lundi 27 octobre 2008
Patrimoine : Yaoundé a un nouveau Musée
" La Blackitude ", inaugurée jeudi dernier, est une vitrine de la vie dans les Grassfields.
L’arrière des tribunes du boulevard du 20 mai accueille depuis jeudi dernier un centre d’art que son propriétaire, Sa Majesté Fô Nab Ngo I Nana Sunjio Agnès a baptisé " Musée La Blackitude ". Une petite cité d’une superficie étalée sur 17m x 6 et habitée de statuettes et statues rituelles en bois et en céramique, pour la plupart, ainsi que les costumes de danses traditionnelles dont ceux des Grassfield sont aisément identifiables. Ces habitants du Musée La Blackitude sont des masques, des objets attributs de pouvoir, le mobilier royal des différentes aires culturelles du Cameroun, et même d’Afrique, selon l’initiatrice, qui estime le milieu à 1.000 œuvres d’art.
" Ce Musée est un lieu de conservation, de documentation, de valorisation net de diffusion des arts et cultures du Cameroun et d’Afrique, dans tous leurs aspects ", a indiqué Sa Majesté Agnès Nana Sunjio, motivée par le fait que " la culture se meurt. Les jeunes risquent d’être les plus grands perdants ". Pour cela, elle a pu collectionner les œuvres héritées de ses ancêtres du département du Ndé dans la province de l’Ouest, ainsi que d’autres royautés. Tout comme elle a pu se faire entourer des hommes de culture pour la coupe du ruban du Musée. Notamment, Narcisse Sassoué Ndjock, le directeur technique de la Socadap, société de gestion des droits d’auteurs des arts plastiques dont relèvent les Musées.
" Il faut toujours que les gens aillent en aventure, notamment les initiatives privées qu’il faut apprécier, en attendant que l’Etat fasse son travail en installant les Musées dans chaque province " a-t-il indiqué, définissant la culturel comme " l’art et la mémoire. L’art aujourd’hui, la mémoire pour l’avenir". Pour le prince Njiace Njoya, troisième adjoint au Sultan des Bamoun et enseignant ‘art à l’université de Yaoundé I, " le Cameroun peut être fier de cette démarche. C’est un sacrifice pour que le pays soit visible et qu’il fasse vibrer l’Afrique, puisqu’il en est le cœur ".
Le Musée La Blackitude est par ailleurs présenté comme un centre de recherches et de collecte des données sur les arts du Cameroun pour les élèves, étudiants et chercheurs. Outre l’exposition permanente, le Musée compte également accueillir d’autres manifestations. Notamment des programmes d’activités et d’animations socioculturelles afin de favoriser l’initiation des désœuvrés au métier d’art et de l’artisanat, des expositions temporaires, les causeries éducatives ou conférences, présentées comme les meilleurs moyens de diffusion des témoins matériels et immatériels de la culture camerounaise.
Justin Blaise Akono
http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225119544.php
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