Dans son dernier album, " Ndotiman ", l'artiste entraîne les mélomanes dans divers univers musicaux.
Il y a trois ans, à l'occasion de la sortie de son deuxième album, alors que la rédaction de Cameroon on line. Com l'interrogeait sur les titres de ses albums qui vont décroissants au fil des ans, Papa Zoé (Patrick Ebanda) confiait : "le premier album avait 12 titres, le deuxième en a 10, je crois que le prochain en aura 6 ou 7, peut-être même 2. J'ai remarqué que les Camerounais n'écoutent pas les albums, alors, pourquoi faire des albums de 10 titres quand ils ne seront pas écoutés ? "
Pour ce troisième album, " Ndotiman " (l'homme sale), a tout de même fait neuf titres qui ne sont pas très éloignés de ce style musical que l'on lui reconnaît depuis sa révélation au public en 2001 avec " Bato ba ye " et " Zone de turbulences " pratiquement quatre ans plus tard. Un mélange de ndombolo, salsa, rumba et ce makossa face auquel il garde ses distances. Il préfère en effet parler d'une nouvelle façon de jouer ce rythme. Lui, étant porté sur la musique d'ambiance qui se vend mieux en dehors du Cameroun.
On s'explique donc le choix pris par l'artiste de faire une entrée très enlevée avec les titres " Ndotiman " et " A wo te a wo ". Chanté sous des airs de ndombolo, "Ndotiman" dénonce les pratiques de ces personnes ingrates, escrocs qui profitent des gens sans jamais penser à remercier les personnes qui les ont aidés. Ce qui sert d'ailleurs de prétexte à l'artiste pour revisiter, au fil des plages qui coulent, la vie de chaque jour. Ces histoires qui, au final, tournent autour des thématiques déjà abordées. Cette cadence enlevée reste d'ailleurs la marque de fabrique de cet album.
" Eva " dont il annonçait déjà la sortie du single en 2006 est réédité. C'est l'occasion pour l'artiste de dire merci aux femmes et de leur rendre hommage. Un titre qui trouve son explication dans ce que, d'après l'auteur, la première femme de l'humanité s'appelait Eve. " A wo te a wo ", meilleur makossa de l'album, dégage une chaleur toute particulière et se laisse écouter et réécouter avec plaisir. Ici, l'artiste demande aux uns et aux autres d'assumer leurs décisions. " Emeya mba ", s'avère être une agréable fusion des voix de Papa Zoé et Charlotte Dipanda qui, dans un langoureux air jazzy guident le mélomane dans une satisfaisante ballade musicale avant que la cassure faite par des chansons moins entraînantes se fasse.
Aussi, comme dans ses précédents albums, Papa Zoé a du mal à se séparer de ses habitudes qui veulent que pratiquement toutes les 20 secondes, il cite au moins deux noms de personnes plus ou moins connues. Ce qui, à certains moments, casse le rythme d'écoute. En se référant à la pochette de cet album, il n'est malheureusement pas possible de présenter l'équipe technique qui a fait l'effort de laisser entendre de belles orchestrations sur quelques-unes des plages. Les notes y sont carrément illisibles. Un peu comme les pochettes que l'on rencontre chez les vendeurs de cd contrefaits et dont chaque artiste, à la sortie de son travail doit pouvoir faire l'effort de s'en distinguer.
Repères
Ndotiman
Papa Zoé
9 titres
Ndombolo, makossa, salsa
Victoria Record
A écouter : A Wo te a Wo, Emeya mba, Massoma
Dorine Ekwè
http://www.quotidienmutations.info/janvier/1231377668.php
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