mercredi 28 avril 2010

Annie Anzouer : « J’aimerai toujours mon héros bandjounais »


Si on commençait par parler de vous, on sait que vous êtes née dans un village dont le nom aurait été déformé par les Allemands. Est ce vrai ?
(Rires) Oui, comme la plupart des villages en Afrique ! Loulè Dorf dont « loulè », était le nom du chef du village et « Dorf » en allemand veut dire village. Ce qui signifie alors le village de Loulè .Ils avaient trouvé « Loulè » trop compliqué ils ont dit « Lolo » ce qui a donné Lolodorf dans le département de l’océan, région du Sud

Parlons de votre enfance était- ce une enfance facile et quelle profession exerçait vos parents ?
Je suis arrivée au monde pendant que ma mère était encore élève au lycée, je suis venue un peu perturber le cours normal des choses, car son père souhaitait qu’elle aille après son Bac en France, parce qu’elle était très intelligente à l’école. Mais je suis arrivée et cela a tout bouleversé. Son papa était préfet à l’époque et il fut furieux de voir sa fille tomber enceinte si précocement .C’est lui qui m’a donné le nom Anzouer, qui veut dire chez nous: quelque chose d’immense. Il a ajouté des prénoms : Annie, Denise, Olga Rita, Delacote mais je n’en ai gardé que deux.

Peut-on alors dire que votre enfance a été aisée, puisque votre grand père était tout de même une notabilité ?
En fait, je n’ai pas trop de veine parce que lorsque j’arrive, il s’en va à la retraite et il avait beaucoup d’enfants. C’est donc ma grand-mère qui m’a chouchouté.

Est ce à dire que cela a été difficile ?
Oui, la situation était gérable lorsque ma grand-mère a été avec nous à Eseka. Elle nous gardait, mais à un moment, elle ne pouvait plus et elle est rentrée vivre au village .Le village se situe entre Lolodorf et Eseka…

Pendant ce temps ou se trouvait votre mère ?
Ma mère est rentrée à l’école. Elle restait à Yaoundé.

Quel était le rapport entre votre famille et le milieu musical ? Y avait-il des musiciens dans la famille ?
Il me souvient que quand j’étais petite, mon grand père me demandait souvent de chanter des chansons d’église. Lorsque je terminais la chanson, il voulait que je « bisse ». Et il me faisait « bisser » autant de fois, et quand j’étais fatiguée, je commençais à pleurer.

Mais, comment menez-vous vos études ? quel niveau scolaire avez-vous Annie ?
Je suis allée à l’école jusqu’en classe de seconde. Je faisais sténodactylographie. C’est ma mère qui m’y a encouragé, puisqu’elle était secrétaire de direction. Elle voulait que je sois comme elle. Je me souviens lors de la fête de la jeunesse, le frère ainé à ma mère, qui m’aimait beaucoup, m’a donné de l’argent pour payer la deuxième tranche de ma scolarité et en même temps, il y avait un concours de chant au collège .Moi, voulant être bien habillée je suis allée m’acheter une jolie robe.

Peut être que l’école vous ennuyait- elle beaucoup?
(Éclats de rire) C’est juste que je préférais chanter!

IL nous a été rapporté que parfois, jeune, vous chantiez dans la rue et très fort.
Je me souviens qu’une fois, je me baladais dans un lieu isolé, derrière la Cité verte. Et c’est ce jour que j’ai rencontré Roger Owona, le journaliste. Il s’est arrêté et a dit « Vous chantez bien hein ! ». Il m’a invité chez lui, dans sa chambre. A l’époque il était étudiant…

Pourquoi vous a-t-il invitée dans sa chambre, il voulait vous séduire ?
(Grimaçant) C’est quoi votre problème ? Non, il a tout simplement pris la guitare et a commencé à jouer du Pierre Akendengué. Il m’a demandé de chanter, ce que j’ai fait. Même si je ne connaissais pas les paroles. Quelques temps après, il y avait un concert à l’amphi 700. Il m’a cherché et ce fut mon premier contact avec le public.

En 1987, le célèbre Georges Seba est en tournée au Cameroun. Il recherche des choristes et vous allez postuler. Qui vous a permis d’avoir ce contact?

C’est Mebenga Sax ! Il travaillait à la CRTV. Il vient et il me demande d’aller à la garde présidentielle, à Ekounou, tout en espérant que, comme Georges Seba cherche des choristes, il pourra me recruter. J’arrive, il était vraiment en train de faire une sorte de casting et, dès qu’il m’a entendu chanter, il m’a retenu…

Il faut dire que vous n’aviez pas de bases dans la musique, vous chantiez de manière autodidacte n’ayant pas reçu de formation…
Oui, il n’y avait pas de structure de formation. Je me retrouve donc choriste de Georges Seba pour la tournée qu’il fera au Cameroun.

D’autres personnes l’ont-ils accompagné ?

Oui, les Zangalewa encore appelés les Golden Sound. A l’époque, ils étaient aussi membres de la garde présidentielle. Ils faisaient tous partie de la garde présidentielle, sauf le feu Kéro et moi. L’aventure se passe très bien jusqu'à ce qu’on se retrouve à Ebolowa, qui est le village de Georges. Alors, il y avait une telle effervescence, un monde fou. Georges étant tout trempé il ne pouvait plus continuer, il quitte la scène pour s’éponger. En partant il demande à Ze Bella de me faire chanter, mais celui ci hésite, estimant qu’on n’avait pas répété, je n’avais pas de répertoire avec eux .Georges voulait tout de même que je chante, le temps qu’il aille se mette à l’aise. Je décide d’interpréter une chanson de Anne Marie Nzié. Le public était fou de joie. Et il me demande même de recommencer plusieurs fois. C’est de cette manière que Georges dit au groupe de me garder parce qu’il savait que j’avais quelque chose… et cela n’a pas duré trois mois. Un beau jour, Ze Bella arrive à la maison pour m’annoncer qu’on avait trouvé un producteur, et il fallait que j’intervienne sur une chanson. Voilà comment il m’emmène à Ekounou chez Dooh, le bassiste barbu. Je trouve Kéro en train de jouer une mélodie, Ze avait déjà écrit les paroles en Béti. Il me montre, mais moi, je lui demande de me laisser essayer en ma langue. Ceci aboutit à «maladie difficile à soigner».

Un album qui a connu un grand succès…
Un grand succès. En 1989, on fait la tournée, je chante avec Mbilia Bell. Après on est allé au Zimbabwe avec Tshala Mwana, en Zambie et j’ai même diné avec Robert Mugabé. Ecoutez une histoire, voyez-vous, moi, la pygmée, je descends de l’avion, j’entre dans une limousine, j’ai un chauffeur qui porte des gants. Pendant ce temps, Ze Bella et les autres étaient dans un bus. Pendant qu’on est au salon d’honneur à l’aéroport, on me fait des interviews. J’étais à ce moment devenue la vraie star du groupe. J’ai entendu quelqu’un me dire, « you sing like Myriam Makeba ». Je ne comprenais rien du tout. Je me contentais juste de dire « Yes ». Le soir lorsque j’étais à mon hôtel à Lusaka je vois au journal mon interview qui passe à la télé.

En 1991, avec les Golden Sound qui étaient devenus les Zangalewa, vous faites l’album « Bébé ». L’album marche très bien. A quel moment l’aventure avec les Zangalewa s’achève et pourquoi ?
L’aventure s’achève parce que plus tard, nous allons au Togo, et là je me suis sentie blessée au plus profond de moi. Je ne peux pas dire exactement ce qui s’est passé par ce que ce n’est pas sain, mais quand je suis rentrée j’ai décidé de quitter le groupe et de partir de Yaoundé pour m’installer à Douala

Connaissez-vous des gens à Douala, ou aviez-vous l’intention de chanter dans des cabarets ?
Les cabarets avaient déjà beaucoup de chanteuses à l’époque. Je venais juste regarder. J’avais plus envie de créer…

Aviez vous déjà marre des groupes ?
Non, puisque lorsque je sors mon premier album solo Variations en 1994, j’invite tous les membres des Golden Sound. Seulement deux d’entre eux acceptent et leur producteur m’a dit que je n’avais pas le droit de sortir un album solo, puisque j’avais signé un contrat d’exclusivité avec les Zangalewa. Pourtant, je n’avais jamais signé de contrat avec lui et il ne m’avait jamais donné un centime.

Comment s’appelle t-il ce producteur ?
Je préfère ne pas citer son nom !

Comment réussissez-vous à produire votre deuxième album ?
Un jour en passant par la poste centrale à Douala je tombe sur une dame qui m’a reconnue et m’a avoué qu’ils sont en train de chercher des chanteuses. Elle m’a indiqué un lieu à Bonadibong, tout en me recommandant d’apprêter une maquette. J’étais dès cet instant très préoccupée, parce que je n’avais pas d’argent pour réaliser une maquette. Alors je fonce voir le feu Tom Yoms. Il était à l’époque à Akwa-nord. Il avait un home studio. On se met donc à faire ma maquette et au niveau du troisième ou du quatrième titre, un monsieur s’amène. Il s’appelle Peh Peh Daniel. Je crois qu’il était à l’époque le producteur de Papillon. Pendant qu’il écoute ma maquette, il demande à Tom qui je suis. Et sans même m’en parler, tous les deux décident qu’il va me produire. Peu de temps après, je me rends à Yaoundé pour enregistrer en studio…

Dans cet album vous avez repris une chanson d’Ekambi Brillant, Moussoloki. Comment cela s’est-il passé ?
(Surprise) Ce qui se passe est que, monsieur Peh m’approche et, après avoir écouté la maquette, il déclare qu’il manque quelque chose. Alors il revient avec un tas de cassettes d’anciens tubes et moi, j’ai craqué pour Moussoloki voilà comment je repars en studio pour y ajouter ce morceau.

Cela devient un peu le titre phare de votre album.
Il y avait cette chanson, mais aussi Kandanamè. Une chanson dont le refrain était repris par les enfants dans les écoles.

Alors Variations qui est votre premier album, le plus gros succès de l’année, n’y avait t-il pas de piraterie à l’époque ?
IL faut le demander au producteur !

Vous a-t-il donné de l’argent ?
Rien ! Même pas cinq francs !

Et Tom Yoms dans l’histoire, c’est lui qui vous aidé à rencontrer le producteur ?

Laissons son âme reposer en paix !

Que faites vous ensuite, parce que sur votre parcours de 1994 à 1998, il ya un petit vide. On sait que vous faites beaucoup de concerts, mais pas d’album.
Les concerts m’ont permis de vivre. J’ai été invitée plusieurs fois, surtout en Guinée Equatoriale. J’y allais tous les six mois. J’ai vécu des choses exceptionnelles là bas, des choses qui ne se racontent pas, mais se vivent.

Qu’est ce qui a séduit les Equato-guinéens dans votre album ?
Moi-même je ne saurai vous l’expliquer ! Mais, je crois surtout que c’est le pas de danse de Kandanamè.

En 1997, vous revenez au Cameroun. Vous commettez votre deuxième album, Visado...
En Guinée je me suis rendue compte que nous étions un même peuple. Pourquoi demander un visa pour y aller ? C’est pourquoi j’ai sorti Visado qui veut dire Visa en Espagnol. L’album marche très bien.

Qui vous produit cette fois ?
Binam productions... (rires)

Pourquoi riez vous Annie, avez-vous été roulée une seconde fois ?

Laissez seulement cette histoire mon frère.

Vous êtes à ce moment très inspirée. Un an après, vous sortez un troisième album, Kwassio. Qu’est ce que cela signifie ?
Kwasio veut dire chercheur d’ivoire ! En fait, je fais partie du peuple Kwasio, que l’on retrouve en Guinée, où on les appelle les Bisiyo. Au Gabon, on les appelle les Makina et chez nous, les Kwasio.

A quelle période décidez-vous de partir du Cameroun?
Vous voulez que je vous dise la vérité ? Je n’ai jamais eu l’intention de partir de mon pays. C’est la vie qui m’a joué de sales tours. Je pensais partir enregistrer un album et revenir. Mais arrivée En France, celui qui m’accueillait était mon producteur et même plus que ça…

Que représentait-il pour vous précisément ?

(Hésitations et sourires) vous comprenez ce que je veux dire. IL m’avait dit qu’il n’était pas marié. Donc, il me loge, à cinq minutes à pieds de chez lui. Il était marié à une Antillaise, et cette femme a commencé à me persécuter au téléphone. Elle a su, peut-être parce qu’il m’appelait de chez lui, de temps en temps. Elle s’est rendu compte. J’appelle une amie qui est à Montpellier. Elle me dit de prendre le train pour arriver chez elle. Je suis restée avec mon amie le temps d’attendre que l’album se fasse. Il s’agit de Visado .

On peut dire que c’est un mal pour un bien, car à Montpellier vous rencontrez l’amour…
Oui j’y ai rencontré un français qui était entrepreneur en Maçonnerie, il construisait des maisons. Quand on se rencontre il ne sait pas que je suis chanteuse. Je n’aime pas souvent mettre cela en avant je préfère qu’on apprécie la femme et la chanteuse après. Dès qu’il a découvert que j’étais chanteuse, il a changé complètement je me souviens qu’un jour un organisateur de spectacles m’appelle et ce dernier souhaitait m’inviter à Madrid et donc, mon mari a arraché le téléphone …

Étiez-vous déjà mariée avec ce monsieur ?

Oui ! Le spectacle se passait deux jours après. Le monsieur m’a envoyé un billet d’avion mais, mon mari a décidé de m’accompagner en voiture, soit plus de 2000 kilomètres jusqu’à Madrid. Il voulait être au centre de ma carrière et moi je désirais qu’il reste juste mon mari. Il ya quelque chose de drôle, c’est qu’on arrive à Madrid très tard et moi je devais chanter presqu’une heure après. L’impresario vient me voir dans la loge où nous étions installé, il discute avec moi pour savoir comment il devrait me présenter sur scène et là, mon mari réagit. Il voulait qu’on le présente aussi. Je n’y comprenais rien. Avant de monter sur scène, on m’avait remis de l’argent pour mon cachet et sur scène j’avais aussi reçu de l’argent. Tout ce que j’ai eu, je l’ai remis à mon mari. Plus tard, lorsque nous rentrions à Paris il a proposé de m’offrir un voyage de noces et il l’a financé avec mon argent.

Voulez vous dire que ce mariage qui était de prime abord une union d’amour s’est transformé en escroquerie ?
Souvent, les jeunes rêvent de trouver un mari blanc. Mais moi, je suis tombée sur un blanc vraiment pas blanc du tout !

Combien de temps dure votre mariage ?
Deux ans. Après je suis partie. Je ne voulais plus rester en France. J’étais très perturbée.

De retour au Cameroun, vous tombez sur un monsieur qui vous a permis de réaliser l’album Kwassio. Comment se passe votre rencontre ?
Il s’agit de M Wafo. La rencontre se passe à la nouvelle route Cité. Je n’habite pas loin de là. En allant faire mes courses, il y a une station à essence, je tombe sur le pompiste qui m’interpelle et me parle d’un homme d’affaires qui aimerait me produire. Alors le pompiste insiste parce que cet homme avait promis de lui donner 10.000 Fcfa, si jamais j’acceptais de donner mon numéro de téléphone. Ce que j’ai fait.

Avez-vous donné votre contact pour que le jeune homme évite de perdre 10.000 Fcfa, ou parce que vous souhaitiez absolument rencontrer cet admirateur qui voulait vous produire ?
Je pense un peu des deux. A vrai dire, on a coproduit. Parce qu’à l’époque il n’avait pas assez de moyens, mais, il avait beaucoup de volonté. Je me rappelle que c’est lui qui m’a appris à travailler avec de petits budgets.

Est-ce vrai qu’après, il vous a beaucoup aimé au point de devenir possessif et d’être gêné par votre passé?
Lorsque je m’installe avec lui, comme je suis un peu rêveuse. J’aime écrire de petites choses. Je possède des archives. Il trouve dans mes écrits le nom d’une personne que j’avais beaucoup aimée. Il s’est donc plaint et j’ai eu besoin d’écrire une chanson pour le rassurer. Je voulais lui dire qu’il oublie mon passé qu’il ne connait même pas. Cependant, je reconnais en lui beaucoup de valeurs. Je le respecte et je le respecterai toujours. C’est quelqu’un qui m’a trop soutenu, il respectait la chanteuse et la femme que je suis. Je pense qu’il m’aimait beaucoup mais il était très jaloux, au point de m’en rendre malade.

Ensemble, vous avez monté un projet de cabarets …
Oui, dès notre première rencontre, quand on avait discuté, il a évoqué la question de mes projets en dehors de la musique. Je lui ai dit que je voulais aller faire une formation en France pour pouvoir encadrer la jeune génération qui souhaite s’investir dans la chanson. Et j’ai ajouté que je voulais aussi avoir un cabaret pour mon épanouissement et recevoir mes amis artistes. Il m’a répondu qu’il devait m’offrir un cabaret et il l’a fait. Il a tenu à sa promesse j’ai eu le plus grand cabaret du Cameroun, qui s’appelait La Pêche. Pour ce projet, ce monsieur a dépensé près de 200 millions. Malheureusement, ça a marché, mais n’a pas tenu très longtemps, parce que cela a suscité les envies, les jalousies, des filles qui venaient… J’ai connu mon homme il n’avait pas grand-chose on s’est aimés, je l’ai beaucoup aimé et jusqu'à présent, il n’a pas de rival.

Quelle est la raison qui a brisé votre couple ?
Je le disais tantôt, ce sont les jalousies. Je me souviens qu’il y a des filles qui venaient en disant « je cherche le mari d’Annie Anzouer ». Tout cela, parce qu’il a de l’argent.

Est -ce pour cela que vous allez faire votre album en 2004 Si Mayala, pour faire taire les ragots ?

Non, je ne suis pas comme ça. Je fais l’album en 2004, nous sommes encore ensemble. Nous devions aller en France ensemble. Mais, à la dernière minute, il m’a dit « vas, je te rejoins en France dans deux semaines ». J’y ai passé neuf mois, il n’est jamais venu. Mais à chaque fois, il me disait de rester là bas. Une autre petite avait déjà récupéré mon dossier (éclats de rire).

Quand vous parlez de votre « Héros Bandjounais» dans l’une des chansons, est-ce à lui dont vous faites allusion.

Oui !

Que voulez vous dire dans cette chanson ?
Quand je termine cet album, Mon héros ne fait pas partie des chansons de l’album. Je lui envoie une copie de l’album. Il écoute, mais se plaint du fait que je cite tout le monde dans les chansons, sauf lui. Alors je pique une grande colère, tout en lui demandant si nous sommes ensemble parce que je dois le citer dans mes chansons. Enervée je raccroche le téléphone. Lorsqu’il a rappelé, il s’est mis à pleurer au téléphone. J’étais bouleversée. Je suis rentré à l’hôtel et vers cinq heures du matin, des heures où habituellement je suis inspirée, j’ai trouvé la mélodie, puis les paroles sont venues toutes seules. J’ai couru le matin dans une cabine pour l’appeler. Il a aimé puis, m’a envoyé de l’argent pour rentrer en studio l’enregistrer.

A quand le prochain album ?
Le prochain album sera disponible dans quelques semaines. Je suis en train d’organiser la promotion avec mon entourage. Grâce à Dieu, vous l’aurez bientôt. Je l’ai fait, je n’avais pas un seul sou, mais certaines personnes étaient là, pour moi. Mes filles Sahel, Gaëlle Wondje, Castro Epanya. Je leur dis merci. Je sais que ça va être un beau cadeau cet album. Je vous dis merci à vous aussi d’avoir pensé à moi. Parfois, j’ai envie de me décourager. Mais, ce sont toujours les fans qui me donnent la force. Et à eux, j’ai envie de leur dire : « vous êtes ma nourriture».

dimanche 18 avril 2010

Retro: Major Assé: et que vive l’humour


Grâce à ses multiples one man show, le jeune humoriste est considéré aujourd’hui comme l’un des plus talentueux de sa génération...
Fortuit, mitigé et sans lendemain. C’est à ce triptyque que beaucoup d’observateurs avaient tôt fait de qualifier l’avenir de l’humour au Cameroun. Après la mort des légendes comme Jean Miche Kankan, les adieux d’Essindji Mindja à la comédie en 2005 ou encore le virage de l’Oncle Otsama au cinéma, on a cru que l’humour s’est finalement « cassé la figure ». Mais avec la montée vertigineuse des jeunes loups aux dents bien longues comme Major Asse, il y’a de quoi se raviser.
Invité plusieurs fois à l’étranger pour des résidences et des ateliers d’écriture, Major affirme pourtant avoir encore beaucoup à apprendre. Modestie ou prudence professionnelle ? Le moins que l’on puisse dire c’est qu’à vingt cinq ans sonnés, il a du talent à revendre. La preuve, il ne sait pas qu’amuser la galerie de « ses frères noirs qui aiment se vanter de vouloir vivre chez les Blancs ». A ses heures perdues, il prend sa plume, s’adonne à l’écriture. « Je communique ma passion aux gamins des écoles de la capitale car j’aime partager ma passion avec mes frères », confie t-il. Aujourd’hui, il dégage l’impression d’un humoriste qui commence à s’assagir, quoique certains lui reprochent la crudité de ses textes, cette prétention et cette espèce de désinvolture vis-à-vis de la « France protectrice ». Major n’en a cure. Ce qui compte pour lui « c’est mon public. C’est à lui que je parle. C’est pour lui que je suis sur scène », affirme t-il. Des détracteurs, Major en a pleine la paume. Tant la profondeur de ce qu’il décrie dans ces « one man show » met mal à l’aise ceux-là qui finissent par en vouloir à sa grande gueule. Le rapatriement, sa lutte Son dernier spectacle intitulé « Avant de me rapatrier » est chargé de symboles et de messages. C’est en effet une série de sketches, les uns plus poignants que les autres. Cela fait rire mais aussi penser. Une urgence de panser le malaise de l’Afrique qui n’est autre que l’ l'immigration clandestine. «Mes frères ne rêvent que de partir. S’envoler vers un avenir hypothétique », regrette t-il. Major parle aussi de la Françafrique, de l’aide au développement ou encore du plan d’ajustement structurel. Pour lui, ces termes ne sont rien d’autre que des ruses utilisées par les puissances occidentales pour mieux spolier les richesses des Etats Africains, déjà malades d’une économie récessive. Dans sa diatribe, l’humoriste n’épargne pas l’Afrique elle même et ses dirigeants enclin à la dictature et plus que jamais partisan de « la démocrature ». Il condamne en outre les détournements de deniers publics, l’amour effréné du pouvoir, la prolifération des cybercafés et les mauvaises mentalités que cela a développé chez les jeunes filles… etc. Après ses différentes prestations au Centre culturel français de Yaoundé et de Douala, suivi de sa sortie fort applaudie aux côtés de son mentor Valérie Ndongo lors du «stand up night show» le 14 novembre dernier, Major Asse a pris de l’ascendant. Mais il n’oublie pas pour autant que « c'est au lycée que j’ai choisi de m'intéresser au théâtre. Avant de rejoindre l'association La ronde des poètes et commencer des prestations scéniques en 2001 », confesse t-il. Pour l’heure, il poursuit son travail de création au Centre culturel Francis Bebey (Ccfb) à Yaoundé. Bon vent l’artiste.



YAOUNDE - 24 NOV, 2009

Christian TCHAPMI | Cameroon-Info.Net

http://www.cameroon-info.net/stories/0,25753,@,culture-major-asse-et-que-vive-l-humour.html

vendredi 16 avril 2010

Hervé Momo : les Lions ne se vendent pas à Bamenda


« Je ne vend pas ces tableaux mais je peux faire une copie pour celui qui en veut » Dixit Hervé Momo, plasticien, réalisateur du portrait des 23 Lions Indomptables qui ont marqué l’histoire du football camerounais. C’était samedi 10 avril 2010 au cours d’une conférence de presse, dans la salle polyvalente de l’Alliance franco-camerounaise de Bamenda. Il expose depuis le 1er avril et ce jusqu’au 20 avril, son chef d’œuvre sur les meilleurs footballeurs de tous les temps de l’histoire du football du pays de Paul Biya. Son concept part d’un constat, dira-t-il aux hommes et femmes de media. «C’est dommage qu’à peine un footballeur de grande renommée de notre pays accroche ses godasses qu’il est voué aux oubliettes ».

F
ort de cet état des lieux, cet étudiant en master art plastique et histoire de l’art à l’Université de Yaoundé I, décide de «rendre hommage à ces valeureux Camerounais» qui ont laissé une marque indélébile au sein des Lions Indomptables. «Combien sont les Camerounais qui connaissent celui qui a rédigé l’hymne du Cameroun ? Dans notre pays on s’attarde à l’instantané» Puis, tout est voué aux calendes grecques. Il est d’avis que ce problème se pose dans tous les domaines mais «il fallait que je commence par la corde sensible des Camerounais qu’est le football » Ensuite promet-il « je pourrais m’aventurer dans d’autres domaines». A la question de savoir pourquoi il ne s’est pas accommodé au cinquantenaire en faisant le portrait des joueurs qui se sont distingués, année par année, pendant les cinquante ans de l’indépendance. Hervé Momo embrasse cette idée.

Toutefois, il rappelle que ceci semble difficile dès lors que certains de ces joueurs ont brillé sur cinq années consécutives. Ce garçon de 28ans de mère originaire du Bamboutos et de père natif du Haut-NKam, laisse entendre que la principale difficulté dans la réalisation de ces portraits aura été de trouver les photos de ces joueurs à l’époque où ils faisaient la gloire du football camerounais. Le cas le plus patent est la photo du Maréchal Mbappé Lépé «C’est un malien qui a mis à ma disposition une photo abîmé de Mbappè Lépé, après tous les efforts infructueux d’en retrouver une ». Il aura consacré un an durant, pour la réalisation de ces 23 « Lions Forever ». S’il insiste qu’il n’a pas réalisé ce chef d’œuvre pour des besoins pécuniaires, il rappelle tout de même que toutes les personnalités contactées au départ se sont rétractées par la suite, après leur accord de principe préalable. Seul le Pichichi Samuel Eto’o Fils a soutenu de bout en bout ces travaux. D’où le sponsoring de la tournée d’exposition nationale en cours, par la fondation privée Samuel Eto’o et orange Cameroun.

Au regard de la prouesse de ce jeunot, « le ministère la culture m’a contacté pour présenter ces oeuvres à l’exposition de Shangai en Chine » apprend-on de Hervé Momo. Toujours est-il que l’ambassadeur itinérant Albert Roger Milla lui a promis des photos pour accroître la galerie. Le souci de Herve Momo n’est pas de garder ces tableaux pour lui-même mais dans un musée ou lieu public pour les beaux yeux de nombreux visiteurs. Et ce ne sont pas les contacts qui manquent. La fondation Eto’o Fils en a déjà fait la demande, a-t-il indiqué au cours de la conférence de presse.

Par donat.suffo

http://www.lemessager.net/2010/04/herve-momo-les-lions-ne-se-vendent-pas-a-bamenda/


Musique : Wes Madiko présente sa chanson pour la Coupe du monde


Il a annoncé, au cours d’un point de presse hier à Yaoundé, que le gouvernement soutien son projet à hauteur de 40 millions de Fcfa. C’est pieds nus que Wes Madiko a pénétré dans la salle de l’Hôtel Hilton où il a donné une conférence de presse,
dans l’après-midi d’hier à Yaoundé, en présence des ministres de la Culture et de la Communication. Le chanteur était habillé d’un boubou orné de verres et de cauris, qui cachait mal un ventre proéminent. Ses dreads locks colorés de blanc et de rouge, noués sur la nuque, finissaient de le présenter comme un artiste à part. Wes Madiko est venu présenter au public le single « Sela sela » (signifie danser ensemble) qu’il a coécrit avec la chanteuse américaine Zahra, pour la Coupe du monde 2010, en juin prochain en Afrique du Sud.

La chanson n’est réalisée qu’à 30% mais déjà, elle promet d’être aussi envoûtante qu’ « Alane », sorti en 1996. Très enlevée et très world pop music aussi, Wes Madiko la chante en anglais et dans une langue animiste qu’il appelle le « bantoucana ». Il y rend également hommage à Nelson Mandela. Cette chanson devra figurer dans une compilation que sa maison de production, Arusa music entertainment, prépare pour la Coupe du monde. Le clip de ce single devra sortir au début du mois de mai 2010. Wes Madiko explique qu’il est venu au Cameroun spécialement pour réaliser son vidéogramme : « J’ai pris tous les risques en venant ici le faire. Beaucoup de maisons se sont rétractés, car elles disaient qu’on ne peut rien faire en Afrique. Je leur ai dit qu’avec mon nom, je vais actionner au niveau du gouvernement ». Effectivement, il a actionné. Mercredi dernier, il a été reçu par le premier ministre, Philémon Yang, et annonce que le gouvernement va soutenir son projet à hauteur de 40 millions de Fcfa, alors que le budget global du tournage s’élève à 300 000 euros, soit environ 197 millions de Fcfa.

Le ministre de la Culture, Ama Tutu Muna, qui présidait la cérémonie, a d’ailleurs affirmé que « c’est tout le gouvernement qui soutient ce projet (…) nous sommes convaincus que l’auréole de cet artiste contribuera à enjoliver l’image du Cameroun sur la scène internationale ». Pour ce qui est du partenariat avec Zahra, l’artiste explique qu’« elle apporte sa touche pour que la tradition africaine puisse être vendu aux Etats-Unis. C’est une ouverture pour moi ». L’artiste qui a remis au Mincult son instrument de musique, pour qu’il soit placé au musée national, ajoute : « le but recherché est de présenter une image positive du Cameroun afin d’attirer des investisseurs ». Après la sortie de ce single, Wes Madiko, 56 ans, annonce pour 2011 la sortie de son troisième album, « Malowé », qui sera produit aux Etats-Unis par Arusa music entertainment.

Écrit par Stéphanie Dongmo  

Le Jour

http://www.quotidienlejour.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1971:musique-wes-madiko-presente-sa-chanson-pour-la-coupe-du-monde-&catid=51:arts-spectacles-et-medias&Itemid=168

Inoxydable Foly Dirane


comme ses protégés qu’il promeut dans son émission « Délire ». Le nom de Foly Dirane est déjà une curiosité. Une anagramme de son prénom, Adrien, a généré Dirane. L’autre partie de ce nom curieux est simplement une fantaisie de la douce folie qui a toujours habité Foly. Le visage poupon des débuts à la télé a pris quelques rides. L’abondante chevelure ondulée, jadis noire de jais, est désormais clairsemée de cheveux blancs. Et pourtant, malgré les traces traitresses du temps qui passe, il est très hasardeux de donner un âge à Foly Dirane. Ce d’autant plus que lui-même entretient doctement un secret sur la question. La plastique particulièrement avenante de ce dandy a partiellement aidé à bâtir sa réputation, un tantinet sulfureuse. Volontiers séducteur, Foly connaît un certain succès auprès de la gent féminine. Mais, il a aussi essuyé quelques revers avec ses dulcinées. Par deux fois, il a dû divorcer, victime de ce qu’il considère comme « l’incompréhension » de ses compagnes de l’époque. Des histoires dont il n’aime pas parler, tant elles lui rappellent des souvenirs douloureux. Il préfère vivre dorénavant au présent, croquant la vie à belles dents, auprès de sa nouvelle famille recomposée. « J’ai échappé à la mort, et grâce à Dieu, j’ai retrouvé une certaine sérénité auprès de ma femme Tatiana », se plaît-il à raconter à ses interlocuteurs. Mais, loin de ses infortunes d’alcôve, c’est à la télé que Foly a écrit les plus belles pages de sa vie.

« Guinness spot »
L’insouciance actuelle de Foly Dirane n’est pas tombée de la dernière pluie. Elle l’a toujours suivie, comme une ombre : quand tout allait mal à Yaoundé, où l’étudiant en droit s’était brouillé avec ses études ; à Bangangté où il s’était réfugié, dispensant des cours de français au collège privé Saint-Beuve, dans l’attente d’un hypothétique voyage en France, que sa mère lui avait promis ; ou encore à Douala où le prof du collège Inteq arrondissait ses fins de mois difficiles en écumant les clubs privés, les restaurants et autres fêtes populaires, à la recherche d’une pitance journalière, mais aussi à la poursuite de son destin. Le « Guinness spot » était tenu par Manfred Epoh, un ancien « Mbengusite », qui recevait parfois des clients prestigieux. On y faisait parfois des rencontres intéressantes. C’est là que Foly ira proposer ses services de présentateur. Le propriétaire sera hésitant. Mais la témérité de Foly, et surtout son talent auront raison des appréhensions du propriétaire. Amateur de musique baroque, il avait ouvert ses portes à quelques musiciens de variétés musicales de l’époque : Ayissi Leduc, Messi Martin, Ottou Marcellin... Le dernier venait de remporter le prix Découvertes de Radio France Internationale en 1981. De la manière dont il a été présenté par Foly, il a failli avaler sa guitare. « Je prenais la peine de me documenter et de m’informer sur l’artiste avant de le présenter, et c’est toute la différence que j’apportais à la manière de présenter les musiciens qui devaient passer sur le podium », confie-t-il. Toujours est-il que Foly avait « tapé » dans l’œil du propriétaire du « Guinness spot ». Qui lui a proposé un contrat dans la foulée. De bouche à oreille, la notoriété de ce jeune ambitieux se répandra comme traînée de poudre. Au point de dépasser les limites de Bessengué où Foly louait une chambre pour 7000 francs. « La Madrague » était un restaurant huppé de Bonapriso. Monsieur Sauveur, le bien nommé, venait de perdre son présentateur attitré, un expatrié, comme lui-même, arrivé en fin de séjour au Cameroun. Un employé qui se risqua à une indiscrétion face au problème qui embêtait son patron lui proposa un présentateur qu’il avait vu en action au Guinness spot. « C’était la première fois que j’ai été confronté à un choix. La Madrague était pour moi un rêve inaccessible. La clientèle était bien plus sélecte que celle du Guinness Spot. Je ne m’imaginais pas qu’on pût avoir besoin de moi dans un endroit comme celui-là », se rappelle le présentateur. Foly avait réussi à jongler dans cet agenda qui s’était subitement chargé de sollicitations multiples et pressantes. C’était la rançon de la gloire d’un saltimbanque, obligé de courir pour gagner son pain. Une vie de saltimbanque qui s’est accélérée un jour de juin 1987.

Dispense d’âge
Denise Epoté et Eric Chinjé, journalistes et présentateurs vedettes du journal à la Ctv, sont de passage à Douala, pour l’enregistrement d’une émission de musique classique au cinéma La Concorde. Foly Dirane officie en tant que présentateur de la cérémonie. Les deux autres seront impressionnés par la prestation de ce jeune premier. En réalité, ce sont deux vieilles connaissances, du temps où Foly Dirane, alors connu sous le nom de Tafen Veyreton Adrien, n’était encore que pensionnaire au lycée général Leclerc de Yaoundé. Le souvenir est lointain, dans les années 70, mais Foly compte déjà à son actif des faits d’armes qui parlent pour lui. L’élève Tafen a dû bénéficier d’une dispense d’âge pour se présenter au concours d’entrée en sixième. L’élève de l’école Sacré-Cœur de Mokolo n’avait que neuf ans. Plus tard, l’élève, passionné de belles lettres deviendra le présentateur patenté des surprises parties des quartiers Madagascar, Mokolo, Carrière et Nkomkana à Yaoundé. Foly présentera l’anniversaire d’Eric Chinjé. Avec un succès réel que le journaliste n’a pas oublié. A la fin de l’enregistrement de l’émission à Douala, Foly renouera contact avec ces anciennes connaissances qui lui seront d’une utilité certaine pour son recrutement à la télévision, dès le mois d’août suivant. La suite est un rêve éveillé.

Débarqué de Tam-tam weekend
Deux mois seulement après son recrutement à la télévision, Foly fera montre d’une créativité débordante. Se servant généreusement d’une élocution facile, parlant facilement l’anglais et le français, il battra le record de présenter trois émissions. « Danse Cameroon Dance », programme de 30 minutes, diffusé de 1987 à 1989, était un concours de danse entre trois couples, arbitré par un jury de trois membres, qui délibèrent sur l’extrait d’une même chanson, dont le vidéoclip était proposé comme support d’évaluation. « Cocktail aux décibels », programme de 30 minutes, diffusé quant à lui, de 1987 à 1990 était une émission de variétés musicales, entrecoupée d’un intermède comique, était présenté en duo avec Véronique Monique Ma’a. « Inter-collèges », jeu télévisé opposant deux établissements d’enseignement secondaire, a été diffusé de 1989 à 1991.D’autres programmes suivront. « V comme vedette », de 1989 à 199; « Music train », 1991 ; « Grand sport », 1993 ; « Le quizz du succès », de 1993 à 1994 ; « Millionnaire », 1994 ; « Nous nous King », de 1997 à 1999. Une présence sur le petit écran qui avait fait de Foly une star, au propre et au figuré. Il était désormais reconnu dans la rue, assailli par des fans extasiés de ses joutes oratoires et circonvolutions verbales. La radio n’avait pas échappé à la boulimie du présentateur. Le présentateur planait littéralement. Au point d’en avoir parfois le vertige. Et de susciter des jalousies. La première alerte viendra un jour de son « débarquement » de « Tam-tam weekend ». Le grand magazine dominical de la Crtv, 120 minutes de reportages, des vox-pop, des variétés musicales avec un plein d’invités, avait été présenté en compagnie de Rose Mbole Epié. Le duo avait un franc succès. « Un matin, en venant pour la présentation de l’émission, j’ai trouvé quelqu’un qu’on maquillait en studio », se rappelle Foly. « Sans note de service, j’ai été remplacé sur le plateau de Tam-tam Weekend, sans manière, alors qu’une note de service, à l’instar de celle qui m’y avait affecté aurait été la manière la plus élégante de me débarquer du plateau de l’émission », se désole le présentateur, amer. C’est le début de la traversée du désert.

Mercenaires rouges
Le « grand Foly » est redescendu sur terre. Il se contente désormais de quelques prestations fugaces à la radio. Dès 1988 déjà, Foly présente « Sacré mercredi ». Le programme de 120 minutes sur le poste national de la Crtv est fait de variétés musicales. Il a permis de découvrir des animateurs de talent. Moïse Bangtéké, Nadine Patricia Mengue, Léonard Chatelin, Diop, ont fourbi leurs premières armes sous la férule de Foly Dirane, devenu Chef de chaîne adjoint de la FM 94 entre 1991 et 1996. De 1991 à 1994, Foly présente sur la Fm 94 “Etincelle”. Le programme est un jeu radiophonique qui met en scène un établissement scolaire, qui devra faire montre de sa culture générale. Le programme de 120 minutes a fait permis de découvrir de jeunes humoristes à l’instar de Kaïsers. De 1991 à 1995, Foly présente « Les insolites ». L’émission est un concentré de blagues et autres histoires drôles, racontées par le talent du présentateur. Pour justifier l’humour , parfois noir dont Fe présentateur fait abondamment usage dans le programme, Foly déclare que « Le rire est la solution radicale contre la neurasthénie, le remède idéal contre l’apathie, le traitement phénoménal contre l’ennui, le clin d’œil amical contre la mélancolie, la panacée géniale qui colorie la vie ». Ouf ! Pickso Black réussira la prouesse de pasticher à la perfection Foly. Des rumeurs sur son licenciement avaient circulé dans la capitale. Les auditeurs de Radio Télévision Siantou se méprenaient sur la voix du présentateur. La hiérarchie à la Crtv, qui commençait à «chercher les poux » sur la tête de Foly commettra un huissier pour prendre le présentateur sur le fait. L’huissier fabriquera un faux manifeste pour le confondre. Mais Foly avait un alibi en béton. L’huissier sera condamné à une peine de prison. La voix de Foly à la RTS était bel et bien celle de Pickso Black.

John Travolta
La plupart des émissions présentées par Foly Dirane ont été suspendues. Emportant une grosse partie des illusions de leur présentateur qui semble se tourner les pouces. Heureusement, lui continue de trouver de la ressource pour ne pas se laisser emporter par la même bourrasque qui a balayé ses émissions. Son élixir, c’est le délire hebdomadaire auquel il se livre. En compagnie de ses jeunes poulains « Les mercenaires rouges », il retrouve la joie de vivre de ses années de gloire. Il produit, avec les moyens du bord, Délire. L’émission est en passe de battre les records de longévité. Même s’il pense sérieusement à quitter la scène, pour se retrouver de l’autre côté. Foly s’est investi dans la chanson. Il a été lauréat de la chanson lors du concours national organisé par le ministère de l’Information et de la culture en 1983. « Adieu la corruption », un hymne bilingue au Renouveau a reçu le quatrième prix. D’autres projets musicaux ont vu le jour. 1988, « Différence » ; 1999, «Crise de Foly» ; 2003, «Yeye Yo», des compositions personnelles. Mais aussi, des productions de son ancienne compagne, Jacky Biho, rencontrée sur le podium de « Délire ». Mais c’est dans le monde des images que Foly Dirane compte définitivement se reconvertir. L’électrochoc provoqué par « Grease » de John Travolta l’a incité à écrire « Makossa fever». Le scénario sera présenté à Alphonse Beni, la star du cinéma camerounais de l’époque, en 1979. En 1994, l’envie du cinéma va devenir pressante. Foly se présentera au concours organisé par la West Deutsche Rundfunk de Cologne en Allemagne. Il recevra le 3ème prix. En 2000, il rééditera l’exploit au en se classant 3ème lors du concours de scénarii Matila. En 2009, Foly sera l’un des lauréats de l’opération « 7 jours pour un film », un concours de scénarii organisé en marge du festival Ecrans noirs.

Cv

Nom : Tafen Vereyton Adrien Foly Dirane
Né à Bafoussam
CEPE à l’école primaire du Sacré-coeur de Mokolo
Baccalauréat au lycée général Leclerc

Marié, père de 10 enfants et grand-père de deux petits-enfants
J’aime tout ce qui est sucré, c’est pourquoi je ne bois pas de la bière, parce qu’elle est amère

Je déteste le tribalisme et toutes les formes de jalousie
J’aime écouter Lady ponce, pour moi, c’est la chanteuse du siècle au Cameroun, Francis Cabrel, et Cyrille Effala, pour la poésie que dégage leur musique.
J’ai telle ment aimé Grease de John Travolta, au point où j’ai décidé d’embrasser la carrière de présentateur. Le dîner des cons de Thierry Lhermitte m’a tellement fait rire que je m’en souviens toujours.

Je lis très peu, à cause de mes activités de présentateur à la télévision

Le Jour

http://www.quotidienlejour.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1950%3Ainoxydable-foly-dirane&catid=64%3Aportraits&Itemid=77

jeudi 15 avril 2010

Littérature : Retour au pays natal pour Gaston Paul Effa


L’écrivain franco-camerounais est annoncé au Cameroun pour une série de conférences dans le réseau des Centres culturels français. Le plus prolifique écrivain des dix dernières années au Cameroun foulera la terre natale samedi prochain.
En provenance de la Lorraine en France, où le Franco-camerounais s’est établi depuis 1981, il est annoncé au Cameroun pour une série de conférences, pour ce qui s’apparente à un voyage initiatique au pays natal. Invité par le Centre culturel français François Villon de Yaoundé, Gaston Paul Effa donnera une série de conférences sur la littérature en général et sur d’autres sujets que l’on se fera un plaisir de découvrir. La première rencontre avec le public camerounais a lieu le mardi 20 avril, dès 10 heurs en matinée, à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé. Les étudiants qui ne connaissent Gaston Paul Effa que par ses textes, auront le bonheur d’échanger directement avec celui qu’ils ont, soit étudié au lycée et à l’université, soit dont ils ont entendu parler dans les médias. Dans la même journée, dès 17 heures, le grand public pourra rencontrer l’écrivain au Centre culturel français de Yaoundé. Les autres conférences auront successivement le 21 avril prochain à l’Alliance franco-camerounaise de Bamenda, avant de se déporter le jeudi à l’Alliance franco-camerounaise de Dschang. La dernière conférence sera donnée au Centre culturel français Blaise Cendrars de Douala le vendredi 23 avril 2010. Un tournée qui

Né à Yaoundé en 1965, Gaston Paul Effa débarque à Strasbourg en 1981 où il obtient un doctorat en philosophie au terme des études. Son premier ouvrage «Tout ce bleu », paru en 1995 chez Grasset, obtiendra le grand prix littéraire de l’Afrique noir en 1998. Depuis lors, le succès n’a pas quitté Gaston Paul Effa, prolifique, auteur de quinze ouvrages. Le plus connu de plusieurs générations de Camerounais est « Le cheval-roi » paru aux Editions du Rocher en 2001 a été inscrit au programme scolaire des classes de première au Cameroun. Son dernier ouvrage, « Nous, enfants de la tradition », est sorti en 2008 chez Anne Carrère.

Bibliographie

-Nous, enfants de la tradition, Anne Carrère, 2008
-A la vitesse d’un baiser sur la peau, Anne Carrère, 2007
-Voici le dernier jour du monde, Editions du Rocher, 2005
-Cette langue est bien un feu, Laquet, 2004
-La salle des profs, Editions du Rocher, 2003
-Le livre de l’Alliance, Bibliophane, 2003 (Avec André Chouraqui)
-Yaoundé instantanés, Laquet, 2003
-Le juif et l’Africain : double offrande, Editions du Rocher, 2003 (Avec Gabriel Attias)
-Le cheval-roi, Editions du Rocher, 2001
-Le cri que tu pousses ne réveillera personne, Gallimard, 2000
-Quand le ciel se retire, L’Harmattan, 2000
-La saveur de l’ombre, L’Harmattan, 2000
-Icône, sanctuaire de la présence, Pierron Editions, 2000 (Collectif)
-Mâ, Grasset, 1998
-Tout ce bleu, Grasset, 1995, Grand prix littéraire de l’Afrique noire 1998

Écrit par Jacques Bessala Manga
Mercredi, 14 Avril 2010 11:20

http://quotidienlejour.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1939:litterature-retour-au-pays-natal-pour-gaston-paul-effa&catid=51:arts-spectacles-et-medias&Itemid=168

Spectacle : Aladji touré va offrir un récital de basse aux Camerounais


Pour ces 30 ans de carrière, l'artiste sera en concert avec Jean Dikoto, Etienne Mbappé, Toto Guillaume, Ekambi Brillant, Henri Dikongué et Ebeny Donal.

Si vous n'aviez rien prévu les 16 et 17 avril 2010, prière d'inscrire dans votre agenda de fin de semaine c'est deux grands rendez-vous : le 16 avril 2010 Aladji Touré qui fête ses 30 ans sera en spectacle au Palais des Congrès de Yaoundé avec à la basse Jean Dikoto, Etienne Mbappé, Toto Guillaume, Ekambi Brillant, Henri Dikongué au chant et guitare Ebeny Donald à la batterie. Le même plateau sera offert au public de la capitale économique le samedi 17 avril 2010 à Douala Bercy.

La suggestion d'aller à ces deux concerts n'est pas gratuite. Sur le plan de la qualité de ces artistes, on pourrait écrire l'histoire de la musique camerounaise que leurs noms figureraient toujours en début de la liste. Que ce soit l'angle de la basse au Cameroun et dans le monde entier les noms de Jean Dikoto Mandengué, Aladji Touré et Etienne Mbappé reviennent comme un refrain. La World music et Makossa et ses déclinaisons portent les empreintes de Ekambi Brillant, Toto Guillaume et Henri Dikongué. Les lignes de batterie d'Ebeny Donald relient comme un pont ces deux générations. Grâce Decca, Prince Ndedi Eyango, Dinal Bell complètent ce podium de rêve.

Promesses
Seuls Richard Bona et Guy Nsangue, à cause des engagements ailleurs, manquent à l'appel d'Aladji Touré. N'empêche, les 30 ans du célèbre bassiste-arrangeur-producteur seront un moment unique et mémorable que vont vivre les Camerounais avec les swings de la basse camerounaise et l'équipe nationale du Makossa. La conférence de presse donnée hier à Douala par le maestro de l'évènement Aladji Touré qui fête ses 30 de carrière de bassiste, auteur-compositeur et d'arrangeur, et la sortie de son premier album "New Face" était l'occasion de repréciser le contenu des concerts qu'il va offrir avec ses amis et frères amoureux de la musique depuis 30 ans. L'évènement " Aladji Touré : 30 ans, un album ", sur la phase spectacle, sera un récital de la basse durant lequel Aladji Touré revisite ses collaborations avec Etienne Mbappé, Toto Guillaume et remonte aux sources de la basse camerounaise avec Jean Dikoto Mandengué. Aladji Touré refera aussi l'histoire du Makossa.

Le temps de deux nuits, "l'équipe nationale du Makossa" va se reconstruire avec Aladji Touré à la guitare basse, Toto Guillaume à la guitare au chant et Ebeny Donal à la batterie. On va ainsi redécouvrir l'extraordinaire richesse des rythmes qui structure les musiques du Cameroun. Puis chacun des artistes invités aura sa partition dans cette fête qui s'annonce grandiose. Il y'aura également un moment pour rendre hommage à Valérie Lobé.
Le défunt batteur qui a accompagné tous ces musiciens et artistes pendant l'enregistrement de leurs albums, en concert ou simplement dans la vie. Toutes les promesses de concerts uniques, ont été faites lors de la conférence de presse d'hier mardi 13 avril 2010. Place maintenant à la musique !

Écrit par Samuel Ngue on Mercredi, 14 Avril 2010 11:21

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Musique : Wes Madiko cherche 95 millions Fcfa


Afin de tourner un vidéogramme, le chanteur camerounais tend la main à son gouvernement.

Arrivé au Cameroun le 29 mars dernier, Wes Madiko s'est fait remarquer à Douala récemment en posant un lapin aux journalistes. Il avait programmé une conférence de presse renvoyée sine die. En fin de semaine dernière, le chanteur a été aperçu du côté du ministère du Tourisme où il a rencontré les responsables de ce département ministériel, selon des sources sûres. Wes Madiko leur a alors confié qu'il était au Cameroun pour le tournage du clip de la chanson " International ". Un duo avec Zara, une artiste américaine ayant presté lors de la cérémonie de prestation de serment du président américain Barack Obama. D'ailleurs, Zara était au Cameroun il y a quelques mois. La chanson " International " a été composée en perspective de la très imminente Coupe du monde de football qui se joue pour la première fois en terre africaine.

Budget
Selon l'artiste, ses producteurs avaient souhaité que le clip soit tourné aux Bahamas. " Mais, j'ai préféré le Cameroun parce qu'après mon premier succès planétaire, très peu de gens pouvaient situer mes origines sur une carte. Alors, j'ai décidé de vendre les beaux paysages de mon pays et sa richesse culturelle ", a alors déclaré Wes Madiko à ses interlocuteurs gouvernementaux.


Seulement, le choix du Cameroun impose des contraintes budgétaires que doit supporter l'artiste. Il s'agit notamment du transport international des artistes, instrumentistes et techniciens, leur matériel dont le poids s'évalue en tonnes et devrait être soumis à une taxation douanière, le séjour au Cameroun, a indiqué son Manager, Gabriel Ngolè. Toutes ces charges et autres cachets s'élèveraient à 150.000 euros, soit quelques 95 millions Fcfa. D'où les différentes consultations que fait l'artiste auprès des membres du gouvernement camerounais depuis quelques jours.
Il a déjà obtenu des facilités d'obtention de visas pour la dizaine d'instrumentistes et techniciens français, canadiens et américains annoncés, parmi lesquels le chorégraphe Paul Kirkland, qui a prêté son talent à de grands noms de la musique américaine tels que Madonna, Beyoncé, Jenifer Lopez…Ces derniers arriveraient au Cameroun dès le 16 avril pour le début du tournage.
Quant aux fonds, Wes Madiko devra encore attendre les arbitrages en haut lieu, notamment au niveau des services du Premier ministre qui a la charge d'évaluer le budget global de la participation du Cameroun à la prochaine Coupe du Monde. Par ailleurs, la conférence de presse annulée à Douala récemment est annoncée à Yaoundé demain 15 avril.

Écrit par Justin Blaise Akono

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mardi 13 avril 2010

Célébration : Des vedettes se mobilisent autour d'Aladji Touré


Une délégation composée de Jean Dikoto Mandenguè, Toto Guillaume, Henry Dikonguè est arrivée dimanche dernier pour les 30 ans de carrière de l'arrangeur et producteur.

C'est à 18 heures que le vol dans lequel se trouvaient les artistes a atterri sur le tarmac de l'aéroport international de Douala. Au rang de ceux-ci, on retrouvait Jean Dikoto Mandengué, Toto Guillaume, Henry Dikonguè…. Une présence en terre camerounaise qui se justifie par la célébration des trente ans de carrière de Aladji Touré. Un évènement qui se célèbrera les 15 avril et 17 avril respectivement à Yaoundé au palais des congrès et à Douala à "Douala Bercy". Toute fois, la délégation qui est arrivée dimanche dernier sera complétée par Richard Bona qui est déjà en terre camerounaise et Etienne Mbappè, attendu dans les prochains jours.


Venus pour la célébration des 30 ans de carrière de Aladji Touré, les artistes ne cachent pas caché leur satisfaction. "Nous allons réunir la plupart des meilleurs musiciens camerounais pour faire la fête et célébrer avec Aladji Touré ses trente années de carrière", se réjouit Jean Dikoto Mandenguè l'un des batistes résidant aux Pays Bas. Et pour Henry Dikonguè, c'est la concrétisation d'un rêve ; celui dont l'artiste rêvait depuis l'age de 14 ans : être sur un même podium avec ces artistes de renom.

Brassage
Toto Guillaume quant à lui est content d' "apporter notre contribution à la grande fête qu'organise notre frère et ami. Nous le faisons pour marquer un symbole fort. Dans la vie, il y en a qui construisent des murs ; mais, nous préférons construire des ponts. Et quand un pont est lancé, cela permet la traversée à l'un ou l'autre coté de la rive", déclare l'artiste. C'est donc un brassage entre plusieurs artistes de diverses générations qui se mettent ensemble pour fêter trente ans d'une carrière musicale, celle d'Aladji Touré. Ce dernier qui déclare être serein après l'arrivée de son "monde" peut préparer sereinement l'évènement. Au programme de cette préparation, des séances de répétitions, une conférence de presse qui est prévue ce mardi, 13 avril, la dédicace de son album, l'évènement tant attendu, les spectacles qui seront organisés le 15 avril au palais des Congrès à Yaoundé et le 17 avril à Douala Bercy.

Écrit par Blaise Djouokep (Stagiaire)

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FOMARIC: Nkotti François remercie les partenaires

L

a 17eme édition de la Foire musicale artistique industrielle et commerciale (FOMARIC) qui s’est déroulée du 8 février au 8 mars 2010 sur les installations de la CAMTEL à Bépanda, a joué les prolongations un mois après la clôture. Jeudi 8 avril 2010, le président de la FOMARIC a convié les partenaires, sponsors et autres organes de presse à une soirée labellisée «l’after show» histoire de dire sa gratitude pour avoir «permis au comité d’organisation d’atteindre et de dépasser les objectifs qu’il s’était fixé. Nous avons eu au cours de la 17eme édition, 150 stands au lieu de 100 prévus. 139 exposants au lieu de 100. Plus de 25 mille visiteurs dont 13.000 les week-ends et un pic de 13500 le 8 mars ». Seulement ces chiffres éloquents n’ont pu faire ombrage aux couacs qui ont entaché une édition courue. Le président Nkotti François a d’ailleurs relevé à ce sujet l’insuffisance des toilettes liée à la méconnaissance du site, l’instabilité de la fourniture en énergie électrique entre autres. Pour la 18eme édition prévue du 8 février au 8 mars 2011, une édition au cours de laquelle le maire de Bonaléa célèbrera le 40eme anniversaire de sa carrière musicale, Nkotti François et son équipe promettent de rectifier le tir. Pour un évènement qui allie culture et les affaires, on n’en demande pas mieux. Le délégué régional de la Culture pour le Littoral, Robert Bendegue a trouvé les mots justes. «FOMARIC est un évènement qui a compris que le produit culturel joue un rôle majeur dans notre pays. Pour ma modeste expérience de deux ans, j’avoue que l’édition de 2010 a connu un saut qualitatif»

Par Alain NJIPOU 

Le Messager

http://www.lemessager.net/2010/04/fomaric-nkotti-francois-remercie-les-partenaires/

Arts plastiques : Patrice Kemplo interroge le temps et les traditions


Le vernissage de son exposition « Messages de pays-âges » a eu lieu jeudi dernier à Douala. Qu’ai-je fait de ma vie ? Que suis-je devenu après cinquante ans ? Qu’ai-je retenu ?» Voilà quelques interrogations que suscite le personnage du tableau baptisé
« Le Temps » de l’artiste plasticien Patrice Kemplo. La toile illustre un vieillard dans sa cour, face à un arbre qui se dresse haut devant lui. L’œuvre porte également l’inscription « 1960-2010 ». Le tableau s’inspire en fait de la célébration du cinquantenaire des indépendances. Selon Patrice Kemplo, cette œuvre est une remise en question, un appel à la conscience. « Le Temps » fait ainsi partie de la deuxième grande exposition individuelle de Kemplo. Elle est visible dans les locaux de la galerie Keuko à Douala jusqu’au 22 avril prochain. L’artiste a baptisé son exposition « Messages de pays-âges». A travers les 21 toiles de cette exposition, Patrice Kemplo évoque des thématiques en rapport avec l’histoire, le temps et la transmission des valeurs traditionnelles.

Ainsi, le tableau intitulé «Danse initiatique » met en scène une danse. La toile illustre trois danseuses vêtues de tenue traditionnelle. Elles se trémoussent devant une reine assise, tenant un chasse-mouche. « Il existe un véritable problème de transmission de connaissances au Cameroun, pourtant il est judicieux de maîtriser les rituels de la société traditionnelle », pense Patrice Kemplo. A travers « Messages de pays-âges», il voudrait ainsi s’adresser à tous les âges. Son message se transcrit à travers son œuvre. Les visiteurs et curieux de l’exposition ont à déchiffrer les intentions de l’artiste à travers les tableaux « Transmission », « A qui le tour », « Espace voulu », «Marche spirituelle », « Cité perdue », entre autres. Dans son travail, l’artiste a utilisé les matériaux tels la terre, des coupures de papiers journaux et de vieux sacs de tissus.

A 30 ans, Patrice Kemplo est rendu à sa deuxième grande exposition individuelle. Celle-ci intervient après « Impressions paysannes » en 2008. Les œuvres de l’artiste ont été également présentées à la faveur de plusieurs expositions collectives. Patrice Kemplo peint aussi bien le figuratif que l’abstrait. Il dit puiser son inspiration dans les valeurs élémentaires de nos coutumes et traditions. Patrice Kemplo révèle que l’exposition « Messages de pays-âges», visible depuis le 08 avril dernier, a été préparé pendant huit mois.

Écrit par Mathias Mouendé Ngamo (stagiaire)


Le Jour

http://www.quotidienlejour.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1912:arts-plastiques-patrice-kemplo-interroge-le-temps-et-les-traditions-&catid=51:arts-spectacles-et-medias&Itemid=168

Mango, une romantique pleine de charme et d'intelligence


Kaï Walaï a rencontré pour vous, la jeune artiste Mango, dont les posters inondent les rues de Yaoundé. 

L'auteur de "Romance" nous a ouvert le roman de sa vie, de ses ambitions, en toute liberté. Très instructif. 

 

Kaï Walaï : Bonjour Mango. Merci d'avoir accepté de nous accorder cette interview. Vous nous avez dit qu'aucune question ne serait tabou.

Mango : Bonjour à la Rédaction de Kaï-walaï. Je vous remercie également d'avoir accordé une attention particulière à ma carrière d'artiste.

Kaï Walaï : Nous allons, pour commencer et avec votre permission, nous intéresser au côté cour. Avant votre intevention de samedi dernier à la Crtv, vous étiez presqu'une inconnue dans le milieu musical camerounais. Qui donc êtes-vous, d'où venez-vous et où vivez-vous?  

Mango : Je remercie sincèrement la Crtv et toutes les autres institutions médiatiques de m'avoir jusqu'ici. Cela a donné un grand plus à ma promotion pour laquelle je consacre l'essentiel de mon temps en ce moment. Laissez-moi vous dire en outre que Mango n'a pas été révélée que par l'émission de la semaine dernière, car mon album étant sorti depuis bientôt 7 mois, j'ai fait le tour des médias du Cameroun. C'est certainement vous qui me découvrez pour la première fois lors de cette émission. Mais en fait, c'était aussi ça le but! Pour ce qui est de ma biographie, je suis Ngo Banack Madeleine à l'Etat-Civil, une jeune camerounaise qui chante depuis l'âge de 10 ans; encouragée par ma mère qui était choriste à l'église.Je suis originaire de la Sanaga-Maritime, plus précisément de Pouma, donc de tribu Bassa. Comme je me tue à le répéter, je vais véritablement faire mes débuts au collège Bénédicte de Douala, pour ensuite me retrouver dans le (YUM), Yaoundé Univerty Music. 3 ans plus tard je serais cordialement reçue dans le club musique de l'université Omar Bongo du Gabon. J'y mettrai aussi 3 ans pour revenir finalement au Cameroun et faire face à mon destin.

Kaï Walaï : Romeo Dika est, vous l'avez dit vous-mêmes, le producteur de cet album et votre mentor. Comment s’est effectuez votre rencontre ? Racontez.

Mango : Monsieur Roméo Dika est incontestablement mon mentor et j'en suis tout autant fière que de l'avoir comme producteur. C'était écrit dans le livre de Dieu que nous devrions nous rencontrer.(C'est pour rire quoi!) En fait, nous étions réciproquement invités à un anniversaire de mariage d'un couple d'amis, et moi je devais animer au cours de cette soirée. A la fin de ma prestation, il est venu à moi pour me féliciter, ce qui ne m'a pas déplu, car moi je le connaissais déjà comme un artiste de renom de ce pays. Donc, mon égo s'est senti flatté d'être encouragée par un tel homme. Maintenant, j'ignore si mon charme a été pour beaucoup, mais des propositions de travail s'en sont suivies et le reste aussi.

Kaï Walaï : Plus généralement, quelles relations entretenez-vous avec le milieu du show-biz camerounais qui est reputé être une mare aux crocodiles?

Mango : Le milieu du show-biz(pas que camerounais) en général, est une véritable mare aux crocodiles, une espèce de jungle même où ne règne que la loi du plus fort, je vous le concède. Aussi j'essaie de m'acclimater, de suivre le bon exemple des personnes avisées qui m'entourent et jusqu'ici mon sixième sens. Je ne suis qu'à l'aube de ma carrière et donc sans grande expérience, alors, sans toute fois me fermer, je délimite quand même mes marques.

Kaï Walaï : Il y a de plus en plus de femmes camerounaises qui chantent; comment l'expliquez-vous et que pensez vous apporter de nouveau?
Mango : De plus en plus, on a  des femmes qui chantent et c'est plutôt révélateur et encourageant pour les femmes qui peinent à se trouver une place dans la société actuelle. Mais je pense que c'est avant tout dû par la grande sensibilité que dégagent les femmes. Je ne dis pas que les hommes l'aient moins, mais je crois que pur faire de la musique, il faut que cela vous vienne du fond de l'âme et de l'esprit, il faut avoir un état d'esprit pur qui s'est quand même éloigné de nos hommes d'aujourd'hui. Ma modeste contribution dans cet organigramme c'est de faire rêver. Je voudrais prouver à tous qu'il est encore possible de rêver et même d'aller au delà des espérances de nos jours. Je chante des mélodies sensuelles et langoureuses, pour apaiser les coeurs endoloris et meurtris, aussi insensibles puissent-ils être.
Kaï Walaï : Quels sont les thèmes qui meublent votre album?
Mango : Mon album est constitué des thèmes aussi romantiques qu'évocateurs. Je chante la love-story en intégralité, mais sans oublier de jeter un regard sur la moralité humaine  qui s'est dégradée au fil du temps. Tout n'est conditionné aujourd'hui que par l'intérêt tant matériel que morale. Les gens ont oublié l'essence même de la vie qui est l'Amour. Jésus ne l'as-t-il pas recommandé? Alors comment pouvez-vous laissez mourir de faim un pauvre affamé qui ne demande que la mie de votre pain, alors que vous avez un stock de farine? Comment un soi disant aveugle peut-il extorquer de l'argent à un gentil passant, alors qu'il voit très bien? Pourquoi un ami ou conjoint ferrait-il du mal à son prochain au point de lui laisser des marques indélébiles? Trêves de méchanceté! Il faut que l'Homme change.
Kaï Walaï : Quelles sont vos sources d’inspiration?
Mango : L'amour, la nature et Dieu.
Kaï Walaï :  Quels sont les artistes qui vous ont influencée?
Mango : Il sont nombreux, les artistes qui m'ont influencée, mais il y en a 3 trois qui ont donné un déclic à mon implication dans le monde de la musique; notamment, Monique Séka, Angèle Assélé, Coco Ateba et je pourrais même dire la française Vanessa Paradis(d'où mon petit nom que vous allez devoir deviner, car il faut être proche de moi pour le connaître). J'ai appris à chanter avec la musique de ces grandes dames et j'ai aimé la particularité de chacune d'entre elles.
Kaï Walaï : En dehors de chanter, que faites-vous dans la vie?
Mango :  Je suis chanteuse aujourd'hui et j'en suis fière, car c'est un métier noble comme tous les autres, quand il est effectué avec passion et sérieux. Mais avant, j'ai travaillé dans une société brassicole du pays en qualité de promotrice et même temps, j'ai pu acquérir un diplôme en esthétique. Mais Mango a littéralement été influencée par la musique, si bien que le choix ne s'est pas posé. Par dessus tout, je gère mes petites affaires privées aujourd'hui et Dieu met met à l' abri de la famine; c'est l'essentiel. 
Kaï Walaï : Si vous pensez faire carrière dans la musique, ne craignez-vous pas de finir dans le dénuement comme de nombreux artistes camerounais?
Mango : Ecoutez cher ami, qui ne risque rien n'a rien. Vous pensez que les artistes soient les personnes les plus démunies? Erreur! Nous gagnons décemment notre vie quand notre musique se porte bien, malgré que la piraterie soit notre premier fossoyeur. Tout est question d'organisation et de planification comme cela se doit en toute chose. Si on gagne assez, et que l'on ne gère pas bien, on se ruine forcément. Je déplore malheureusement aussi la voracité de certains animateurs et hommes de médias que vous êtes, car parmi vous il y a pleins d'ennemis des artistes. En définitive, on peut-être artiste camerounais et très bien s'en sortir. Les autres ne font pas de magie! Kaï Walaï : Comment pensez-vous que l'on puisse lutter contre la piraterie?
Mango : La lutte contre la piraterie reste une affaire de tous. Autant le gouvernement devra mettre les moyens nécessaires pour venir à bout de ce fléau (comme ça été fait par le passé avec le zoa-zoa), autant nous devrons mettre du notre en réduisant le prix d'achat de nos supports et apportant le plus de renseignement possible sur les lieux d'approvisionnement des nos CD. Nous sommes réduits aujourd'hui à faire du porte-à-porte nous même, parce que nous n'avons aucune autre issue. Alors s'il vous , hommes de médias, attelez-vous également à notre cause et l'artiste pourra retrouver sa raison d'être.
Kaï Walaï : Fini le côté cour. Allons maintenant côté jardin. Vous avez promis de ne rien cacher. Roméo  Dika est t-il celui qui partage vos nuits ?
Mango :  Rassurez-vous, je vous répondrai quand même pour ne pas vous faire saliver davantage. Mais je suis quelqu'un à la base qui n'aime pas parler de ma vie privée et encore moins la rendre médiatique. Mais pour vous faire plaisir je vous répondrai que oui. C'est l'illustre homme avec lequel j'ai la chance de partage mes nuits.
Kaï Walaï : Avez-vous déjà rencontré Chantal Ayissi ?
Mango : Quel est le rapport? C'est une collègue comme toutes les autres donc j'apprécie d'ailleurs le talent de danseuse. Mais la personne en elle-même, je ne la connais pas.
Kaï Walaï : Que pensez  vous des mariages entre célébrités ?
Mango :  Ce sont des mariages comme ceux des administrateurs ou ceux des hommes de pouvoirs. Je pense qu'avant d'être une célébrité, nous restons des êtres aussi égaux que les autres. Certes, notre notre vie est un peu plus à la porté du public, mais cela n'excuse rien. Niveau d'études ou niveau sociale, rien à voir, tout est question d'éducation. Et quand cette dernière a été mal assurée, tout est raté d'avance. On devrait simplement mieux choisir avec qui partager notre vie, sinon, bienvenue la catastrophe et à nous d'en assumer les conséquences.
Kaï Walaï : Merci, Mango.
Mango : Merci de m'avoir permis de vous accorder cet entretien. Cordialement, Mango.

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