jeudi 15 janvier 2009

Musique : Ben Decca s'est accompli dans "C'est tout moi"


Dans son nouvel album, l'artiste s'est entièrement livré pour un bol de bonheur à cheval entre le Makossa et le slow.
Quand on écoute la qualité de la dernière livraison de Bend Decca, on lui en veut d'avoir voulu en août 1987 mettre un terme à sa carrière musicale. Comment aurait-il voulu priver les mélomanes de ces mélodies qui parlent à l'esprit et à l'âme. Quand on rajoute à l'inspiration déjà exceptionnelle de Ben Decca la générosité de l'amour qui est la principale nappe de "C'est tout moi", son nouvel album disponible depuis une semaine dans les bacs, on a un résultat qui transporte sur un fleuve langoureux de belles sonorités. Rien dans "C'est tout moi" n'a été fait au hasard puisque l'artiste le présente comme un album de l'accomplissement, du dépassement de la maturité. Tout humble, ce qui n'est pas coutume chez l'artiste, il reconnaît dans la signature qu'il appose sur la pochette de l'album que "Ce que je n'ai pas perçu…Ceux qui m'aiment l'ont perçu."

Le 19ème album de Ben Decca "C'est tout moi", avec ses 12titres, a deux entrées. Les titres qui sont dansants et qui ont une forte empreinte de Makossa, de la Rumba mais aussi de Zouk et du Bolobo, rythme typique et traditionnel des peuples de la côte du Wouri. Dans ce registre on retrouve Sowélé mba Ndolo, Petite Madame, Fusion Makossa, Ebokwasu et Tu verras. Ben Decca y met ce qu'il a de fantaisiste dans la voix. Une voix magnifique, claire qui en fonction qu'il parle de lui ou des autres sait épouser les émotions des histoires racontées. Pour enraciner un peu plus ses textes au rythme Makossa fait à la bonne vielle sauce comme l'artiste le chante dans "Loko lam", il s'est entouré d'Aladji Touré et de Guy Nsangué aux swings de guitares magiques et les cuivres ont été assurés par Kayou. Pour les chœurs, le Nyanga Boy de Deïdo s'est fait entourée de Roseline Belinga, Joelle Esso et Nicole Mara.
La seconde entrée de "C'est tout moi", retrace le vécu et la somme d'expériences Ben Decca qu'il partage, seulement en Duala. La toile de fond de ces slows, rythme qu'il a choisi pour transmettre l'émotion, c'est l'amour. La série commence par "Mbo".

Ici, Ben Decca part de l'histoire d'un chien qui est resté près de son maître jusqu'à sa mort, même au cimetière sous la pluie lorsque tout le monde a fui, pour dire à la femme d'aimer comme " un chien ", sans calcul, sans réserve malgré toutes les difficultés. Ben conseille avec "Makakane", sur un air proche de "Mumi" avec une Roseline Belinga à la voix suave et chaude, au couple qui veut vieillir ensemble de privilégier la communication et l'honnêteté. Ben Decca devient métaphorique dans Ekambi "nasse" où il compare la femme à cet oiseau qui tenait une fleur dans son bec qu'il a rencontré sur son chemin et qui a fini par le garder dans sa cage pour l'entourer d'amour. L'artiste finit cet album par un message à ses détracteurs avec "Lo si lowa pe mba". Il précise qu'il n'acceptera plus des insultes et rendra désormais coup pour coup. " C'est tout moi " est un album complet qui est imprégné de toute la transpiration artistique de Ben Decca. Ceux qui l'achèteront découvriront le grand art de l'artiste qui a réussi à mettre un pont musical sur ses 27 ans de carrière.

Repères
Album : C'est tout moi
Sortie : 10 janvier 2009
Auteur compositeur : Ben Decca
Nombres de titres : 12
A écouter : Sowele mba ndolo, Mbo, Lo si lowa pe mba, Ebokwasu, Makakane, Fusion Makossa

Marion Obam

http://www.quotidienmutations.info/janvier/1231994107.php

Aucun commentaire: