Promoteurs de spectacles et artistes se crêpent le chignon, quand ils ne se marchent pas dessus.
Annoncé comme une des têtes d’affiche de la récente édition des journées camerounaises de la musique (Jcm) qui se sont déroulées à Douala du 15 au 20 décembre 2008, Etienne Mbappé ne prestera pas lors du concert géant clôturant cet événement. Las d’attendre au stade Mbappé Leppé, le millier des spectateurs est reparti déçu. Tout comme, le public de la septième édition du festival national des arts et de la culture (Fenac) de Maroua l’a vainement attendu. Etienne Mbappè, explique ces deux rendez-vous manqués. “J’ai été annoncé à ces deux évènements. Mais des contretemps ne m’ont pas permis de prester. S’agissant du Fenac, j’ai reçu le billet d’avion la veille. Pour les Jcm, je n’ai pas reçu de billet d’avion pour que je vienne à une manifestation où je suis annoncé comme tête d’affiche et où je devrais prester gratuitement ” expliquait-il dans les colonnes du quotidien Mutations mercredi 7 janvier 2009. Ces propos, aux travers desquels, transpirent le manque de professionnalisme et le peu de sérieux dont font montre certains promoteurs culturels, n’occultent guère d’autres coups fourrés.
La période des fêtes de fin d’année – en principe en pleine saison sèche – est généralement un des moments prisés par des opérateurs culturels pour annoncer tambour battant des prestations artistiques, des festivals et autres foires. D’où la surenchère médiatique, à travers spots et affiches publicitaires. Pour ne pas faire dans la dentelle, les images, la voix de ces stars qui carburent dans les bacs et font sensation dans les points chauds et chaumières, sont mises ostensiblement à contribution.
Plusieurs vedettes de l’heure à l’instar de Lady Ponce, Ma joie Ayi, Aï-Jo Mamadou, Mathématik de Petit pays ou des humoristes du moment comme Fingon Tralala, Man no Lap, Massa Yacop, et autres sont annoncés dans diverses boîtes de nuit. En fin de compte, parce que débordés, ils ne parviennent pas à respecter les clauses. Et tant pis pour le public qui se retrouve ainsi dupé. Pour Tchop Tchop, artiste bien connu de la place, “ un artiste peut prester dans divers lieux dans la même ville quand les contrats d’engagement sont flexibles. Le problème réside dans la mauvaise foi de certains promoteurs qui ne rechignent pas à fouler au pied le contrat en exigeant d’autres prestations initialement non convenues ”.
Annonces fallacieuses
D’où parfois des prises de bec quand ce n’est pas des séquestrations. Aï-Jo Mamadou est encore tout courroucé lorsqu’il conte au téléphone sa mésaventure à Limbe le 31 décembre 2008. “ J’ai été séquestré par une poignée de gros bras qui ont voulu m’obliger à prester. Il a fallu l’intervention des éléments de la brigade de Limbe pour que je recouvre ma liberté ”. Jointe au téléphone, Catherine Dima, directrice générale du Fini hôtel, promotrice de la Nuit des océans à laquelle était convié Aï-Jo Mamadou, n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet. “Je n’ai pas de commentaire à faire. Ce serait donner de l’importance aux bandits ” a-t-elle éludé de manière sentencieuse.
Toujours dans le registre des rendez-vous loupés, le festival international de musique de Douala (Fid) dont la sortie des fonts baptismaux était annoncée pour les 11 et 14 décembre 2008 n’a pu se tenir. Au cours d’un échange avec la presse, Aimé Neotari Lambala, de nationalité congolaise par ailleurs promoteur de l’événement, n’avait pas eu besoin de gants pour annoncer la présence des grands noms de la musique africaine comme André Marie Talla, Papa Wemba, Lokua Kanza et autres. Au jour j, le public a eu droit à un silence de cimetière. Pas de spectacles. Aucune présence des stars programmées. Aucune explication. Entre filouterie, mauvaise foi, amateurisme, appât du gain artistes et promoteurs culturels surfent allègrement et narguent à la fin le public, désabusé par des annonces fallacieuses.
Par Alain NJIPOU (Stagiaire)
Le 15-01-2009
http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=4&code_art=26159
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