jeudi 15 janvier 2009

Musique : Franck Bell, le grand retour


L’artiste vient de commettre un album qui regroupe les chansons qui ont marqué sa carrière musicale.
« On remet ça » c’est le nom de baptême de cette œuvre de l’artiste camerounais Franck Bell. Certains observateurs pourraient même la qualifier de « best of », puisque l’artiste y a réédité toutes les chansons phares de son répertoire. Démarche bien explicable : «chaque fois que je passais dans la rue les gens me demandaient toujours à quand un nouvel album. D’autres me demandaient où ils pouvaient trouver mes anciennes chansons. J’ai donc jugé utile de les leur offrir dans un support d’où la naissance de ce compact disc qui pourra aussi inspirer de nouvelles générations d’artistes. » Nous confie l’artiste que nous avons rencontré au centre culturel français de Yaoundé le 13 janvier dernier. On remet ça est donc une œuvre dans laquelle on retrouve des chansons à succès comme « mbapè na yabé ndé », « mutopéda mudi » ou encore « dubé longo » « olumba olumba » etc. La remise sur le marché discographique de toutes ces anciennes chansons est- elle un signe d’essoufflement ou d’un manque d’inspiration ? L’artiste réponds à cette question par un constat : « la mort lente du vrai makossa était programmée à cause de l’influence des rythmes étrangers, il fallait donc offrir au public ces chansons qui vont leur rappeler la belle époque du makossa originel ».

Franck Bell entame sa carrière musicale comme la majorité d’artistes camerounais, dans les concerts scolaires. Après sa rencontre avec Salle John et du guitariste Nguimé Manulo il participe à la réalisation de l’album « Juventus » de Axel Muna. Cette expérience l’amène à enregistrer son tout premier disque en 1983. Malheureusement cet album qui aura bénéficié de la contribution des « gol den sounds », (devenus Zangalewa,) passera inaperçu au Cameroun faute de promotion. En 1990, Franck Bell sort son deuxième album baptisé « Maléa », les conseils. Cet opus arrangé par tom yom’s (de regretté mémoire) avait aussi bénéfié des contributions de Salle John, feu Kotto Bass, et Richard Bona. En 1996, il offre à ses fans un autre album « hommage » où l’on retrouve des tubes tels que « mutopéda mudi et « olumba olumba ».Talla Jeannot Keng godefroid, kotto bass, Jimmy Eitel y apporteront leur savoir et leur savoir-faire.
La musique de Franck Bell est une fusion entre makossa, essewe, ambassybey, slow et salsa. L’artiste véhicule des messages de paix d’amour et voudrait promouvoir la culture sawa qu’il a d’ailleurs valorisée lors de ses différents voyages en côte d’ivoire et au Ghana entre 1977 et 1978.

C’est le 18 avril que Franck Bell voit le jour à Bonanjo-Bali dans le canton Bell à Douala. Fils de feu Njembele Moulabi Jean et de Wondje Eboumbou Rose, actuellement établie en France, le jeune Franck fait ses études primaires à l’école publique de Bali et de Bonamouang à Douala, sanctionnées par l’obtention d’un CEPE en 1966.C’est au lycée Bilingue de Buea puis au collège Technique de Muyuka et au collège CPFO de Douala qu’il poursuit ses études secondaires, sanctionnées par un BEPC, en 1973 un CAP en mécanique, et un CAP en Bâtiment. Franck Bell est par ailleurs styliste modeliste.IL reste encore marqué par la séparation avec son épouse, la mort de son père et de ses deux frères en 2001.Des douleurs qui le poussent à travailler d’avantage pour la revalorisation de la musique camerounaise, minée par la piraterie, un fléau qu’on peut éradiquer « par la vente de proximité des œuvres dans les grands carrefours et les marchés sous la supervision des agents du ministère de la culture et de la Société Camerounaise de l’Art Musical( SOCAM) »dit l’artiste. Franck Bell qui prépare actuellement une tournée pour le Ghana en mars prochain, compte offrir aux mélomanes une autre œuvre qui mettra en vitrine, ce makossa d’antan que l’on continue à fredonner avec un air de nostalgie.

Par Ericien Pascal NGUIAMBA

http://www.journalducameroun.com/article.php?aid=436

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