lundi 12 janvier 2009

Musique : Belka Tobis sort de sa "solitude"


L'artiste a donné un spectacle qui a laissé des fans sur leur faim jeudi au cabaret La Réserve à Yaoundé.
Comme le "divin enfant", c'est à minuit que Belka Tobis est monté sur la scène du cabaret La Réserve jeudi 8 décembre dernier à Etoa-Meki à Yaoundé. Conduit par les youyous et les vivats du public qui l'attendait impatiemment depuis 20h, heure à laquelle était annoncé l'artiste. Tout de blanc vêtu, et comme pour s'excuser d'avoir fait attendre son auditoire, le musicien de langue bassa va enchaîner directement avec le titre Solitude, extrait de son avant-dernier album "Ayé mock". Dans une salle bondée d'où s'échappaient diverses fragrances, mélange de cigarette, d'alcool et de parfums. Cette première chanson viendra surchauffer l'ambiance, suscitant l'émoi dans le public. Notamment auprès de la gent féminine.

En effet, comme envoûtées par "le chanteur de charme", un qualificatif que s'est attribué Belka Tobis, les femmes n'hésiteront pas à donner de la voix pour l'accompagner dans sa prestation. Alors que certaines d'entre elles, blotties dans les bras de leur conjoint ou la tête posée sur l'épaule de ce dernier, se laissent porter par la mélodie, les plus téméraires vont se trémousser sur scène avec le musicien, toute inhibition bue. Histoire de lui faire sans doute oublier la fraîcheur hivernale qu'il décrie dans cette chanson. Un geste que l'artiste semble apprécier à sa juste valeur, remerciant ses fans par une caresse aux fesses. Comme habité par un feu intense, Belka Tobis va, avec la complicité de l'orchestre, tenir son public en haleine pendant près de deux heures, revisitant certains titres de son album Ayé mock (Femme mariée, Je suis fidèle, Mwem nkana…).

Les billets de banque pleuvent, le "farotage" est au rendez-vous une fois de plus. "Ça faisait longtemps que je n'avais pas touché les Francs Cfa", lâche l'artiste dans un moment d'humour. Des propos qui suscitent des rires dans la salle. Mais aussi quelques quolibets lorsque le musicien se laisse aller de temps à autre à dire "chez nous à Paris", où il vi désormais. Lorsqu'il remonte sur scène après une légère pause, "le temps de se désaltérer", l'ambiance atteint ainsi son paroxysme avec la reprise de son single Je demande pardon, chanson tirée de son premier album et qui l'a révélé au public en 1995. Le spectacle s'achève ainsi dans l'euphorie aux alentours de 2h30 du matin. Avec néanmoins un goût d'insatisfaction.

"La prestation était bonne et la qualité du son irréprochable. Je suis cependant un peu déçue car je m'attendais à ce qu'il interprète des morceaux de son tout dernier album", déclare une mélomane en regagnant la sortie, tandis que la salle se vide du gros de son effectif. Un reproche d'autant plus compréhensible que d'après certaines indiscrétions, le chanteur serait actuellement au Cameroun pour la promotion de ce quatrième opus baptisé Trajectoire. Même si on apprend de l'imprésario de la soirée que la programmation de l'artiste jeudi dernier tient du fait que "la musique de Belka Tobis ne s'apprécie pas véritablement dans le brouhaha des fêtes". Le musicien a quant à lui, refusé de faire tout commentaire sur sa dernière livraison disponible dans les bacs depuis plus d'une semaine. Mettant ce refus sur le compte de la fatigue en fin de spectacle.

Patricia Ngo Ngouem

http://www.quotidienmutations.info/janvier/1231738111.php

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