mardi 4 mai 2010

Rodrigue Ndzana : Un slameur chez les poètes


L’écrivain de 27 ans avoue n’avoir jamais lu un recueil de poèmes. C’est un personnage atypique que le public venu assister au café littéraire organisé par l’Association des écrivains de langue française section Afrique-Centrale (Adelf-Ac) a découvert mercredi dernier au Centre culturel français de Yaoundé.
En effet, rien en Rodrigue Ndzana, l’auteur du recueil de poèmes « Je t’aime en splash » paru en 2009 aux éditions l’Harmattan, ne laisse deviner ce côté lunatique que l’on prête aux poètes. Sa mise vestimentaire et sa gestuelle le font plutôt passer pour un rappeur. C’est pourtant dans le monde de la poésie que l’écrivain a décidé de promener la silhouette athlétique de son 1m86.

Venu à la poésie par « hasard », Rodrigue Ndzana a, depuis, pris goût et entend trouver sa place dans le cercle fermé des grands poètes camerounais. C’est véritablement en 2004 que l’envie d’écrire le prend. Alors qu’il est en convalescence à la suite d’un accident domestique, le jeune écrivain se trouve obligé d’écrire pour canaliser son envie de bouger. Féru de musique et pas du tout intéressé par la poésie (il avoue d’ailleurs n’avoir jamais lu un recueil de poèmes), Rodrigue Ndzana commence par exprimer sa vision positive de la vie à travers le slam. Une poésie orale, urbaine, déclamée sur un rythme scandé, et en public. Il travaille notamment avec le collectif des slammeurs la « Fraz slam». Au fil du temps, ses textes de slam deviennent matures. L’écrivain s’étant imprégné des procédés stylistiques tels que les métaphores, l’anaphore ou encore les acrostiches. Mais, sans pour autant nourrir de gros rêves.

D’ailleurs, selon lui, sa rencontre en 2008 avec les éditions l’Harmattan est due au hasard. « Je passais devant le siège de la maison d’édition. J’ai appris qu’ils recherchaient des manuscrits. J’ai donc déposé le mien. Plus tard, l’Harmattan m’a appelé pour me dire que mon manuscrit avait été retenu ». En 2009, il contacte l’Adelf-Ac que dirige l’écrivain Pabé Mongo. L’Adelf-Ac apprécie la qualité de son travail et l’aide à tracer son chemin dans l’univers des mots. A travers l’organisation des cafés littéraires où il est présenté au public.
Dans son recueil de poèmes « Je t’aime en splash », Rodrigue Ndzana magnifie l’amour. Très optimiste quant à sa vision de la vie, le jeune auteur pense que l’amour est synonyme de paix et de prospérité. Fortement imagés, les textes de Rodrigue Ndzana font recours aux métaphores et acrostiches pour captiver le lecteur. Selon Pabé Mongo, Rodrigue Ndzana possède une plume « vive et séduisante ».

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