samedi 3 janvier 2009

Show biz: La musique ivoirienne envahit le Cameroun


"Coupé décalé", "zouglou" ou encore "zoblazo" s’écoutent et se dansent à Yaoundé et dans la plupart des régions du Cameroun
Le visiteur qui arrive aux lieux dit « montée Sni », « score » ou à la poste centrale à Yaoundé, est frappé par l’étalage à même le sol d’une multitude des CDs d’artistes étrangers . Ce sont en grande partie les œuvres d’artistes ivoiriens qui sont les plus exposés et les plus vendus. Des amateurs des musiques ivoiriennes peuvent ainsi s’offrir des CDs et DVDs des nouveautés sorties fraîchement d’Abidjan. Que ce soit Meiway, dj Kedjevara avec son fameux tube « position 4h-5h du matin », qui fait un véritable tabac à Yaoundé, ou dj Eloh avec sa chanson fétiche « bobaraba dance » qui a même connu des variantes à Yaoundé, tous accrochent les mélomanes de la capitale camerounaise et par extension le pays tout entier. Il faut d’ailleurs relever que le comédien camerounais Fingon Tralala n’hésite pas de reprendre « son bobaraba spécial » lors de ses prestations scéniques. D’autres chanteurs ivoiriens comme dj Arafat avec son tube « Abidjan-paris », Abou nidal (avec la chaussure qui parle) dj Mareshal avec son « seka seka », magic system, la bande à Asalfo avec les célèbres chansons « taper dos » ou « abou sagacité » véritable carton dans les clubs de la capitale, Espoir 2000 sont également écoutés et dansés à loisir à Yaoundé.

Dans ces étalages on retrouve aussi d’autres artistes ivoiriens qui ont connu un énorme succès au Cameroun. C’est le cas du « président » Doug saga (de son vrai nom Stéphane Amidou Doukouré mort à ouagadougou au Burkina Faso le 12 Octobre 2006), dj Rodrigue, dj Bonano, dj Lewis ou encore Boulevard dj.
L’incursion de la musique ivoirienne est favorisée par certains promoteurs locaux qui font jouer régulièrement les artistes ivoiriens au Cameroun. Le jeune promoteur Chinois yangeu est celui qui a le plus fait venir des artistes ivoiriens au Cameroun. C’est lui qui a fait prester pour la première fois à Yaoundé et à douala, dj Serpent noir, dj Jacob etc. C’est aussi le cas de l’animateur camerounais Yves de Mbella de la radio Nostalgie à Abidjan, promoteur du concours de beauté « miss Afrique centrale » qui a déplacé d’Abidjan dj Lewis, Magic system (époque du 1er gaou) ou encore Adama Daiko à cette occasion. Elvis kemayo qui venait de lancer une émission de variétés à la télévision nationale a invité au Cameroun dj Mareshal qui avait alors électrisé le public avec son tube « seka seka ». Il ya quelques semaines encore, lors de l’inauguration d’une nouvelle boite de nuit à Yaoundé, le promoteur a déplacé d’Abidjan le groupe Magic system. il sera même sollicité par d’autres promoteurs pour une série de spectacles dans leurs clubs. Lors du dernier festival national des arts et de la culture (FENAC) tenu à Maroua dans l’extrême nord du pays du 19 au 23 décembre 2008, l’artiste ivoirien Meiway était parmi les « guest stars ».

Rappelons que tous ces promoteurs sont obligés de mener de grandes campagnes de marketing et de communication dans les medias . les médias, dans un élan de suivisme amplifient la musique ivoirienne dans leurs programmes. Pour Armand B, animateur radio à yaoundé « la diffusion des musiques ivoiriennes nous est imposée par le public qui les apprécie et qui les réclame . Nous sommes donc obligés de faire plaisir à nos auditeurs ».
La télévision est aussi l’un des facteurs de promotion et de vulgarisation de cette musique ivoirienne. Pour Marc Enguene un mélomane, « les artistes ivoiriens captivent par leur vidéogrammes qui sont bien réalisés avec des décors de rêve » Saratou, fan de la musique ivoirienne, estime pour sa part que « la musique ivoirienne accroche par les textes conscients comme c’est le cas avec Meiway, Espoir 2000, Magic system ou Soumbil qui moralisent la société ».
Cette invasion de la musique ivoirienne au Cameroun est aussi mise en scène par certains artistes locaux qui jouent du « coupé décalé » ou le zouglou dans leurs albums. L’album « mélodies d’amour » de la chanteuse Vivianne Etienne a pour titre phare « gigolo » du pur coupé décalé. Atango de manadjama, Ledoux Marcelin qui font du bikutsi, ont introduit la mouvance ivoirienne dans leurs derniers albums. La chanteuse camerounaise Angéa basée à paris excelle dans le « coupé décalé ». Dans le dernier album « confession » de la chanteuse Lady ponce, on retrouve des paroles du genre « je veux couper, je veux décaler ».

La musique ivoirienne connait un essor remarquable au Cameroun ; Essor rendu aussi possible à cause de la porosité des frontières par lesquelles transitent des supports musicaux de contrefaçon en provenance des pays étrangers.

Ericien Pascal Nguiamba

http://www.journalducameroun.com/article.php?aid=379

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