireille Essimi, l'une des spectatrices, avant le terme de la soirée, que " Lionel Onana est à coup sûr le candidat qui va gagner cette élection ".

Si la danse, première épreuve de la soirée, ne l'a pas trop porté sur orbite lors de cette élection, Flo, comme l'appelaient ses supporters, s'est rattrapé sur des questions de culture générale, la présentation de son carnet de route et ses ambitions s'il était élu.

Pour incarner le Mister Cameroun, Florian Molo a défendu les valeurs du sport qui, selon lui, permet de garder une bonne santé. " Pratiquer le sport est bien pour tous, car ceci nous évite de vite vieillir ", a-t-il martelé à l'endroit de la salle. Celle-ci n'a pas hésité à lui envoyer ses applaudissements. Son passage devant le jury, manifestement le moment qui l'a consacré, a tout simplement été éblouissant. Contrairement aux autres candidats, Molo n'y a passé que cinq minutes. Il lui a été demandé de défendre ses idées, ce qu'il a fait avec brio. D'abord en français, ensuite en anglais, pour satisfaire la demande de la présidente du jury, Eve Bayiha.

Le jeune célibataire, étudiant en communication d'entreprise à l'Institut universitaire de technologie de Douala, a su jouer de son parfait bilinguisme pour se mettre au-dessus des autres candidats. Flo dit aimer " les belles filles, les voyages, le cinéma, le football et la musique ".

Écrit par Ateba Biwolé

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1635&Itemid=62

dimanche 23 novembre 2008

Prosper Nkou Mvondo** répond à Atéba Eyéné

La dernière parution de Charles Atéba Eyéné "Les paradoxes du pays organisateur : Elites productrices ou prédatrices : le cas de la province (aujourd’hui région) du Sud à l'ère Biya (1982-2007)", ne laisse personne indifférent. On redécouvre les Camerounais amoureux de lecture, n’hésitant pas à sortir de l’argent pour se procurer un document qui pour eux, contient des révélations éclaboussantes. Sur un plan purement marchand, l’éditeur et l’auteur peuvent se frotter les mains.

L’ouvrage porte sur une vision que Charles Atéba Eyéné a de sa région d’origine, celle du Sud. Selon l’auteur, dans cette province, une certaine élite, composée de hauts commis de l’Etat, d’importantes personnalités au service de la République, devenus notables par la force du décret, ne s’active pas pour le développement de sa région natale. L’auteur tente même de faire comprendre que cette élite constitue un obstacle pour le développement de la localité et l’épanouissement des populations ; l’élite locale est alors érigée en principale responsable de la misère dans la région du Sud.
En lisant l’œuvre de Charles Atéba Eyéné, on se plonge en plein dans la pensée camerounaise en matière de développement. Les réactions enregistrées dès la publication de l’ouvrage ont montré que ceux qui approuvent les écrits de l’auteur sont inscrits dans la même logique que ceux qui les contestent. On s’accorde sur le fait que ceux qui sont au service de l’Etat, doivent aussi être au service de leur “village” d’origine. On a ainsi vu des personnes indexées par les affirmations de Charles Atéba Eyéné, s’évertuer à égrener un chapelet de projets de développement qu’elles ont réalisés dans leur région d’origine, celle du Sud.
L’institutionnalisation de la politique d’équilibre régional dans les recrutements des fonctionnaires étatiques et dans la distribution des postes de responsabilité dans notre pays, a souvent été mal interprétée. Elle ne signifie pas que l’agent de service public qui accède à un poste de responsabilité au sein de l’appareil étatique, doive être défenseur acharné des intérêts de son “village” d’origine. Cette politique a été mise en place pour permettre à tous les Camerounais, venant de tous les coins et horizons du Cameroun, d’apporter leur pierre à la construction de leur pays. On doit alors pouvoir servir le Cameroun partout où l’on se trouve et en être fier, puisque ce dernier est un et indivisible. La politique d’équilibre régional qui a fait ses preuves dans le maintien de la paix sociale ne doit pas être détournée de sa finalité. Il faut combattre les esprits malins qui voudraient profiter du système et de l’ordre politique pour amener la tribalité et même le tribalisme à prendre une avance sur le patriotisme. La politique d’équilibre régional dans les recrutements et les fonctions nominatives, contrairement à ce que certains pensent, participe justement de l’intégration nationale.
Les véritables acteurs de développement d’une région, d’une province, dans un contexte d’intégration nationale voulu par les pratiques de nomination à des postes de responsabilité, sont bien ces fonctionnaires et autres administrateurs que l’on disperse dans tout le Cameroun. Le décideur ne pense pas qu’il faille affecter l’agent public dans sa région d’origine. On peut par exemple observer avec Atéba Eyéné, à la page 46 de son livre, qu’aucun ressortissant du Sud n’a jamais été nommé gouverneur de sa province d’origine. La politique de développement du Cameroun, qui passe par l’intégration nationale, n’ignore pas les “villages” d’origine des uns et des autres. Elle exige que le fonctionnaire public serve d’abord le Cameroun à partir de la localité dans laquelle il est affecté, même s’il ne lui est pas interdit de penser à son “village”. L’enseignant, originaire de l’Ouest doit aller développer la scolarité dans l’Extrême-Nord ; le policier et le militaire, originaires de l’Est doivent combattre l’insécurité à Bakassi dans le Sud-Ouest ; le magistrat, originaire du Littoral, doit dire le droit et trancher les litiges dans l’Adamaoua ; le médecin n’est pas affecté dans son village pour soigner ses frères…L’ingénieur sorti de l’Ecole nationale des travaux publics, n’a pas été formé pour monter le projet de construction de la route qui mène dans son village…

S’en prendre aux administrateurs

Si la région du Sud a des problèmes de développement et que l’on tient à s’en prendre à ceux qui sont nommés par décret présidentiel, on devrait retrouver au premier rang, sur le banc des accusés, les divers gouverneurs de région qui sont passés par là, les préfets et sous-préfets qui ont justement entre autres missions, d’impulser le développement dans les localités où ils sont affectés. Ce sont ces personnalités qui constituent à mon sens, les véritables membres de l’élite locale décrétale qui devraient être dénoncés par Charles Atéba Eyéné. Chaque administrateur territorial ne représente-t-il pas à la fois le chef de l’Etat, le gouvernement et tous les ministères dans la localité où il est affecté ? C’est à ces hommes nommés par décret qu’incombe la charge de mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière de développement.
D’autres membres de l’élite locale sont également et curieusement épargnés par l’étude de Charles Atéba Eyéné. Il s’agit des élus locaux que sont les députés, les maires et les conseillers municipaux. Pourtant, la mission première de cette élite-là est de donner le ton dans les problèmes de développement local du Sud. Fort opportunément d’ailleurs, cette élite élective est composée en fait de ressortissants natifs de la région du Sud. En tout cas, l’auteur a fait un choix qu’il faut respecter : il dénonce uniquement ceux qui, originaires du Sud, ont été nommés par décret et affectés à des missions détachées des préoccupations de développement particulier de la région du Sud. Ce choix laisse forcément interrogateur sur les intentions de l’auteur. Son approche donne facilement raison à ceux qui pensent qu’il a un compte personnel à régler avec ses “frères” du Sud cités dans son ouvrage. Des innocents sont mis au banc des accusés, et les vrais coupables du non développement placés au-dessus de tout soupçon. Il appartient au ministre en charge des Travaux publics de dire pourquoi il n’y a pas de routes dans la province du Sud ; aux ministres en charge de l’Education et au gouverneur de dire pourquoi il n’y a pas d’infrastructures scolaires et des enseignants dans le Sud. Tant mieux pour les amoureux des sensations fortes, si l’une de ces personnalités est par hasard originaire du Sud. De là à demander à des doyens de facultés dans des Universités d’Etat, à des officiers de l’armée, de répondre du déficit de routes, d’hôpitaux, d’écoles dans la province du Sud, tout simplement parce qu’ils y sont originaires, est une erreur. L’auteur du livre sous titré “Elites productrices ou prédatrices : cas de la province du sud”, à travers ses écrits, mène un combat noble contre le sous développement du Sud, et partant, de tout le Cameroun ; mais, à mon humble avis, il s’est trompé d’adversaires.
Charles Atéba Eyéné s’en défendra sûrement. Il ne demande pas à ses “frères” d’abandonner leurs fonctions d’intérêt général au sein de l’appareil étatique, pour s’occuper exclusivement des problèmes de développement dans le Sud. Si je m’en tiens à une réponse qu’il a donnée à Ngaoundéré lors de la soirée organisée pour la dédicace de son livre, il demande que l’originaire du Sud nommé par décret, consacre une partie des revenus et autres avantages que lui procure le poste de nomination pour apporter sa contribution au développement de sa région.

Penser au développement collectif
A travers ce genre de proposition, on comprend aisément les multiples fêtes que les fonctionnaires organisent régulièrement dans leur village à la suite d’une nomination à un poste important au sein de l’appareil étatique. Les motions de soutien que les “frères du village” adressent au chef de l’Etat pour le remercier d’avoir nommé un digne fils de la localité y trouvent une explication. On est nommé au Cameroun pour servir son “village” et ses “frères”. Charles Atéba Eyéné n’invente donc rien. Sa pensée est conforme à celle qui est en vigueur au Cameroun à l’heure actuelle : “Mon frère est nommé, je suis en haut, mon village a gagné”. Quoi de plus normal dans cette logique, qu’un Camerounais, fut-il Atéba Eyéné, s’offusque de ce que ceux de ses “frères”, qui ont été nommés n’aient rien fait pour le “village”.
Cette vision des nominations des agents de l’Etat est hautement dangereuse. S’agissant du nommé, il se sent investi d’une mission que ne prévoit pourtant pas le décret de nomination : résoudre les problèmes de développement du “village” et de ses “frères”. Faut-il dire, en passant, qu’un poste de directeur dans l’administration n’offre au titulaire qu’une indemnité ne dépassant pas 40 000 francs par mois ? Avec cette somme, il lui revient désormais d’aménager des puits au village, de construire des centres de santé et des salles de classe, de soigner les malades du village, de payer la scolarité aux jeunes du village… Bref, la nomination par décret a fait de lui, le premier agent de développement du village. D’ailleurs, il en est fier, puisque tout cela confère honneur et considération. Mais, il faut assumer en apportant satisfaction à toutes ces attentes des “frères du village”. Pour se procurer de l’argent, puisqu’il en faut, le fonctionnaire nommé s’ouvre au détournement des deniers publics. L’argent contenu dans les caisses de l’Etat devient le sien. Sa démarche est logique, puisque dans son village, il s’est substitué à l’Etat providence dans tous les secteurs de développement. La corruption devient son activité principale. Son poste de responsabilité est utilisé comme comptoir de commerce, véritable centre de traitement de toutes les affaires maffieuses sur le dos de l’Etat. En terme d’argent, plus il en donne, plus ses “frères du village” en redemandent. Chez ces derniers, il n’y a plus d’efforts à faire. Tout leur vient des caisses de l’Etat, en passant par le “frère” placé à un haut poste de responsabilité au sein de l’appareil de l’Etat. L’agriculture et l’élevage sont abandonnés, aucune initiative n’est plus prise. La case de santé du village qui tombe en ruine attendra que le “frère” nommé par décret envoie de l’argent pour sa réfection. Ainsi, le développement de tout un village est tributaire de l’action d’une seule personne ou d’une poignée de personnes dite “élite locale”. Le fonctionnaire nommé qui ne se conforme pas à cette logique s’inscrit dans le “paradoxe” de Charles Atéba Eyéné.
Le drame que vit la province du Sud est le même que vivent toutes les provinces du Cameroun. Il est lié au fait que, comme Atéba Eyéné, beaucoup de Camerounais pensent qu’il appartient principalement aux natifs de la localité, qui très souvent sont aller faire fortune ailleurs, de rentrer “au village” s’occuper des problèmes de développement.
Les individus et les communautés installés dans la province du Sud doivent travailler pour leur bien être, s’organiser et penser leur cadre de vie. On ne peut pas faire croire que les populations de notre pays sont incapables de se prendre elles-mêmes en charge. Le villageois de Bikoka (village d’Atéba Eyéné) a-t-il absolument besoin de la contribution de son “frère” en poste à la présidence de la République ou à la primature à Yaoundé, pour défricher sa plantation, pour balayer sa cour ou pour faire cuire des aliments qu’il va manger ?
Chaque Camerounais doit comprendre que le développement collectif passe par un développement individuel. Le travail est avant tout une affaire personnelle, et les fruits reviennent prioritairement à celui qui s’y s’investit. On doit cesser de croire qu’un seul individu peut assurer, par sa seule activité, le développement de l’ensemble du groupe auquel il appartient. Cette façon de penser a déjà conduit, au-delà des détournements de deniers publics et la corruption dans le secteur public, à d’autres perversions qui minent la société camerounaise aujourd’hui. Des familles et villages entiers ne vivent plus qu’avec l’espoir de tirer des dividendes des fruits de l’activité de prostitution qu’exerce une de leurs filles. Celle-ci se trouve alors dans l’obligation de martyriser son corps, pour nourrir ses père, mère, frères et sœurs, pour assurer le développement de son village. Une bonne partie de la société camerounaise devient ainsi inactive, comptant pour vivre et se développer sur la bonne charité de celui que l’on dit appartenir à l’élite.

Le danger
Le livre de Charles Atéba Eyéné, de tous ces points de vue, devient un véritable danger si l’on se permet, comme il le fait, de condamner tous ces fonctionnaires qu’il cite dans son ouvrage, et à qui il reproche de n’avoir rien fait pour la région du Sud. La moralité camerounaise et partant le développement que nous souhaitons tous pour notre pays, se trouveraient en péril si ceux qui sont accusés, directement ou indirectement par l’auteur se sentent un temps soit peu coupables des faits qui leur sont reprochés, à savoir, non assistance à leur région d’origine en danger de non développement.
Si j’ai tenu à réagir face aux écrits de mon compatriote Charles Atéba Eyéné, c’est d’abord parce que je suis Camerounais, et le débat qu’il ouvre à travers son livre concerne tous les Camerounais. Ensuite, parce que les reproches que l’auteur fait à ses frères du Sud, il pourrait me les faire également dans mes rapports avec ma province d’origine, celle du Centre qui n’est pas mieux lotie que celle du Sud.
Enseignant à l’Université de Ngaoundéré, j’occupe en ce moment le poste électif de premier adjoint au maire de la commune d’arrondissement de Ngaoundéré 3ème. Je suis en même temps, président de Ngaoundéré Football club, une équipe de football qui développe en son sein, un programme de formation de jeunes footballeurs. Toutes mes activités, qui sont avant tout de développement, je les mène dans la province de l’Adamaoua, à Ngaoundéré, une ville située à plus de 700 kilomètres de mon village natal. Serviteur de l’Etat et de la nation, je participe au développement du Cameroun à partir de la province de l’Adamaoua et de la ville de Ngaoundéré. Je n’ai par contre jamais apporté ma contribution à la construction d’un forage, d’une école ou d’une route dans mon village natal. Dans la logique que défend Charles Atéba Eyéné, je devrais (aussi) être enseignant à l’Université de Yaoundé II-Soa, qui se trouve dans ma région d’origine, être (aussi) adjoint au maire de Bikok ou de Mbalmayo, localités d’origine de mes père et mère, être (aussi) président de ces équipes qui s’appelleraient “Bikok football club” ou “Mbalmayo football club”… Je n’y verrai aucun inconvénient si j’habitais ces localités. J’apporterais alors ma contribution au développement de mon pays, à partir de ma région d’origine. Mais je pense que l’on doit pouvoir développer le Cameroun, partout où on en a l’opportunité. On a la nationalité camerounaise et non la nationalité d’une région. A-t-on mesuré le danger d’un déséquilibre sur le plan national, si chaque camerounais était appelé à s’occuper particulièrement de son village ou de sa région d’origine ? Aujourd’hui, aucune élite ewondo ou sawa ne peut revendiquer le développement des villes de Yaoundé ou de Douala. Ces villes ont été développées avec l’apport de l’ensemble de la communauté nationale camerounaise. Alors, si Lolodorf dans le Sud n’est pas développée, on comprend qu’en dernière analyse, on doit s’en prendre à la communauté nationale toute entière, parce que Lolodorf est d’abord et avant tout une localité camerounaise. Pour toute localité camerounaise qui a des problèmes de développement, on doit s’en prendre à la politique globale du gouvernement ; on doit interroger les administrateurs qui y sont, interpeller ses habitants, sans chercher à savoir s’ils sont originaires de l’Ouest, du Centre, du Littoral, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, du Nord, de l’Extrême-Nord, de l’Est ou du Sud.
Avant la parution de l’ouvrage dont il est question ici, Charles Atéba Eyéné n’est pas un inconnu. Personnellement, c’est à travers les médias que j’ai découvert cet homme au franc parler appréciable, engagé dans les débats sociopolitiques au Cameroun, quel que soit le sujet. Il a tort ou il a raison dans ce qu’il dit, on peut l’aimer ou le détester, on devrait au moins avoir la franchise de reconnaître qu’il est travailleur et courageux. C’est un citoyen déterminé, un intellectuel engagé. De ce type d’homme, le Cameroun en a un grand besoin.



*Elites productrices ou prédatrices: le cas de la province du Sud à l'ère Biya (1982-2007)",de Charles Atéba Eyene

**
Enseignant à l’Université de Ngaoundéré
Premier Adjoint au Maire de la Commune
d’Arrondissement de Ngaoundéré 3ème.
Président de Ngaoundéré Football Club.(MTN-Elite Two)


Par Prosper NKOU MVONDO

http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=142&code_art=25641

vendredi 21 novembre 2008

Mincult : Les nouveaux responsables ont été installés hier

La cérémonie présidée par le ministre de la Culture a eu pour cadre la Centrale de lecture publique de Yaoundé.

Boniface Noah, précédemment inspecteur n° 2 au ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) occupe désormais le poste d'inspecteur général au ministère de la Culture. Il a été installé hier dans ses fonctions avec les dix autres responsables récemment nommés dans ce département ministériel.
Ama Tutu Muna, le ministre de la Culture, a présidé cette cérémonie teintée de chants et de danses traditionnelles, à la Centrale de lecture publique de Yaoundé. Vivian Asheri Kilo est le nouveau conseiller technique n°1 de ce ministère, tandis que Maurice Koanyo en est le n°2. A l'inspection n° 1 et 2, se trouvent, en bonne place, Joseph Lobe et Gladys Enombi Ngwafor.

Mfou'ou Marthe Medou, quant à elle, dirigera le Patrimoine culturel, alors que la Direction des archives revient à Ngwang Michael. Nkene Blaise-Jacques prend la direction des Arts, spectacles et des entreprises culturelles ; Johnson Wang Sone dirige la Cinématographie ; Ahmadou Bello maintient la Direction des affaires générales et Emilienne Ngo Holl Ngoutouga a été hissée à la Direction des bibliothèques et de la promotion de la lecture…

En précisant la tâche de chacun, Ama Tutu Muna a recommandé aux nouveaux promus, célérité et ardeur au travail. Elle leur a surtout demandé de fournir des efforts afin que le travail des artistes camerounais soit valorisé et respecté.

Écrit par Irène Gaouda

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1570&Itemid=62

Théâtre : Des singes envahissent l'Iric

Le Théâtre national du Cameroun a donné une prestation mercredi dernier à l'auditorium 250 de cette institution universitaire.

Quatorze acteurs réunis pour jouer une pièce et distraire l'auditorium 250 comble de l'Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), tout ceci dans un décor de forêt équatoriale. Des lianes, des feuilles de bananier, des troncs d'arbre, etc. Du théâtre à l'Iric, c'est dans le cadre des manifestations socioculturelles qui se tiennent tous les mercredis après-midi dans cette école. La compagnie du Théâtre national entame ici une tournée qu'elle entend mener dans toutes les universités au Cameroun.


Bounya Epée, Alex David Longang, Annie Tchawack, Eshu, Grégoire Belibi, Ndomé Endalè sont les figures les plus représentatives qui ont joué cette pièce intitulée "Messi me Kodo Endono". L'histoire d'un mythe, où des chimpanzés racontent la vie en forêt d'un grand chef, Messi me Kodo Endono. Il se fait ravir son poste de chef par son malicieux fils Tiga. Pendant qu'il convoitait le poste de son père, il présentait l'image d'un personnage généreux. Mais, une fois sur le trône, son peuple n'a vécu que souffrances et misères. "Une manière de représenter les choses telles que nos dirigeants le font", d'après Annie Tchawack, l'une des actrices.

La scène a été jouée sous les yeux du directeur de l'Iric, Narcisse Mouelle Kombi, de ses collaborateurs et des étudiants. Manifestement, le spectacle a été très apprécié par ces derniers. "C'était un véritable régal pour nous d'assister à cette prestation. Ceci nous a donné l'occasion de nous distraire après les cours", s'est réjoui Valkossa Mohamadou, l'un d'entre eux.

Écrit par Ateba Biwolé

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1572&Itemid=62

Livres : A propos du théâtre camerounais

Dans " Six écrits sur le théâtre ", Ghonda Nounga partage avec le lecteur des textes de conférences données durant les décennies 80 et 90.
Pour l'auteur l'activité théâtrale est essentiellement révolutionnaire en ce sens qu'elle engage une lutte à mort pour emprunter à Fanon, avec soi-même et les forces d'oppression et dénonciatrice parce qu'elle met un point d'honneur à dévoiler l'insoutenable légèreté humaine dont parle Milan Kundera. Les six écrits portent sur le jeu complexe de l'acteur, la posture de son corps, d'une part ; et d'un autre côté, la relation entre ce qui est latent et manifeste dans la compréhension de la trame dramaturgique, les fonctions et la langue du théâtre, et la vacuité historique dans l'écriture théâtrale actuelle.

L'acteur, le spectateur et le dramaturge
Ghonda Nounga estime qu'il faut absolument établir une différence entre jeu théâtral et simple vocalisation du texte (p.20). Le premier aspect renvoie à un ensemble gestuel complexe, qui met en interaction les organes que sont les yeux, la bouche, les bras, les jambes et la voix (Ibid.). Cette interaction qui est dirigée par le génie de l'acteur, constitue le passage obligé pour accéder à la création de son propre rôle : à cet effet, ceux qui ont eu la chance de voir Douta Seck ou Abessolo Mbo dans La tragédie du roi Christophe d'Aimé Césaire, ou Keki Manyo et Alex David Longang dans Roméo et Juliette (sous les tropiques) forme tropicalisée du texte de Shakespeare, peuvent avoir une idée de ce rôle qui subvertit le corps qui, dès lors, cesse d'être un simple élément qui permet de répercuter uniquement la valeur incantatoire du texte. Dès lors il indispensable pour tout acteur(e), afin de rendre cette alchimie effective, d'appréhender d'abord à l'aide de son esprit son rôle (Ibid.). L'acteur(e) joue donc un rôle qu'il a lui-même préalablement créé, pas l'inverse ! Et qu'en est-il du spectateur ?

Ce dernier qui, selon l'auteur, a l'illusion que la " personnalité " du personnage qu'incarne l'acteur est le facteur immédiat et déterminant de la vie du corps de l'acteur (p. 21). Le spectateur doit comprendre que l'acteur(e) s'approprie un texte et, grâce à tout son corps s'évertue à le transcrire en gestes et paroles qui sont modulés par le feu ardent du rôle qui sourd en lui/elle (Ibid.). Pour rendre cette perception possible au spectateur, l'acteur (e) doit effectuer un travail réflexif sur son propre corps afin d'en extirper un corps nouveau (pp.22-23). La forme théâtrale qui trouve sa dramaturgie achevée dans cette modélisation est le Théâtre épique de la dénonciation (théâtre dialectique): ici l'acteur(e) s'active à rendre consciente cette distance avec son personnage (p.25). Il s'agit de ce théâtre qui donne à penser à ses spectateurs -parce qu'il a une fonction sociale-, interpellant leur intellect en y instillant le doute critique afin d'éviter le plaisir esthétique uniquement (p.31).
Signes et fonctions du théâtre

Ghonda Nounga commence par reprendre un texte écrit en réaction à un article de Gilbert Doho intitulé " Des signifiants théâtraux et leur fonctionnement " publié en 1981. Il est certain pour Ghonda Nounga que Doho n'a pas compris que le signifiant scénique -la couleur pour le cas d'espèce- est non seulement un tout mais l'objet d'inculturation par excellence pour le metteur en scène. En outre, la récurrence de la couleur, à l'intérieur de cette connotation, se décline elle-même à l'intérieur de registres qui s'échelonnent en fonction du degré de votre maîtrise de la culture et de la langue qui en est le vecteur essentiel. Parler des fonctions du théâtre serait posé l'institution théâtrale en instance docte, ce qu'elle n'est pas. C'est la raison pour laquelle va inscrire ces fonctions, notamment idéologique et éducative, dans la dialectique des consciences individuelles et la représentation du vécu au théâtre (p.49) : le message dramaturgique s'adressant fondamentalement à la conscience des individus et non à leur sensibilité. Le théâtre, le vrai théâtre, étant pour l'auteur, un théâtre qui aide essentiellement à la prise de conscience et la restructuration des consciences collectives et dont l'écriture scénique évacue la simple description intimiste et métaphysiciste […] héritages des [les] plus incongrus du théâtre colonial (pp.56-57). Et surtout qu'il soit un théâtre qui parle à son public (p.59).

Le théâtre historique camerounais en procès
Historiquement, le théâtre occidental qui se déporte en terre camerounaise a pour objectif de supprimer les manifestations culturelles traditionnelles. Ce théâtre colonial porte en lui les germes de son incurie parce qu'il traite, non seulement des hauts faits de l'histoire occidentale, mais parce qu'il acculture l'élite indigène intellectuelle qui en hérite au lendemain de l'indépendance (pp.64-65). Rien donc à attendre d'un tel théâtre qui charrie les incongruités de la colonisation ! Révolutionnaire, Ghonda Nounga ira jusqu'à postuler que la richesse des événements politiques des années 50 doit impérativement alimenter ce théâtre qui doit lui-même absolument rompre les chaines du colonialisme, s'il veut survivre (p.65). Pour Ghonda Nounga, la difficulté réside en le fait que le passé structurel manipulé par le politique est devenue impropre de créations esthétiques et, partant, du théâtre historique (pp.67-68).

Et pour l'auteur, à la suite d'Achille Mbembé, c'est très peu forcer le trait que de présenter les choses ainsi tant l'évidence est poignante. Cet aspect de la réflexion pose la problématique de la pertinence du retour ou du recours aux sources, du passé, comme condition incontournable à l'avènement d'un théâtre historique qui remplisse les fonctions sociales et pédagogiques citées plus haut. Ghonda Nounga termine son essai par une réflexion sur la capacité du conte a générer une pédagogie fiable pour nos enfants. Le sujet traité succinctement soulève des interrogations fondamentales dont l'instrumentalisation véhiculé par l'idéologie du conte constitue l'un des axes moteurs (pp.82-83).
Cet essai est, au final, une réflexion critique pertinente sur le théâtre camerounais ; il eût été complet s'il avait été accompagné d'un septième écrit qui fût une critique sur les festivals (RETIC, FATEA, FATEJ, FESMOC…) et les représentations occasionnelles qui font, aujourd'hui, l'actualité du théâtre au Cameroun.

Joseph Owona Ntsama
Fondation Paul Ango Ela de géopolitique (FPAE)

Ghonda Nounga

Six écrits sur le théâtre

Yaoundé
Editions CLE
2008
85 pages
Essai

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Mister Cameroun 2008 : Qui sera le plus beau?

La deuxième édition du concours de beauté pour hommes a lieu ce soir à l'hôtel Hilton.
Ils sont au total dix mâles représentant les dix régions du pays qui rivaliseront d'élégance et de charme ce soir à Yaoundé pour succéder à Valentin Claude Ambomo, Mister Cameroun 2007, par ailleurs représentant de l'Adamaoua. Ce sont des garçons dont l'âge varie entre 21 et 30 ans. La compétition étant ouverte aux jeunes camerounais âgés de 14 à 35 ans. Ils mesurent entre 1m74 et 1m94 et pèsent entre 65 et 81 kg. Tout comme le niveau d'études va de la classe de première à la licence professionnelle, en passant par des formations diverses aux différents métiers.

Sélectionnés au cours d'un casting tenu à Douala, "faute de moyens", selon les organisateurs, les différents protagonistes auront droit à quatre passages. Sauf que les deux derniers seront réservés aux cinq finalistes. Au cours de leurs passages, les candidats arboreront une tenue traditionnelle, une tenue de vérité ainsi que des modèles mis à leur disposition par des créateurs partenaires à l'événement. Le public devra éviter d'être regardant quant à la consonance des noms. D'autant plus que la plupart des candidats ne sont pas toujours originaires des régions pour lesquelles ils compétissent. A ce propos, Yves Eya'a Eya'a, président du comité d'organisation de Mister Cameroun, pense que "la mixité culturelle veut désormais qu'un originaire d'une région X puisse défendre les couleurs d'une province Y."

Logés gratuitement dans une résidence au quartier Golf non loin du Mont Fébé, les candidats ont, durant ce moment de retraite, été rodés aux techniques d'expression en public, aux exercices physiques ainsi qu'à la danse. A quelques heures de l'événement, l'on ignore encore, en dehors du titre de Mister Cameroun 2008, ce que le gagnant recevra entre autres prix. Les organisateurs restant toujours indécis sur la question. "Les ministères de la Culture et du Tourisme nous soutiennent financièrement, mais nous n'avons encore rien reçu", déclarait Yves Eya'a Eya'a mardi dernier au cours d'un point de presse.
Mais, dans son cahier de charges Mister 2008 se devra au cours de son mandat de soutenir des projets à caractère socio-éducatif notamment la lutte contre le Vih/sida, lutter contre la pauvreté, soutenir la culture, d'être l'ambassadeur des produits du terroir ainsi que celui des partenaires et sponsors de l'événement. A la table du jury, l'on annonce entre autres membres Elise Mballa, promotrice du festival Abok i Ngoma, François Bingono Bingono, journaliste, Me Solange Mbatonga, Claudine Béléoken et Jeanne Onambélé, femmes de culture.

Sainclair Mezing

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jeudi 20 novembre 2008

Une écrivaine canadienne au cœur d’une veillée littéraire

Une animation toute particulière à la fondation AfricAvenir international à Bonabéri-Douala.

Dans le cadre de sa rentrée solennelle 2008-2009, la fondation AfricAvenir international de Bonabéri, une initiative du prince Kum’a Ndoumbè III a reçu comme hôte de marque l’écrivaine canadienne Martine L. Jacquot. Elle y a séjourné du 25 octobre au 18 novembre, avec un tour à Yaoundé.
Le séjour camerounais de cette femme de lettres venue d’Amérique du Nord, précisément d’Acadie au Canada aura été culturellement édifiante pour elle et le public camerounais qui est allé à sa rencontre. Le 7 novembre, elle a révélé son identité à l’auditoire par une conférence intitulée “parle-moi de ton pays ! Je te raconte mon Canada, mon Acadic d’adoption, je te parle de mon identité”.
Un échange chaleureux et convivial qui entre dans le cadre du “programme exchange & dialogue” institué par la fondation AfricAvenir. Au cours de cette soirée, Martine Jacquot a appris un bout sur le Cameroun et les Camerounais et s’est révélée elle aussi à ses interlocuteurs. Avec cette franchise, cette amabilité et cette spontanéité propres aux Canadiens francophones.
Le premier contact avec le Cameroun à travers un Camerounais date de 1988. Le prince Kum’a Ndumbe III et elle se sont rencontrés aux 24 heures du Livre, au Mans, en France. La distance géographique qui sépare les deux écrivains s’est estompée à travers un échange culturel qui a abouti à l’arrivée de Martine Jacquot à Bonabéri 20 ans plus tard. Occasion pour elle d’entrer en contact et de dialoguer avec les écrivains, étudiants, élèves, hommes de médias et de culture locaux.

L’ivoire et l’ébène se rencontrent
L’un des grands moments de cet échange reste sans doute la veillée littéraire qu’elle a conjointement animé avec son hôte principal le 14 novembre. Une veillée littéraire baptisée “Dialogue entre l’ébène et l’ivoire” au cours de laquelle les deux ont procédé à la lecture de quelques-unes de leurs œuvres : essais, romans, nouvelles, poésies, etc.
A l’issue de la lecture, les deux auteurs ont répondu aux questions d’une assistance qui en voulait d’avantage, si bien qu’elle n’a pas senti les heures passer. Tant la soirée était belle, édifiante, culturellement, voire spirituellement. Car tout y est passé : la littérature, la religion aussi. Quand on sait le rôle joué par le christianisme notamment dans l’acculturation. Martine Jacquot a quitté le Cameroun le 18 novembre. Mais, elle a confié au reporter du quotidien Le Messager qu’elle reviendra, accompagné de ses deux enfants. Le Cameroun étant un pays “merveilleux” à découvrir. Le savons-nous nous-mêmes ?
Martine L. Jacquot est née dans une petite ville de Brie, en France : La Ferté-Gaucher. Elle a fait des études à la Sorbonne à Paris où elle a obtenu une maîtrise de littérature britannique avant de déménager en Nouvelle-Ecosse, au Canada, en 1981. Elle reprend alors des études (licence en journalisme, maîtrise en littérature canadienne anglaise et doctorat en lettres modernes avec thèse sur Marguerite Duras). Elle enseigne dans diverses universités tout en se lançant dans une carrière d’écrivain et en élevant ses enfants.
Elle a déjà écrit une vingtaine de livres dont 16 publiés dans tous les genres littéraires. Elle a glané quelques prix avec le silence de la neige (poésie) finaliste du prix France-Acadie 2008 ; au gré du vent (roman) prix européen de l’Adelf 2007 avec mention spécial ; les Nuits démasquées (poésie) prix de la Présidente, Société culturelle du Haut Saint-Jean.

Par Jacques DOO BELL

http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=4&code_art=25634

One Face pleure de l’Afrique

A l’occasion de la sortie officielle de leur premier album, Rostand Youmeni et Roméo Hameni ont donné un point de presse jeudi 13 novembre 2008 à Douala.
C’est un duo. En réalité des jumeaux. Ils s’appellent Rostand et Roméo. Unis non seulement par le lien ombilical, mais aussi par une fibre artistique à travers un album intitulé Les pleurs d’Afrique. Ils ont choisi pour label artistique One Face. Un concept qui a été révélé au grand public en 2007 lors d’une énième édition du concours national de la chanson Mützig dont ils ont été les vainqueurs. Convaincue par leurs talents, la Société anonyme des brasseries du Cameroun (Sabc) leur a délié les cordons de la bourse. Une bagatelle de 6 millions Fcfa en ont été extraits pour la production et 7,5 millions Fcfa pour la promotion. C’est dans cette optique qu’un point de presse destiné à présenter officiellement le nouvel opus de One Face s’est tenu mercredi 13 novembre 2008 dans les installations du Castel Hall à Bali-Douala.
Les pleurs d’Afrique, tel est le titre phare d’une galette de 9 plages bien épicées et enrobées par des rythmes variés à l’instar du rap, du hip hop, du reggae, du raga, de la world music… L’opus s’ouvre par un message poignant en guise d’introduction. “Je suis ici pour mettre l’esclavagiste en accusation. J’ai la rage avec mes frères qui ont pris de l’âge et ont permis le déballage de l’esclavage, quand je pense à çà, j’ai la rage ” peut-on entendre. Le cri de cœur déchirant qui n’est pas sans rappeler les cris des pygmées Baka de l’Est Cameroun, vient remuer en réalité les plaies incicatrisables de la traite négrière. Cette thématique à première vue, sonne un tout petit peu comme un discours anachronique. En tout état de cause, les mélomanes trouveront que les deux gouttes d’eau que sont Roméo et Rostand sont sur les pas de l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly et autres dont l’engagement à défendre l’Afrique leur a conféré une auréole internationale.
Illustration : “ Je chante pour que le berceau de l’humanité retrouve sa dignité. Je vois l’Afrique qui pleure, qui meurt. Afrique où est ta dignité ? Que l’Africain soit fier de l’être… ” Telle est la portée d’un militantisme qui transparait dans la troisième plage et la quatrième dont le titre est évocateur. Africa unity, une invite à l’unité et à la paix est un mélange harmonieux du hip hop et du reggae avec en toile de fond un air de Mory Kanté qui débouche sur un cinglant constat et une prise de conscience : “ Nous sommes divisés. Africains, nous voulons construire notre continent ” Twings of ghetto, entendez les jumeaux du ghetto est l’histoire en raccourci de la vie d’un duo victime de la galère dans un quartier populeux de Douala dénommé New-Bell.

Rythmes variés
Nés en 1988, c’est 10 ans plus tard alors qu’ils sont élèves au cours moyen deuxième année à l’école publique de Nkondjock dans le Nkam que Roméo et Rostand composent leur premier chant au cours d’une semaine culturelle où ils frappent les esprits. La première maquette est finalisée en 2002 et 5 ans plus tard ils sont portés au pinacle à l’issue du concours national de la chanson Mützig qu’ils éclaboussent de leur talent et raflent la mise. Dans les prochains mois, les jumeaux One Face comptent participer au concours “ Découverte Rfi” et les “ Koras ”. Une aubaine pour écrire leurs premières pages dans l’histoire contemporaine du show biz. L’album arrangé de main de maître par le métronome Joly Priso et sorti en octobre 2008 a bénéficié des voix de Bouky Solo, Achalle, Gaëlle Wonde au chœur et de la maestria de Valérie Lobé à la batterie et aux percussions. La qualité du travail et les rythmes variés, les effets néfastes du piratage ont sûrement poussé le manager et le producteur à fixer le prix d’un Cd à 2 000 Fcfa. Abordable…

Par Alain NJIPOU (Stagiaire)

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Yaoundé : Le Ccf brade les livres


C'est à la faveur de l'événement Lire en fête qui a commencé lundi dernier.
Comme prévue, la braderie aura tenu une heure. Sans plus et malgré les jérémiades de quelques clients bien en peine. Une heure durant laquelle les amoureux du livre et de la lecture auront fait des emplettes parfois gratifiantes comme l'a relevé Merlin Nana. Cette braderie naît du souci des organisateurs que sont le Centre culturel François Villon de Yaoundé de contribuer à encourager le public à aimer la lecture. Pour l'adjoint au médiathécaire Jean Claude Mbassi en effet, "bien que cela soit une initiative nouvelle pour notre centre, il reste qu'elle rentre en droite ligne des objectifs de l'événement Lire en fête qui a cours ici depuis hier lundi. Par cette braderie, nous visons à aider le public qui le souhaite à se constituer une bibliothèque à moindre coût".

Ainsi, les livres ont été déstockés de la bibliothèque du centre pour se retrouver dans cette opération pour laquelle les acheteurs éventuels ne cachent pas leur satisfaction. Pour Merlin Nana, "c'est une initiative à saluer parce que trouver les ouvrages à ce prix sous nos cieux est presque impossible." Non sans ajouter que "il était temps ! Car depuis des années, le public de Douala est habitué à cette opération et on ne comprenait toujours pas pourquoi Yaoundé était à la traîne. Nous regrettons seulement que le temps imparti ne soit pas plus important, cela aura aidé à faire un meilleur choix." Une préoccupation qui n'est pas ignorée des organisateurs pour qui "compte doit être tenu des autres usagers de notre centre, car la médiathèque était fermée durant cette heure-là. On ne pouvait donc pas continuer indéfiniment au risque de fâcher les lecteurs. Ce n'était qu'un essai et nous essayerons de faire plaisir à cette clientèle les prochaines fois."

Mis pour l'instant, et même si les organisateurs ne le font pas savoir, l'initiative semble avoir porté, surtout si l'on en juge par les bousculades à la caisse. Où étaient achetés des ouvrages issus du fonds de la bibliothèque. M. Mbassi précise d'ailleurs que "selon notre charte documentaire, les livres de plus de dix ans devaient être destinés au feu. Mais du fait de la difficulté pour le public à rentrer en possession du livre, nous avons décidé de les brader". A la grande joie des acheteurs qui avaient le choix entre les romans, les revues, la poésie, les encyclopédies et même les magazines d'information. Les retardataires ou les absents pourront, quant à eux, se rattraper jeudi prochain dans l'espace 10h-11h. L'événement Lire en fête en sera alors rendu à sa quatrième journée. Elle qui court jusqu'à la fin de la semaine.
Parfait Tabapsi

Renc’Art : La transmission

La transmission est le titre du premier roman d’une trilogie de l’écrivain camerounais Eugène Ebodé- les deux autres romans de cette série sont Silikani et La divine colère ; ils sont tous parus chez Gallimard à Paris-.
L’intrigue de ce roman tourne autour de la dot qu’un homme refuse de verser à ses beaux parents et qu’il charge son fils de payer après lui. Le mot transmission est approprié pour désigner les legs que les générations qui se suivent dans la chaîne de la vie se font des valeurs matérielles et immatérielles qui permettent de fonder la vie sur des bases solides et saines, à la fois sur le plan social, spirituel et surtout culturel.

En dépit ou du fait du conflit des générations, il se met en place, dans toutes les sociétés humaines des chaines dialectiques de transmission qui permettent de bâtir le présent avec, au moins en partie, le matériau du passé. Parce que les civilisations sont mortelles, comme Paul Valéry en faisait le constat après la Grande guerre, la transmission apparaît comme l’un des moyens privilégiés pour en préserver les valeurs. Laurent Cornaz (L’Ecriture ou le tragique de la transmission, Paris, l’Harmattan, 1994) se sert de la fable d’Esope des fils héritant de leur père que La Fontaine a reprise sous le titre Le Laboureur et ses enfants pour montrer comment on peut échapper au tragique de la transmission. Relisant cette belle fable, Cornaz relève que si « le fonds manque le moins », ce n’est toutefois que par le travail qu’on y accède. Quoique riche, le laboureur qui eût pu transmettre à ses héritiers le fruit de son labeur et leur épargner l’effort, leur fait plutôt une recommandation : « travaillez, prenez de la peine ». Les situations de déshérence sont donc généralement des situations dans lesquelles les héritiers, refusant le chemin de l’effort, se contentent de solutions de facilité.

Notre théâtre est aujourd’hui un peu dans cette situation où les héritiers, à défaut d’avoir brisé la chaine de la transmission, n’ont plus ni le temps ni surtout les moyens intellectuels de creuser, de fouiller, de bêcher, de ne laisser « nulle place où la main ne passe et ne repasse ». La dédicace d’un ouvrage de Gonda Nounga (Six écrits sur le théâtre, Yaoundé, CLE, 2008) le mardi 18 novembre courant au CCF, à l’occasion de la manifestation baptisée Lire en fête, a donné l’occasion à quelques acolytes du Twenty years later de se retrouver, d’évoquer le passé glorieux de nos tréteaux, et surtout de rappeler l’incontournable exigence de la formation à tous nos dramaturges et comédiens. Entre ce théâtre camerounais des années 80 et celui qui se pratique aujourd’hui, il y a en effet très peu de liens.

Ni les comédiens, encore moins les pièces, les approches et même simplement l’esprit ne sont les mêmes. Une génération essentiellement spontanée de jeunes dramaturges qui n’ont pas fini leurs classes comme comédiens descendent de plus en plus des planches pour des rôles, à leurs yeux plus prestigieux, mais surtout plus « juteux » de metteur en scène et d’entrepreneur culturel ; ils sont ainsi seuls maîtres de la négociation et de la signature de contrats de représentations et de la distribution des cachets après les spectacles quand il y en a. Dans le pire des cas, on les retrouve à tous les maillons de la chaîne de leurs propres spectacles : auteur, metteur en scène, comédien…

Il reste heureusement quelques hommes de culture qui n’ont pas tout oublié du passé. C’est le cas du directeur de l’institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) qui, hier, mercredi 19 décembre 2008, a programmé dans l’auditorium 250 de son institut, la représentation par le Théâtre National de l’épopée de l’abbé Léon Messi intitulée « Messi Me Kodo Endong », dans une mise en scène de Geneviève Bounya Epée. En choisissant d’aller fouiller dans le passé, Narcisse Mouelle Kombi exprime certes sa nostalgie vis-à-vis d’un passé culturel plus ou moins lointain auquel il a participé en tant que jeune auteur, lauréat du Prix de poésie de l’APEC.

Mais la représentation théâtrale dont il a été le maître d’œuvre sonne aussi comme une invitation aux jeunes générations de dramaturges et de comédiens camerounais à éviter le tragique de la transmission en renouant avec le passé du théâtre camerounais –sans renoncer à la vigilance de la mémoire que préconise Eboussi Boulaga dans La crise du Muntu- Un trésor est assurément caché dans notre patrimoine dramaturgique qui est l’un des plus riches du continent africain, à en juger par le répertoire qu’en dressait l’universitaire allemand Wolfgang Zimmer.
Etre d’autres nous-mêmes plutôt que d’être autres que nous-mêmes : tel est l’enjeu de la transmission des legs du passé sous le contrôle de notre esprit critique, de la mémoire vigilance.

Par Marcelin VOUNDA ETOA*

http://www.quotidienmutations.info/mutations/nov08/1227194107.php

Musique : L'enregistrement à portée de mains


Une technologie de plus en plus légère et la prolifération des studios seraient à l'origine de la baisse des prix.
Les fêtes de fin d'année approchent mais, pour Franky Toza des studios Malaboka situés au lieu dit Somatel Biyem-Assi à Yaoundé, l'heure n'est pas encore venue de faire de bonnes affaires dans l'enregistrement des musiques. "Je peux passer trois mois sans rien avoir à enregistrer. Les choses ne se passent plus comme c'était le cas avant. Depuis quelques années, les studios pullulent. Ce qui a considérablement réduit le travail " et les investissements pour l'enregistrement d'un album de qualité. Un tantinet désabusé, il confie: "les gens qui font du mauvais travail, eux par contre, ont du blé à moudre car, ils prennent tout et n'importe quoi et font les plus bas prix du marché".

Le mot est lancé et c'est toujours avec une pointe d'exaspération que l'on parle de ces "racoleurs" qui infestent le milieu et tirent les affaires vers le bas. "Contrairement à ce qui se passait avant, maintenant, dans un quartier, on peut retrouver deux à trois studios", poursuit-il. Ainsi donc, alors qu'il y a une dizaine d'années, l'enregistrement d'un album demandait environ un million de francs Cfa et plus, les prix sont nettement revus à la baisse. Alors qu'aux studios Malaboka on affirme que l'enregistrement d'un album (programmation, arrangements, prise de son…) tourne autour de 300. 000Fcfa, dans les studios Genesis par contre, on affirme que la fourchette du prix d'enregistrement d'un album se situe entre 300 et 600.000Fcfa.

Opportunité
Malik qui est le fondateur de ce studio Genesis explique: "Contrairement à ce que l'on pourrait pensé, il n'y a pas beaucoup de studio. C'est juste qu'il y en a certains qui ont des exigences de qualité et refusent de faire n'importe quel travail. A ce moment, c'est la technique qui joue. De ce fait, lorsque l'on va dans un studio où la technique n'est pas à point, le coût sera nettement moins élevé.". Par ailleurs, affirme-t-il, "ce qui nous pousse également à faire des prix de plus bas, c'est le fait qu'il y a de moins en moins de producteurs. Du coup, les musiciens s'auto produisent et à chaque fois, on est appelé à donner des coups de main ici et là. Ce n'est malheureusement pas aussi simple que l'on pense".

A côté de cela, il existe également le fait que désormais, les artistes travaillent de plus en plus leurs mélodies à leurs domiciles sur des ordinateurs avant de les ramener dans des studios pour leur enregistrement. Du coût, dit Franky Toza, "ça réduit considérablement les coûts d'enregistrement. Par ailleurs, les mélodies peuvent se faire sur ordinateur et à ce moment là, on n'aura plus à appeler les instrumentistes pour les faire. C'est tout cela qui contribue à la baisse du coût de l'enregistrement". A côté de ces studios "standards" que sont Malaboka et Genesis One, il en existe d'autres plus ou moins institutionnels qui proposent également un travail de qualité aux artistes. Parmi ceux-ci, le studio d'enregistrement ultra moderne de la Fondation Muna. Ici malheureusement, il est impossible d'avoir des détails en l'absence du responsable des lieux. Le studio d'enregistrement du Cirtef reste également parmi les référencés de la place. Seulement, il est davantage destiné aux artistes bénéficiant d'une bourse comme c'est actuellement le cas pour Donny Elwood qui y réenregistre son album "Offertorium".

Dorine Ekwè

Yaoundé : Le pessimisme citadin de Youmbi


Ce peintre autodidacte présente une fresque sur ce thème jusqu'au 23 novembre prochains.
Plus que quelques jours et le rideau tombera sur cette nouvelle exposition d'Emile Youmbi au restaurant L'awalé sis au quartier Hippodrome. Une fresque de quinze tableaux dont la constance semble être la vitalité qui caractérise les personnages ainsi mis en scène. On peut en effet y voir des formes humaines dans une déambulation qui questionne. De la "Basse cour" au "Passage clouté", on subodore cette vitalité sans laquelle la vie n'est pas possible dans les villes, et pas seulement en Afrique.Une déambulation qui laisse aussi apparaître l'individualisme et la solitude des citadins.

Qu'ils soient employés de "Call-box" ou travailleurs à la "Sauvette", le sort du voisin semble ne pas les intéresser, du moment où ils peuvent vivre sans. Et cette attitude bruit de la complexité qui est celle des citadins. Une complexité qui ne les empêche cependant pas de s'arrêter un instant sur ce "Fo trottoir" où ils peuvent se délecter d'un spectacle comme savent leur en donner les "Nanga boko" qui peuplent les rues au vu et au su d'une société pour laquelle ils semblent être des rebuts. L'autre constance qui s'échappe de cette fresque réside dans la couleur blanche qui traverse presque tous les tableaux. L'on cherche en vain le fil conducteur et la symbolique de ce choix au finish heureux.

Tant les couleurs sombres l'étouffent et la chevauchent pour donner au final, une coloration hachée au strict plan de l'usage des couleurs. Une couleur blanche qui sert parfois d'accoutrement aux personnages souvent en guenilles ou dénudés. Pessimisme ? Sans doute. Même si dans "Uniformes", on entrevoit enfin l'expression des visages qui fait la part belle à un sentiment à l'opposée de la tristesse, sans que ce soit pourtant la joie véritable. Des visages que l'auteur a sans doute délibérément choisis de ne point faire cas dans sa création ainsi exposée. Contribuant à faire croire au visiteur que la ville où la fresque semble avoir puisé son inspiration, n'est qu'un espace où la joie de vivre a disparu, où la richesse la plus abjecte écrase une misère qui persiste à se faire voir.

C'est du moins ce que renvoie un thème comme "Fo trottoir". Avec "Attitude", le ton semble même plus grave, tant il présente une sorte de pagaille où même l'animal s'invite à la partie. Le tout dans un foisonnement désordonné qui exhale un parfum quelque peu nauséeux. Au restaurant l'Awalé, une idée heureuse a permis de localiser cette exposition sur deux espaces qui ne se communiquent point entre eux, mais qui permettent de mesurer le bonheur qu'il y a de la parcourir avec un certain détachement et une pause qui invite à la méditation. Car ces "Regards colorés" suscitent une réflexion sur le devenir de la ville. Elle qui attire toujours plus de monde sans donner l'impression de supporter l'explosion démographique qui en est le corollaire et dont la maîtrise semble relever du casse-tête, comme le montre à suffisance l'actuel remodelage de la capitale camerounaise.

Parfait Tabapsi

http://www.quotidienmutations.info/mutations/nov08/1227194559.php

Lecture : De nouveaux ouvrages à Lire en fête

La 20ème édition de cet événement culturel se tient au Cameroun du 17 au 22 novembre 2008.
Un kilogramme de livres à 2 000 Fcfa. N'allez pas croire qu'il s'agit d'une farce. La braderie a bel et bien eu lieu hier au Centre culturel François Villon de Yaoundé. Elle se situait dans le cadre de l'événement culturel dénommé " Lire en fête " qui se tient du 17 au 22 novembre dans tous les Ccf du Cameroun. Pour ses 20 ans, la manifestation est placée sous le signe de la jeunesse.




D'ores et déjà, une exposition-vente de livres pour jeunes et adultes a été ouverte au Ccf de Yaoundé. Des ouvrages publiés par dix éditeurs, notamment Clé, Cognito, L'Harmattan, Les Tropiques, Les Presses de l'Ucac, Ifrikiya, Proximité, Carrefour, Les Presses de l'Université de Yaoundé et Interligne. Jean-Claude Mbassi, le responsable de la médiathèque du Ccf précise qu'il s'agit essentiellement des éditeurs de la ville de Yaoundé. Quelques grands classiques sont cependant restés en marge de la foire. Demain, la vente des livres continue. 2000 Fcfa le kg.

Pour la présente édition, " Lire en fête " s'est davantage ouvert aux écrivains nationaux. Exemple : Ifrikiya a édité " Darfour au-delà de la guerre " d'Alexandre Djimelli, " Cameroun mon pays " de Joseph Fumtim, " Pour en finir avec l'alibi racial " de Gaston Kelman. L'Harmattan propose " Trois questions sur l'Afrique, lettres à Nicolas Sarkozy " de Calixte Baniafouna, etc. ; les Presses de l'Ucac ont penché pour " L'affaire Bakassi " de Guy Roger Eba, entre autres nouveautés. " La semaine de Mbong ", un ouvrage illustré publié aux éditions Les Tropiques, est destiné exclusivement à la jeunesse. Et comme il est de coutume, les visiteurs viennent plus nombreux que les acheteurs.

Ferdinand Ekango, exposant, affirme qu'il a vendu trois livres. Ce n'est pas le cas pour Edmond Mballa Mvodo, un autre exposant, qui attend toujours de recevoir ses premiers clients. " Lire en fête 2008 ", c'est également des livres aux programmes scolaires publiés chez Clé, Les Presses de l'Université ou encore celles de l'Ucac. On y retrouve également " Cameroun : les parrains de la corruption " de Patrice Ndedi Penda ou encore " Yobo " de Joseph Befe Ateba.

Écrit par Irène Gaouda

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1490&Itemid=62

Cicack 2008 : Un festival boudé par les locaux

Du 12 au 16 novembre 2008, s'est déroulée à Kribi la 1ère édition du Carrefour international des cultures anciennes et contemporaines.
En bricolant beaucoup, France Ngo Mbock a réussi, avec des bouts de ficelle, à organiser ce qui apparaissait pour elle comme un défi, la 1ère édition du Carrefour international des cultures anciennes et contemporaines (Cicack).


Inauguré par le premier adjoint préfectoral de l'Océan, Placide Ndobo Kuntz, et en présence du représentant du ministre de la Culture, Martin Nguio, étrangement discret, du maire de Kribi 1er, Martin Benae, dont le soutien n'a jamais fait défaut, cet événement culturel a pâti de l'absence du public tout au long de sa durée.

Dans l'après-midi du 12 novembre, les professeurs Mono Ndzana et Mebenga Tamba de l'université de Yaoundé I ont donné le la au travers d'une conférence sur le thème du festival : " Culture africaine traditionnelle et culture moderne : faut-il consacrer la rupture ou construire un pont ? " Il s'est agi, pour ces deux éminents universitaires, qui devaient s'adresser au préalable à un public de collégiens et de lycéens de la ville, d'apporter un éclairage anthropologique et philosophique sur les rapports entre les deux concepts ; des rapports essentiellement conflictuels. S'ils ont trouvé des circonstances heureuses à l'inculturation de l'Afrique, ils se sont par contre montrés réfractaires à l'acculturation actuelle des Africains.

Par la suite, des groupes de danse, des troupes de théâtre et même un jeune humoriste qui vit à Kribi ont ponctué des soirées souvent désertes du village du festival situé sur la plage de Ngoyé. Six compagnies étrangères comprenant des conteurs, des danseurs et des comédiens de théâtre ont ainsi été invitées à ce Cicack. Elles venaient du Congo Brazzaville (Mankoussou) ; du Tchad (Baobab) ; du Togo (Mivasse) ; du Bénin (Percus Nomades) ; du Gabon (un conteur solo) ; de République centrafricaine (Tongolo). A celles-ci se sont ajoutées quatre compagnies camerounaises et un orchestre.

Avant la clôture du festival, le 16 novembre, la princesse Rabiatou Njoya a entretenu le public, le jour d'avant, sur le thème " L'ancien et le moderne ". Cette contribution au thème du festival s'est attelée à dénoncer la colonisation : un " plan visant à asseoir non seulement une domination militaire, mais aussi et surtout une domination intellectuelle, culturelle, éducative, médiatique, économique et même culturelle " de l'Afrique. La princesse des Bamoun a fait remarquer que " l'occupation de l'Afrique n'est en aucun cas une modernisation ". Pour elle, c'est ni plus ni moins qu'une entrave à la volonté des peuples, un affaiblissement de leurs capacités, une déformation de leur personnalité et de leur identité.

Le premier Cicack de Kribi s'est achevé tard dans la nuit du 16 novembre 2008, où le tout-venant pouvait participer à la soirée de douce folie… artistique en montant sur le podium. Mais, devant un public clairsemé.

Écrit par Jean Marie Mollo Olinga

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Rabiatou Njoya : " Les faits culturels ont la peau dure "

Invitée à la 1ère édition du Carrefour international des cultures anciennes et contemporaines de Kribi (Cicack), la princesse des Bamoun a délivré une conférence sur le thème " L'ancien et le nouveau ". Elle s'en explique davantage.



Entre cultures anciennes et cultures modernes, un pont ne serait-il pas assimilable à l'acculturation ou à l'assimilation ?

Je dois d'abord relever que la querelle entre anciens et modernes a toujours existé. Elle n'est spécifique d'aucune nation. Chaque société des hommes, du fait des clivages des générations successives, a son lot de malentendus entre le traditionnel et le moderne.

La culture traditionnelle moderne résulte des emprunts que nous adaptons à notre manière. Notre culture traditionnelle devenue moderne apparaît parfois comme du copiage. Ce qui est traditionnel pur et dur est l'héritage de nos patriarches, c'est ce que nous devons préserver intact. Mais il ne faut pas oublier qu'à la différence des Ntic, les faits culturels ont la peau dure. Les recherches ont prouvé qu'il faut un minimum de 30 ans pour passer d'un fait traditionnel à un autre, alors que la science évolue de façon rapide et imprévisible. La culture africaine moderne serait donc une symbiose entre ce qui est africain et ce qui est moderne, avec une tendance à rejeter au maximum ce qui est traditionnel. Face à ce clivage, doit-on rompre avec le passé ou établir un terrain d'entente ? La culture traditionnelle a ses points faibles tels que le veuvage et ses rites abjects et inutiles. Elle a aussi ses points forts, exemple : l'organisation traditionnelle des chefferies, qui n'a rien à envier à l'Occident ; les rituels du mariage, qui mettent en exergue la valeur de la personne humaine en Afrique plus qu'ailleurs.

L'Afrique, à terme, a-t-elle une chance de s'imposer lorsque, à l'observation, la culture la plus technicienne l'emporte presque toujours sur la moins outillée ?

Tout dépend de l'organisation de nos structures traditionnelles, par exemple. Pendant la colonisation, l'administration française avait déjà remarqué que dans le Noun, le sultanat était tellement structuré que vouloir le détruire entraînait un phénomène de rejet. C'est tout dire ! Par ailleurs, je connais un musicien qui joue de la musique traditionnelle avec des instruments modernes. Il ne faut pas oublier que les Blancs ont aussi pris des choses chez nous. Dans la médecine par exemple, ils viennent prendre nos écorces pour fabriquer des molécules. Ce qui leur échappe, c'est le côté mystique et métaphysique. Et certains d'entre eux se font initier.

Par rapport à des manifestations culturelles telles que le Cicack, quelle solution pour qu'elles soient mieux organisées ?

D'abord, il faut les encourager. Ensuite, il faut dresser une liste pour les recenser et leur donner une périodicité fixe et définitive. Il faut déterminer leur lieu de déroulement, désigner les maîtres d'œuvre pouvant les épauler en termes de formation et de logistique, associer tous les opérateurs culturels devant intervenir, y compris les touristes. Enfin, que ces manifestations soient budgétisées, et que les financements arrivent à temps, pour que cela ne ressemble pas à de l'aumône.

Écrit par Jean Marie Mollo Olinga

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