jeudi 8 janvier 2009

Guy Ela : Le clip doit susciter l'adhésion du public

Réalisateur à Coach, il parle de la différence d'univers entre le Hip hop et le Makossa.

Pourquoi les clips camerounais sont devenus si peu attractifs?
Ils manquent de contenu. Ils ne racontent pas une histoire. La clé du contenu c'est le concept. Il est donc très important de faire asseoir l'univers de l'artiste, c'est-à-dire ce qu'il véhicule, l'image qu'il projette au public. Le clip n'est que le reflet de cet univers là, qui se décline sur les pochettes, le comportement de l'artiste pendant la promotion de l'album selon les orientations choisies par la direction artistique. J'arrive à trouver chaque fois l'écriture qui convient à l'univers de l'artiste quand il n'en a pas un. En général, quand il a déjà cet univers sans le savoir, je l'aide à le développer et à le faire ressortir dans le clip. Le plus intéressant n'est pas de rattraper le niveau de l'Occident. Le niveau à rattraper c'est plutôt dans la méthode, dans la conduite de ce type de projet parce que les outils sont là. Ce sont les moyens qui peuvent faire défaut parce qu'ici nous avons les caméras Hdv et en Europe, ils tournent en 35 mm ou en 16 mm, ce qui donne une bonne résolution.

Quelle différence y a-t-il, par exemple, dans la réalisation d'un clip de Krotal et celui d'Erico que vous avez dirigé?
La différence c'est les codes et l'univers. C'est clair que pour que je réalise le clip du titre Yondo de l'artiste Erico, il a fallu que je comprenne l'univers de l'artiste, la façon dont on se vante dans le Makossa. Je pense que le but du clip c'est de vanter le produit, vendre un rêve, une façon d'être. L'objectif de toute cette création c'est d'arriver à susciter l'adhésion du public. Maintenant le Makossa a un public qui n'est pas toujours celui du hip hop. Le Makossa est beaucoup plus traditionnel que le Hip hop avec des repères précis et la richesse de la langue utilisée. Il faut comprendre cette culture et arriver à une écriture originale visuellement. Comme quand on regarde un clip de Rock, de Hip hop ou de variété française on sait dès les premières images que c'est une écriture crash ou aseptisée. Toute la différence réside dans le contenu, l'approche des codes et au montage sinon ce sont les mêmes techniques de tournage et de prises de vues.

Propos recueillis par M.O.

http://www.quotidienmutations.info/janvier/1231377847.php

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