mardi 6 avril 2010

Les CD et autres DVD contrefaits prolifèrent dans les villes en toute impunité


La révolution numérique et la vulgarisation des technologies de l’information accélèrent le phénomène très ancré dans les mœurs


Plus rien ne va, le métier d’artiste musicien, de comédien ou de cinéaste ne nourrit plus son homme. Mis en cause, la rude concurrence imposée par les contrefacteurs. Jamais auparavant, la prolifération des CD et DVD audio et vidéo n’a connu une percée aussi fulgurante. Les mélomanes issus de toutes les couches de la société se bousculent plutôt devant les comptoirs des marchands ambulants de CD et DVD venus tout droit des antres des usines de fortune spécialisées dans ce que l’on appelle la «piraterie».

A travers les rues, des kiosques sont érigés dans le but de proposer aux passants ces produits bon marché. A longueur de journée, de nombreux jeunes déambulent dans les rues avec ces produits à la main et même dans leurs sacs à dos. Ils n’hésitent pas à prendre d’assaut les bars, les bureaux, les restaurants et autres lieux où il y a de l’affluence. Partout, on retrouve les lieux et les points de vente où foisonnent ces disques. A tout venant, le CD est proposé et le prix taxé. Cette marchandise venue des pays voisins en l’occurrence du Nigeria est aussi exposée au regard des passants. Un business qui attire les foules. Celles-ci choisissent le CD ou le DVD et payent le prix convenu selon que le film ou l’artiste a le vent en poupe ou non. Ils sont bien conscients que ce sont bien là des produits de la «piraterie» pour ne pas dire de la contrefaçon. Les CD et DVD sont d’ailleurs vendus à la tête du client, les prix variant entre 250 et 1000 francs CFA.
Il n’y a qu’à voir la présentation physique : étuis détachables, étiquettes approximativement montées avec très souvent des titres qui n’ont rien à voir avec leur contenu. Tout cela prospère. Quand on interroge les vendeurs sur leurs sources de ravitaillement, ils affirment qu’ils s’approvisionnent sur place et ignorent tout de la source principale. Quant à la qualité du produit vendu, ils haussent les épaulent avant de lâcher, je ne peux me prononcer dessus, je sais seulement que c’est la même chose que les gens vendent et achètent partout. Même les grands responsables achètent nos CD piratés.

Le déferlement de ces produits contrefaits sur nos marchés est bien inquiétant et les artistes y assistent impuissamment. Leur seule volonté ne pouvant suffire à endiguer le fléau. Et pendant que les autorités en charge de la lutte contre la contrefaçon des supports musicaux attendent de se doter des moyens pour leur stratégie, l’affluence vers ces produits audiovisuels contrefaits va croissante au grand bonheur des vendeurs et même des consommateurs. Une situation que vient encourager la vulgarisation des outils informatiques de gravure et surtout la baisse drastique du prix d’un CD ou d’un DVD vierge vendu à partir de 100 francs CFA seulement. Il faut bien faire quelque chose!

Maturin Petsoko

Journal du Cameroun

http://www.journalducameroun.com/article.php?aid=4709

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