vendredi 2 avril 2010

Cameroun : Une Corry au cœur d’or


Entre musique et œuvres caritatives, la jeune femme ne fait qu’un pas. Portrait!

C’est ma passion…c’est tout ce qui ma permet d’exprimer ce qu’il y a au fond de moi. Là nous parlons de musique, et sur ce terrain, Corry est assez avertie. Bientôt quinze ans qu’elle la fait. Sa voix donne des frissons; Sur scène, elle procure de fortes sensations. Dans la vie de tous les jours, elle sait être simple, ouverte, et vous la verrez très souvent souriante. Un sourire qui est resté intact depuis le temps des «Parker Queens», le premier groupe de musique avec lequel elle a commencé à attirer l’attention. J’étais dans le groupe avec mes sœurs, raconte Corry,on faisait fureur dans les matinées jeunes, les kermesses et autre concerts scolaires. Tout comme ses sœurs, Corry Denguemo, fruit de l’union entre une mère camerounaise et un père centrafricain a connue une enfance sans grands soucis, surtout bercée par le jazz, le reggae et la musique classique que propulsait la maman à longueur de journées. Le papa pouvait bouder à cause du volume haut, cela ne changeait pas grand-chose. Le temps qu’il tourne le dos, le volume est de nouveau à fond. Et c’est ce son qui est resté dans l’esprit de la jeune fille. Le son qui cogne, d’où son penchant pour le rap. Son rêve de devenir historienne se brise net en classe de quatrième par manque de moyens nous dit-elle, le rap devient alors la seule issue pour Corry qui de suite s’y lance à fond, bien que ce soit sur le tas.

Macase
1997, elle est sollicitée pour remplacer la chanteuse principale du groupe Macase, partie poursuivre ses études au Gabon. Corry ne se fait pas prier, et un an plus tard, décide d’y rester. A l’époque, ils sont une dizaine. Travailleur et déterminé, le groupe sort en 1999 son premier album «Etam». C’est le premier face à face véritable avec le public. C’était très difficile par rapport à notre style. Ça n’a pas été évident, mais les gens s’y sont habitués. Aujourd’hui le groupe ne compte certes que cinq membres, il demeure une famille soudée et travaillent pour la valorisation de son «Bantou groove», le style musical qu’il a crée. Le troisième album nouvellement commis en est d’ailleurs une parfaite illustration. Corry reste la seule fille du groupe, la mère auprès de qui tous les garçons viennent demander conseils et raconter leurs exploits et déboires. Le plus grand mal de Corry et ses compères du groupe reste dans ses souvenirs, les multiples problèmes rencontrés avec notre ex producteur Sam Mbende après notre victoire aux prix découvertes RFI 2001. A l’époque nous n’avons pas pu nous entendre et tout a finalement été annulé. Mais elle se veut à jamais reconnaissante vis-à-vis de Sam, car c’est le premier qui a cru en nous.

Au chevet des enfants de la rue
Pour Corry, c’est le plus grand mal de notre société que de voir des enfants abandonnés à eux-mêmes dans la rue, qui dorment à la belle étoile. C’est ainsi qu’elle a créée en 2005 une association dénommée «Voix en chœur» basée à Yaoundé. Légalisée depuis 2006, elle s’occupe notamment de la réinsertion des enfants de la rue à travers l’art. Des stages sont organisés constamment à cet effet. A côté de cette œuvre caritative, elle dirige depuis 2008 la structure Mango Tree créée en association avec Paulin Bertrand Bidzogo, une structure qui assure la régie de spectacles, la programmation et la prestation de services dans l’évènementiel.

Avec Mango Tree, elle a récemment réalisé un projet sur le préservatif féminin avec la chanson «je prends les choses en main». Elle a également assuré la programmation des plateaux Découvertes au festival Massao 2010, ainsi que la régie back stage de Sean Paul à Douala en 2008. Elle organise une fois tous les trois mois, et ce depuis 2009 des soirées Mango Night, avec pour objectif de valoriser et promouvoir les jeunes talents de la chanson camerounaise. La jeune Corry travaille actuellement sur plusieurs projets, d’abord le Mango Night Festival qui se veut un évènement international, puis la construction d’un centre de formation pour les enfants de l’association «voix en chœurs». Ce qui ne risque pas de prendre le dessus sur la musique, car elle travaille aussi sur un projet d’album solo sans aucune intention d’abandonner ses «fils» du Macase.

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