mardi 4 mai 2010

Cinéma : Un film camerounais annoncé

Le réalisateur Ikome Efokwa Wegmuller a fait part de la sortie de son premier film vendredi dernier.

La conférence de presse du 30 avril dernier à la Fondation Salomon Tandeng Muna s'est présentée en une véritable avant-première du film "Not my will". L'assistance a pu visionner un extrait de ce qui pourrait être un aperçu des dangers auxquels sont confrontés les jeunes, surtout en milieu universitaire à Molyko, à Buéa. Richesses mal acquises, mode de vie fastueux, vols, agression, insécurité, etc., les penchants que la morale sociale réprouve y sont passés au crible. "Not my will" du réalisateur Ikome E. Wegmuller est aussi une espèce de concert de musique, un mélange de voix tantôt suaves, tantôt rauques, d'acteurs sélectionnés avec minutie.

Le jeune Camerounais qui est à l'aube des ses 29 ans, tire son inspiration de faits de la vie courante: "Nous avons voulu rendre ce film le plus réel possible, tant au niveau du style vestimentaire que des comportements. Je me sers de tout ce que j'observe autour de moi", confie-t-il. Pour l'actrice principale, Nalo, de son vrai nom Christa Eka, "Ce projet, nous l'espérons, permettra de révéler le talent des jeunes Camerounais". Même si l'on relève encore quelques couacs au niveau de la fidélité du son, notamment des scènes tournées à l'extérieur, il est difficile de rester indifférent aux efforts fournis par ces jeunes dans la production de ce long métrage.

"Nous n'avons pas vraiment mis un accent sur ce que cela nous rapporterait, car notre objectif était celui de satisfaire le public", a relevé le responsable marketing, Laye Mbunkur. Le tournage qui a démarré en 2008, a connu les paysages du Cameroun, du Nigéria, et de l'Angleterre. Sur les questions de la provenance du budget de cette production, Ikome E. Wegmuller reste énigmatique: "C'est un mystère, parce que nous avions un certain budget. Mais, nous avions aussi une main divine à nos côtés". Rien n'a pour autant été laissé au hasard. L'affiche du film à elle seule flatte la vue.

Vêtue d'un tailleur sobre-contrairement à celle qu'elle arbore pour le film- l'actrice principale crève l'image par son regard mi-enfantin, mi-aguicheur.
En fond d'image, on peut reconnaître six autres acteurs, tenus de part et d'autre, dans des tenues tout aussi discrètes.Une renaissance du septième art? Il y a des chances. Mais sous d'autres cieux, sans doute, quand on sait combien le Cameroun manque de salles de cinéma à grand écran. En attendant une adaptation cinématographique à grande échelle, un producteur Camerounais, Chi Chi Ladislav, semble optimiste: "Nous avons en vue une adaptation cinématographique du film. Pour ce faire, nous allons programmer des diffusions dans les salles du Ccf, et du Goethe institut". En somme, "Not my will" comme cela est indiqué en surtitre, il "vaut mieux être attentif à la façon dont on vit, car un jour, vous mourez".

Marie-Laure Soppo (stagiaire)

Aucun commentaire: