mardi 13 avril 2010

Julienne Honorine Eyenga Fouda : Récompensée pendant sept années successives

Première Miss Cameroun en 1960, la sexagénaire parle de ses années de gloire et jette un regard critique sur les autres éditions.

Elle a encore le souvenir de cette nuit de janvier 1960 où elle fut sacrée première Miss Cameroun sous les ovations de Germaine Ahidjo ex- Première Dame. Pourtant, il y a 50 ans que tout cela s’est passé. Malgré ses 68 ans et le fait d’avoir perdu cinq enfants, Julienne Honorine Eyenga Fouda Epouse Ayissi Ntsama et maman de Chantal Ayissi, Iman Ayissi et Ayissi Leduc garde encore le sourire. Ce dimanche 11 mars 2010, elle est vêtue d’un kaba décolleté et d’un foulard de couleur jaune. Avant de parler, elle tient d’abord à donner son point de vue sur les différentes élections de Miss Cameroun, notamment celle qui s’est déroulée le samedi 10 avril dernier au Palais des Congrès de Yaoundé. « A aucun moment, je n’ai été convoqué par qui que ce soit pour apporter ma contribution en tant que doyenne des Miss à cette élection. Je pense que si le comité d’organisation ainsi que le ministère de la Culture associaient à elles-mêmes les anciennes Miss à l’évènement, les choses seraient plus belles. J’aimerais réunir toutes les anciennes Miss au lendemain de la célébration du cinquantenaire afin que nous parlons de nos problèmes », lance-t-elle, l’air résolu.

La doyenne des Miss pense qu’après leur sacre, celles-ci sont abandonnées à elles-mêmes et ne bénéficient aucun soutien du ministère de la Culture. « En ce qui concerne les organisateurs, d’après ce que je vois aujourd’hui, je me rends compte qu’ils sont plus motivés par leurs intérêts personnels que par celui des Miss. Généralement, après les cérémonies, elles sont abandonnées à elles-mêmes. Or, après mon sacre en 1960, j’ai reçu des primes en espèces sept années successives de l’ancienne Première Dame Germaine Ahidjo. En novembre 2008, j’ai également reçu de l’actuelle Première Dame, Chantal Biya, une enveloppe d’un million de Fcfa », raconte-t-elle. Sa prestigieuse couronne de Miss Cameroun lui a ouvert les portes de l’embauche au sein de la défunte compagnie aérienne Air Afrique en tant qu’hôtesse de l’air. A la mort de cette compagnie, elle a été contractualisée à la Camair. Elle n’oublie pas son incarcération à la prison centrale de Nkondengui en 1978 pour avoir été injustement accusée d’avoir introduit du canabis dans l’avion présidentiel. En 198Æ0, elle est innocentée par le Tribunal militaire du Centre mais perd son boulot à la Camair. « Jusqu’alors, je n’ai jamais été réhabilitée. Aujourd’hui, je me bats et fais ce que je vois », se console-t-elle.
Née le 1er septembre 1942 à Nomayos, village situé non loin de Nbankomo dans la Mefou et Akono, mariée à l’ancien champion du Cameroun de boxe Jean-Baptiste Ayissi Ntsama, elle est également grand-mère et arrière-grand-mère.

Rosine Nana Motio

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