Du 12 au 16 novembre 2008, s'est déroulée à Kribi la 1ère édition du Carrefour international des cultures anciennes et contemporaines.
En bricolant beaucoup, France Ngo Mbock a réussi, avec des bouts de ficelle, à organiser ce qui apparaissait pour elle comme un défi, la 1ère édition du Carrefour international des cultures anciennes et contemporaines (Cicack).
Inauguré par le premier adjoint préfectoral de l'Océan, Placide Ndobo Kuntz, et en présence du représentant du ministre de la Culture, Martin Nguio, étrangement discret, du maire de Kribi 1er, Martin Benae, dont le soutien n'a jamais fait défaut, cet événement culturel a pâti de l'absence du public tout au long de sa durée.
Dans l'après-midi du 12 novembre, les professeurs Mono Ndzana et Mebenga Tamba de l'université de Yaoundé I ont donné le la au travers d'une conférence sur le thème du festival : " Culture africaine traditionnelle et culture moderne : faut-il consacrer la rupture ou construire un pont ? " Il s'est agi, pour ces deux éminents universitaires, qui devaient s'adresser au préalable à un public de collégiens et de lycéens de la ville, d'apporter un éclairage anthropologique et philosophique sur les rapports entre les deux concepts ; des rapports essentiellement conflictuels. S'ils ont trouvé des circonstances heureuses à l'inculturation de l'Afrique, ils se sont par contre montrés réfractaires à l'acculturation actuelle des Africains.
Par la suite, des groupes de danse, des troupes de théâtre et même un jeune humoriste qui vit à Kribi ont ponctué des soirées souvent désertes du village du festival situé sur la plage de Ngoyé. Six compagnies étrangères comprenant des conteurs, des danseurs et des comédiens de théâtre ont ainsi été invitées à ce Cicack. Elles venaient du Congo Brazzaville (Mankoussou) ; du Tchad (Baobab) ; du Togo (Mivasse) ; du Bénin (Percus Nomades) ; du Gabon (un conteur solo) ; de République centrafricaine (Tongolo). A celles-ci se sont ajoutées quatre compagnies camerounaises et un orchestre.
Avant la clôture du festival, le 16 novembre, la princesse Rabiatou Njoya a entretenu le public, le jour d'avant, sur le thème " L'ancien et le moderne ". Cette contribution au thème du festival s'est attelée à dénoncer la colonisation : un " plan visant à asseoir non seulement une domination militaire, mais aussi et surtout une domination intellectuelle, culturelle, éducative, médiatique, économique et même culturelle " de l'Afrique. La princesse des Bamoun a fait remarquer que " l'occupation de l'Afrique n'est en aucun cas une modernisation ". Pour elle, c'est ni plus ni moins qu'une entrave à la volonté des peuples, un affaiblissement de leurs capacités, une déformation de leur personnalité et de leur identité.
Le premier Cicack de Kribi s'est achevé tard dans la nuit du 16 novembre 2008, où le tout-venant pouvait participer à la soirée de douce folie… artistique en montant sur le podium. Mais, devant un public clairsemé.
Écrit par Jean Marie Mollo Olinga
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