samedi 1 mai 2010

Droit d’auteur: Des journalistes et animateurs à l’école

L’amphithéâtre de l’Ecole des sciences et techniques de l’information et de la communication (ESSTIC) a abrité samedi 24 avril 2010 un séminaire de formation des journalistes et animateurs culturels sur le droit d’auteur. Organisé par l’association Meka en prélude au festival de danses contemporaines et de percussions baptisé «Abok i Ngoma», ledit séminaire a drainé une brochette de professionnels de la plume et du micro. Pendant huit heures ponctuées par des exposés riches, les séminaristes ont pu en plus d’acquérir une meilleure connaissance de l’environnement culturel camerounais, en savoir davantage sur ce qu’est véritablement le droit d’auteur ainsi que sa gestion dans un pays où ce concept est comme jeté en pâture à des personnes qui s’autoproclament experts dans la maîtrise de ses contours.
Pour planter le décor, c’est le représentant du président de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) qui s’est chargé de redéfinir la propriété intellectuelle, ses branches, son rôle et ses cibles. L’on apprendra donc de son discours liminaire que s’il y a fréquemment des incompréhensions dans la gestion des droits d’auteurs et droits voisins, c’est pour la simple raison que les usagers ignorent parfois le rôle qui est assigné à chacune des structures intervenant dans la chaîne allant de la création jusqu’à la promotion et l’administration de l’œuvre. Le Dr Christophe Seuna dont le thème de l’exposé reposait sur le droit d’auteur et le droit voisin a quant à lui expliqué aux séminaristes que ces deux entités loin d’être de simples faveurs que l’on fait aux artistes, représentent un poids dans l’économie d’un pays. Prenant pour exemple les Etats-Unis, le titulaire de la Chaire de l’UNESCO a également rappelé que si les créateurs camerounais ont encore du mal à cerner la gestion des droits voisins c’est en partie parce que le Cameroun n’a pas ratifié la Convention de Rome y afférant. Dans ce décryptage, Dr Seuna en a profité pour succinctement présenter aux séminaristes quelques droits économiques (droit de commercialisation, droit de transformation…) L’un des thèmes qui aura marqué la journée est celui de « l’information culturelle dans les médias camerounais et les contraintes éthiques et déontologiques » qu’a présenté le Dr Augustin Charles Mbia. De l’échange fructueux avec les journalistes et les animateurs, l’on a retenu que ce sont certains enjeux inavoués et le pouvoir de l’argent qui favorisent les dérives déontologiques devenues légion dans les deux corps de métiers plus haut cités. La véritable critique d’art sonnant aux abonnés absents, juger de la qualité d’une œuvre littéraire ou artistique s’apparente aujourd’hui à des louanges à l’endroit de son créateur. C’est pour éviter de verser dans ce «griotisme» que « les journalistes doivent se former afin d’expliquer aux profanes la gestion et le fonctionnement des droits d’auteurs », a recommandé l’enseignant de l’Esstic.

Estimant que leur corporation souffre aujourd’hui d’un certain manque de crédibilité, les animateurs ont émis le vœu aux différents modérateurs de se voir attribuer dans un futur proche un statut qui favoriserait pensent-ils, quelques égards de la part de la société à leur endroit.

Par CHRISTIAN.TCHAPMI | Jeudi 29 avril 2010 | Le Message

http://www.lemessager.net/2010/04/droit-d’auteur-des-journalistes-et-animateurs-a-l’ecole/

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